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ROSE2, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif
A. − Qui présente une teinte d'un rouge très pâle (comme la rose commune). Étoffe, mousseline, satin, soie rose; papier, peinture rose; chemisier, jupe, robe, ruban rose; chaussons (de danse) roses; brume, ciel, nuage rose; couleur, reflet rose. Tout le ciel fut une grande voûte rose. Un nuage de flamants passa, tirant vers les étangs impériaux (Montherl., Bestiaires, 1926, p. 568).Elle lui a prêté un couvre-lit brodé qu'elle avait autrefois dans sa chambre, deux coussins, des rideaux roses assortis à la couleur du papier dont Adrien vient de tapisser les murs (Dabit, Hôtel Nord, 1929, p. 219).
Eau rose. Synon. vieilli de eau* de rose.[Les femmes] firent grand usage des épices que les Vénitiens commencèrent à tirer de l'Orient, ainsi que des eaux parfumées qui étaient fournies par les Arabes, de sorte que le poisson fut quelquefois cuit à l'eau rose (Brillat-Sav., Physiol. goût, 1825, p. 273).
Loc. fig. À l'eau rose. Sans énergie, mièvre. Synon. à l'eau* de rose.Morbleu! nous sommes des conspirateurs à l'eau rose (...). Nous perdons le temps en fadaises politiques (Dumas père, Henri III, 1829, i, 7, p. 137).
1. [P. méton.], [pour indiquer la prédominance de cette teinte dans la décor., l'habill.] Ce qui redoubla ma peur, ce fut de voir la dame rose faire signe à Pierrette, qui devint toute rouge et n'osa pas bouger (Vigny, Serv. et grand. milit., 1835, p. 92).Elle aura la chambre rose, je dirai à Marthe de lui donner la chambre rose (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 93).
2. En partic.
a) [Pour qualifier la couleur de l'épiderme d'une pers., gén. avec une connotation de jeunesse, de bonne santé] Bras, mains, ongles roses; bouche, joues, lèvres roses; peau, teint rose. Elle était très jolie, rose et blonde, avec de magnifiques yeux bleus (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 74):
1. ... Césarine, fraîche et rose comme une jeune fille est rose et fraîche à dix-huit ans, blonde et mince, les yeux bleus, offrait au regard de l'artiste cette élasticité, si rare à Paris, qui fait rebondir les chairs les plus délicates, et nuance d'une couleur adorée par les peintres le bleu des veines dont le réseau palpite dans les clairs du teint. Balzac, C. Birotteau, 1837, p. 102.
b) [Pour qualifier une espèce, une variété partic. d'animaux, de plantes, d'objets, etc., désignée par le subst.] Bruyère rose; flamant rose; granit, quartz rose. Du persil, du cerfeuil, de la petite chicorée, des petits radis roses (Karr, Sous tilleuls, 1832, p. 231).Les crevettes roses, les crevettes grises, dans des bourriches, mettaient, au milieu de la douceur effacée de leurs tas, les imperceptibles boutons de jais de leurs milliers d'yeux (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 698).
Loc. prép. et méton.
α) [Qualifie une chose ou un ensemble de choses]
Bibliothèque rose. V. bibliothèque B spéc.
Pages roses [P. allus. au Petit Larousse] Pages (centrales ou finales) de couleur rose, renfermant les locutions latines et étrangères les plus usuelles. Consulter les pages roses. Le fameux « rien » reçoit une consécration internationale. Les académies et les faiseurs de dictionnaires lui feront place dans les dictons des pages roses (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p. 133).
Période, époque rose (d'un peintre). Période où la couleur dominante de ses toiles est le rose. Aux murs, des Picasso de la période rose, et une esquisse érotique de Fragonard (Malraux, Cond. hum., 1933, p. 257).L'œuvre sculpté de Picasso est un équivalent de son œuvre peint. On y trouve des répliques de ses tableaux des époques rose, nègre, etc. (Arts et litt., 1936, p. 18-5).
β) [Qualifie un ensemble de pers.] Ballets roses. V. ballet.
B. − Au fig.
1. [Gén. opposé à noir (v. ce mot I B)] Agréable, gai; qui considère ou évoque certains événements avec un parti-pris d'optimisme. Tout n'est pas rose; conte, roman rose. Chaque fois qu'il se donnait quelque part une pièce bien noire avec un dénouement tout rose (Halévy, Mariage amour, 1881, p. 75):
2. Le hasard est aussi (...) le maître de l'humour et par conséquent, dans une époque qui n'est pas rose, dans l'époque où nous vivons, où une belle action consiste à se faire enlever les deux bras dans un combat, le maître de l'humour-qui-n'est-pas-rose, de l'humour noir... Éluard, Donner, 1939, p. 137.
2. HIST. CONTEMP., POL. [P. anal. avec la couleur rouge, symb. du communisme, et p. allus. à une atténuation de cette doctrine, symbolisée par la couleur rose] Qui a trait au socialisme, au parti socialiste. Sur les 266 élus du P. S. de la marée rose du 21 juin, seuls un peu plus d'un tiers ont déjà une expérience parlementaire (Le Nouvel Observateur, 22 juin 1981, p. 25, col. 2).
II. − Subst. masc. La couleur rose. Le rose d'une étoffe, d'une robe, du teint. Sa tête pure, mais froide, semblait une copie en cire de la tête du Méléagre ou de l'Antinoüs. Le rose de ses lèvres et de ses joues avait l'air d'être produit par du carmin et du fard (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 152).Trois teintes du ciel: gris, rose, bleu. (...) Le rose s'éteint, se confond avec le gris. Le bleu étend son empire (Renard, Journal, 1901, p. 680).
A. − P. méton. Étoffe rose. Porter du rose, s'habiller de/en rose. Deux jours après, Musette se réveillait dans un boudoir tendu de rose (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 175).Au sommet d'une échelle double, se posait (...) une svelte femme vêtue de rose vif (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 160).
B. − [Rose est accompagné d'un adj. ou d'un subst. qui en précise la nuance] Rose clair, cru, éteint, fané, pâle, passé, tendre, vif; rose bleuté, orangé; vieux rose; rose indien; rose bonbon, cerise, fuchsia, saumon; rose-thé (v. rose1). La tenture de soie rose pâle, un rose turc fané, broché de fils d'or (Zola, Nana, 1880, p. 1348).Des reflets dansaient sur les murs laqués, rose brique, nus jusqu'à la frise de liserons chocolat (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 770).
CHIM. Rose Bengale. Colorant, utilisé notamment en peinture, en pharmacie (d'apr. Méd. Biol. t. 3 1972, Méd. Flamm. 1975). Pour obtenir une laque rose, on emploie un mélange d'éosine bleuâtre et de rose bengale (Coffignier, Manuel peintre, 1925, p. 38).
C. − Au fig. Voir l'avenir, l'existence, la vie... (tout) en rose. Considérer l'avenir, l'existence, la vie... d'une manière (excessivement) optimiste. N'imagine pas que ce soit là un tableau de fantaisie que j'invoque exprès pour t'épouvanter. Je ne vois pas systématiquement l'avenir en noir, mais je ne le vois pas en rose non plus; je vois juste (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 287).Une femme très-bonne et parfaitement dévouée, qui me remercie chaque jour de l'avoir épousée, qui voit, grâce à moi, l'avenir tout en rose (Fromentin, Dominique, 1863, p. 216).
REM. 1.
Roselle, subst. fém.Grive rouge. Les roselles d'Asie aux plumages de saphir (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 375).
2.
Rosement, adv.,hapax. (En) tirant légèrement sur le rose. La jolie face si mignonne, si rosement blanche (Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 143).
3.
Rosin, -ine, adj.,hapax. Synon. de rosé.Il lui faudrait Ismène dont la joue Passe la neige et la couleur rosine Que le matin laisse sur la colline (Moréas, Pèlerin pass., 1891, p. 128).
Prononc. et Orth.: [ʀo:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « qui a la couleur rouge clair » (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 5531); 1852 rose thé (Gautier, Émaux, p. 53); 1909 rose saumon (La Mode illustrée, 3 oct., p. 457 ds Quem. DDL t. 16); 2. 1809 tout n'est pas rose (Les Méditations d'un hussard, xj-xij, ibid., t. 19); id. voir tout en rose (Brazier, in Le Chansonnier du vaudeville, V, p. 8, ibid.). Empl. adj. de rose1*.
STAT.Rose1 et 2. Fréq. abs. littér.: 9 415. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 8 317, b) 18 520; xxes.: a) 17 719, b) 12 363.
BBG.Gall. 1955, p. 95, 437 (s.v. rose rose). − Quem. DDL t. 5 (s.v. voir la vie en rose), 15 (s.v. rose-lèpre; rose-vineux), 19, 20 (s.v. rose shocking), 21 (s.v. rose-fané), 30 (s.v. rose mauve).