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SUPÉRIORITÉ, subst. fém.
Anton. infériorité.
A. − Avec une valeur compar. [Dans un domaine mesurable, quantifiable] Prépondérance, prédominance. Synon. suprématie.Des provinces sont dans une telle supériorité de biens ecclésiastiques, qu'il serait impossible d'exécuter le décret que vous voulez rendre (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 432).La nation vaincue est relevée par le vainqueur qui espère la manœuvrer en gardant la supériorité industrielle (Univers écon. et soc., 1960, p. 6-9).
SYNT. Supériorité absolue, écrasante, énorme, évidente; grande, immense, incontestable, nette, réelle supériorité; supériorité aérienne, commerciale, économique, maritime, matérielle, militaire, navale, numérique, technique; supériorité du nombre; supériorité d'/en artillerie.
B. − [Dans un cont. mélioratif] En empl. compar. Fait d'être d'une qualité, d'une valeur plus grande. Synon. prééminence, primauté.
1. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une chose concr.] Pour la plupart des machines, leur supériorité sur l'homme tient à leur automatisme (Couffignal, Mach. penser, 1964, p. 99).La plupart des sidérurgistes saisirent (...) la supériorité de l'acier Martin et s'empressèrent d'en adopter le mode de fabrication (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p. 298).
2. [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une pers. ou une chose abstr.] La peinture est un art inférieur. (...) La supériorité de la littérature, au contraire, est d'avoir pour domaine et pour carrière de rendre l'immatériel (Goncourt, Journal, 1862, p. 1015).Parmi les commandants d'armée le général Foch a affirmé une supériorité incontestable au point de vue du caractère et des conceptions militaires (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 446).
GRAMM. Comparatif de supériorité. Comparatif qui exprime le fait que quelqu'un ou quelque chose est supérieur à quelqu'un ou quelque chose. En latin les comparatifs de supériorité (major de magnus) sont formés avec l'affixe -ior (Ling.1973, s.v. comparatif).Superlatif de supériorité.
SYNT. Supériorité culturelle, intellectuelle, morale, naturelle, réelle; supériorité d'esprit, d'intelligence; supériorité de l'art, de l'esprit sur la matière, de l'homme sur les animaux, d'une œuvre littéraire sur une autre; avoir conscience de sa supériorité; reconnaître la supériorité de qqn.
P. méton. Avantage. Le libre esprit a cette supériorité de ne souhaiter point garder seul la parole (Gide, Journal, 1943, p. 191).Je suis comme eux, bien sûr, nous sommes dans le même bouillon. J'ai cependant une supériorité, celle de le savoir, qui me donne le droit de parler (Camus, Chute, 1956, p. 1545).
C. − [Le compl. du n., explicité ou non, désigne une pers. ou une chose]
1. Fait d'être d'une qualité, d'une valeur très grande, extrême. Synon. éminence, excellence.Rien de plus intéressant (...) que ce thème (...): l'adolescent qui commence à penser. Balzac l'a touché, avec sa supériorité habituelle, dans Louis Lambert (Bourget, Crit. et doctr., t. 1, 1912, p. 16):
La tendance à la supériorité n'est nullement irrésistible comme celle de la folie, par exemple. L'eugénisme ne réussit à produire des types supérieurs que dans certaines conditions du développement et de l'éducation. Carrel, L'Homme, 1935, p. 306.
P. méton., rare. Personnalité éminente. Cette salle où s'assemblent toutes les supériorités de Paris (Balzac, Mém. jeunes mariées, 1842, p. 229).Les supériorités viennent d'être battues (...). On aurait vu des listes Briand, etc., à Paris (Barrès, Cahiers, t. 9, 1912, p. 390).
2. Conscience excessive qu'une personne a de son rang, de sa valeur. Synon. condescendance, dédain, hauteur, suffisance.Attitude, sourire, ton de supériorité; supériorité dédaigneuse, ironique, polie; répondre avec supériorité. Air de supériorité bourgeoise et ricanante qui était quelque chose d'écrasant (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 766).Tandis qu'il va, le puissant écarte un peu les hommes en les prenant par le gras du bras avec une supériorité affable, comme on touche le dos des moutons quand on veut se frayer passage au travers du troupeau (Montherl., J. filles, 1936, p. 958).
PSYCHOL., cour. Complexe, sentiment de supériorité. Sentiment, d'être supérieur aux autres, dû souvent à un complexe d'infériorité refoulé, et qui conduit le sujet à se surestimer et à avoir une attitude méprisante envers son entourage. Dans l'attitude de Gilbert envers elle, il y avait toujours un sentiment de supériorité; il lui arrivait de rester une soirée sans parler; parlait-il: c'était avec ironie, ou de choses insignifiantes (Arland, Ordre, 1929, p. 178).Si le complexe de supériorité est dangereux, le complexe d'infériorité ne l'est pas moins (Pineau, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 37).
Prononc. et Orth.: [sypeʀjɔ ʀite]. Ac. 1694, 1718: superiorité; dep. 1740 -pé-. Étymol. et Hist. 1. 1409 « état de ce qui est supérieur » (Jean Gerson, Sermon pour le retour des Grecs à l'Unité, éd. par J. B. Monnoyeur ds Irénikon, t. 6, p. 744); 2. 1553 « personne éminente » (Bible de Jean Gérard, II Pierre B, p. 85). Empr. au lat. médiév.superioritas « suprématie, prééminence » (ca 1260, v. Latham), dér. de superior, v. supérieur. Fréq. abs. littér.: 1 794. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 378, b) 1 976; xxes.: a) 2 162, b) 2 386. Bbg. Gall. 1955, p. 41.