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TAPISSER, verbe
A. − Empl. trans.
1. Qqn tapisse qqc. (de, avec qqc.)
a)
α) Recouvrir de tissu ou de papier peint pour le confort et la décoration. Tapisser une pièce, une chambre; tapisser un mur de papier peint. Le jour où il vint lui porter le viatique, tous se trouvaient sur son passage, fort respectueux et la casquette à la main. Les prostituées ses voisines avaient tapissé l'entrée et les corridors avec leurs draps qu'elles avaient ornés de fleurs artificielles (Claudel, Corresp.[avec Gide], 1912, p. 208).Pour tapisser le dessus des portes et des cheminées, le dessous et le dessus des fenêtres, etc., découper les chutes, avant encollage (Bonnel-Tassan1966, p. 159).
β) P. anal. Recouvrir d'éléments décoratifs. Tapisser des murs de photos, de dessins. [À Padoue] on va à l'église Santa Maria dell'Orena (...). Une servante pousse un loquet, et l'on se trouve dans une nef que Giotto a tapissée de peintures (Taine, Voy. Ital., t. 2, 1866, p. 229).
γ) P. ext. Recouvrir une surface d'une couche homogène. Le Chatelier ne put se procurer des briques réfractaires de qualité suffisante pour tapisser l'intérieur du four (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 297).
b) Vieilli. Exécuter quelque chose en tapisserie. Des pantoufles que madame Danquin tapissait pour M. Danquin (A. France, Vie fleur, 1922, p. 506).
2. Qqc.1tapisse qqc.2
a) Recouvrir une surface pour la décoration, le confort. Les plus grossiers papiers peints qui tapissent les murs des auberges (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 339).La toile de Jouy qui tapissait la muraille et qui représentait des bergeries, des ruisseaux (Duhamel, Suzanne, 1941, p. 75).
b) P. anal. Recouvrir en ornant.
[Qqc.2désigne un mur] Je me trouvai en famille dans la chambre de l'auberge: les aventures d'Atala en six gravures, tapissaient le mur (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 460):
L'église s'élevait près de l'endroit où la langue de sable s'enracinait à la côte, au milieu d'un misérable quartier de pêcheurs que rappelaient, même dans ce jour solennel, les éléments naïfs et à dessein pauvres de toute sa décoration. Des filets rapiécés tapissaient les murs, et, selon la très vieille coutume des marins des Syrtes, une barque de pêche avec tous ses agrès, tirée jusque devant l'autel sur des roues, remplaçait la crèche... Gracq, Syrtes, 1951, p. 190.
[Qqc.2désigne un sol] Des peaux d'ours blancs tapissaient comme de neige les couloirs et le vestibule (Blanche, Modèles, 1928, p. 26).
c) P. ext.
α) Recouvrir la surface de quelque chose. Synon. revêtir.Muqueuse qui tapisse un organe; membrane qui tapisse l'intérieur de l'estomac. La couche de suie qui avait tapissé la cuisine entière (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 206).Lorsque des cristaux tapissent les parois d'une cavité rocheuse, appelée géode, ils constituent des druses (Metta, Pierres préc., 1960, p. 26).
P. métaph. Agathe sanglotait: (...) Regarde-moi, parle-moi... Un goût âcre lui tapissait la bouche. Boire... prononça-t-il (Cocteau, Enfants, 1929, p. 181).
Empl. pronom. à sens passif. Une même époque verra donc le fond de la mer, au voisinage des côtes, se tapisser de dépôts très différents (Lapparent, Abr. géol., 1886, p. 42).
β) Recouvrir une surface en présentant l'aspect d'un tapis. Au printemps, la terre est tapissée de fleurs (Ac.).Un vaste et sombre lierre tapissait les murs de l'étroite cour (Michelet, Journal, 1861, p. 589).Le site reste le même, entre les prairies qui tapissent le lit largement plat de la vallée et les champs qui se déroulent en minces bandes (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 123).
Empl. pronom. à sens passif. Un sentier de halage qui à cet endroit se tapissait l'été du feuillage bleu d'un noisetier (Proust, Swann, 1913, p. 167).
B. − Empl. intrans., vx. Faire de la tapisserie à l'aiguille. Laissez-nous nous étendre dans un fauteuil et chauffer nos pieds, à l'anglaise, à côté d'une femme tranquille qui tapisse et fait le thé (Taine, Notes Paris, 1867, p. 219).
Prononc. et Orth.: [tapise], (il) tapisse [tapis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Trans. 1408-13 tapycier « recouvrir complètement une surface de ce qui rappelle un tapis par son épaisseur, son mœlleux » tapycies de verdure (Malingre, Ep., ap. Ritter, Poés. du XIVeet XVes., p. 40 ds Gdf. Compl.); cf. 1506 tapissé de diverses flourettes (J. Lemaire de Belges, IèreEpitre de l'amant vert, 193, éd. J. Frappier, p. 11); 2. 1480 id. « garnir d'une tenture de tapisserie » salles tapissees (Guillaume Coquillart, Droitz nouveaulx, 972 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 177); 3. 1539 id. « exécuter un ouvrage en tapisserie » (Les Blasons domestiques, Epigrammes, d'Amour et d'une Dame, 1 ds Anc. poés. fr., éd. A. de Montaiglon, t. 6, p. 284); 1611 intrans. « id. » (Cotgr.). Dér. de tapis*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 605. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 303, b) 848; xxes.: a) 713, b) 577.