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TIRADE, subst. fém.
A. −
1. Vx. Action de tirer (quelqu'un ou quelque chose) d'un mouvement continu durant un certain temps. Les chevaux ayant été attelés, les tirades [pour l'écartèlement] commencèrent (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 565).À chaque tirade des chevaux, les flancs du misérable [Ravaillac] donnaient rudement contre les pieux; à chaque coup une côte se rompait (Tharaud, Trag. de Ravaillac, 1913, p. 255).
2. Spécialement
a) MUS. Ensemble de ,,notes de passage diatoniques exécutées entre deux notes disjointes d'une mélodie`` (Mus. 1976). Une tirade brillante (Ac. 1798-1878).
b) SPORTS. ,,Effort brusque de traction (en lutte, en gymnastique, athlétisme)`` (Petiot 1982). Anton. répulsion.On (...) désigne une tirade, portée debout, par l'expression tiré-court (Comment parlent sportifsds Vie Lang.1954, p. 373).
B. −
1. Morceau de prose ou de vers constituant le développement, continu et d'une certaine longueur, d'un sujet concernant une même idée, un même fait; développement littéraire. Tirade inspirée, lyrique, poétique. Avez-vous présente par hasard la tirade vigoureuse et quelquefois un peu dégoûtante de Sénèque sur les maladies de son siècle? (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 50).Analyse une belle tirade de vers et une autre de prose, tu verras laquelle est la plus pleine (Flaub., Corresp., 1853, p. 361).
Fam., vx. Une tirade d'injures. ,,Beaucoup d'injures dites de suite`` (Ac. 1835-1878). Synon. bordée* d'injures.
2. Péjoratif
a) Phrase, développement emphatique, pompeux; couplet déclamatoire. Ma grand'mère lui reprochait seulement de parler un peu trop bien, un peu trop comme un livre, (...) elle s'étonnait aussi des tirades enflammées qu'il entamait souvent contre l'aristocratie, la vie mondaine, le snobisme (Proust, Swann, 1913, p. 68).
b) Développement de lieux communs n'ayant qu'un rapport éloigné avec le sujet traité. Maître Quantin faisait une tirade sur les jeunes hommes qui ont des parents, des mères, des sœurs, et qui chassent sans pitié les petits des animaux (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p. 201).
3. THÉÂTRE. Longue suite de phrases ou de vers débitée par un personnage sans qu'il soit interrompu par un de ses interlocuteurs. Quand l'action de la pièce le permettait, des regards s'échangeaient entre la loge et le théâtre. Léandre (...) savait diriger sa voix et lancer une tirade amoureuse de façon qu'une personne de la salle pouvait croire qu'il la disait pour elle seule (Gautier, Fracasse, 1863, p. 235).[Selon Sainte-Beuve] les personnages [de la Lucrèce de Ponsard] parlent trop longuement, en tirades (A. Daudet, Crit. dram., 1897, p. 293).
Prononc. et Orth.: [tiʀad]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 2emoit. du xves. tirade « action de forlonger (des chiens) » (Epitaphe du bon Relay, p. 40 ds Tilander, Glanures lexicographiques, hapax); 1552 d'une tirade « tout d'un trait, sans s'arrêter » (Ronsard, Amours, LXXXVI, 1 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 86); 1578 [éd.] « vol » (Du Bartas, 1reSem., 6eJ., p. 191); b) ca 1610 « développement de lieux communs sans rapport marqué avec le sujet » (Florimont de Raemond, Naissance de l'hérésie, p. 1010 ds Gdf. Compl.); 1672 « morceau d'un ouvrage en prose et qui est le développement d'une même idée » (Sévigné, Lettre à Mmede Grignan du 22 janv. ds Corresp., éd. R. Duchêne, t. 1, p. 420); 1672 « ce qu'un personnage débite au théâtre sans être interrompu » (Id., Lettre à Mmede Grignan du 16 mars, ibid., p. 459); c) 1644 « longueur et difficulté d'une affaire » (Guez De Balzac, Lettres inédites, LXIII, éd. Ph. Tamizey De Larroque, p. 584); 2. 1571 [éd.] « action de tirer » (La Porte, Epithètes, p. 263); 1582 « écartèlement par des chevaux » (Journal de L'Estoile pour le règne de Henri III, éd. L.-R. Lefèvre, p. 303). Dér. de tirer*; suff. -ade*. Cf. au sens de « portée d'un arc » l'a. prov. tirada att. vers 1290 (Rayn.). Fréq. abs. littér.: 325. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 363, b) 762; xxes.: a) 593, b) 306. Bbg. Baldinger (K.). Z. rom. Philol. 1982, t. 98, p. 213-216.