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RESTAURER, verbe trans.
A. −
1. [Le compl. désigne gén. une chose concr.] Remettre en bon état une chose dégradée.
a) Vieilli. Réparer. Synon. fam. retaper.Le plus souvent au part. passé en empl. adj. Mur restauré; menuiseries restaurées. Il se rendait au bois de Boulogne dans son cabriolet restauré, lorsqu'en descendant la rue de Bourgogne (...) l'essieu se cassa net par le milieu (Balzac,Ferragus, 1833, p. 51).
b) Mod., ARCHIT., ARTS. [Le compl. désigne une œuvre d'art, un monument anc.] Remettre en bon état en essayant de respecter l'aspect primitif, le style. Restaurer un bas-relief, une cathédrale, une chapelle, un château, un édifice, une fresque, un monument, une statue, une toile. Muni de l'inventaire et plein des souvenirs du XVIIesiècle qu'il a étudié dans toutes ses branches, M. Soulié a restauré et restitué l'appartement et la chambre à coucher de MmePoquelin (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t. 5, 1863, p. 263).Le père Guinardon (...) restaurait enfin les peintures de Delacroix à Saint-Sulpice (A. France,Révolte anges, 1914, p. 33).
Empl. abs. Art de restaurer. Pour reboucher les crevasses dans les tableaux avant de restaurer: mastic qu'on trouve chez tous les restaurateurs de tableaux, fait de blanc d'Espagne et de colle de peau de lapin (Delacroix,Journal, 1850, p. 422).
Part. passé en empl. adj. Meuble, tableau restauré; statue restaurée. Restauré, rentoilé comme une corvette à flot, mon moulin vire dans le soleil, poète remis au vent, rêveur retourné à la vie (A. Daudet,Trente ans Paris, 1888, p. 178).
c) Spécialement
ARBORIC. Réparer un arbre en le taillant. Si les poiriers à restaurer (...) sont encore assez vigoureux (...) on cherche parmi les diverses ramifications de la base les trois plus convenables (Du Breuil,Cult. arbres, 1876, p. 215).
CHIR. [Le compl. désigne un élément du corps] Réparer un élément du corps endommagé ou le reconstituer entièrement. Je crois avoir entendu dire que la chirurgie moderne avait des secrets infaillibles pour restaurer les parties mutilées ou détruites (About,Nez notaire, 1862, p. 71).
INFORMAT. ,,Remettre dans l'état antérieur un registre d'index, tout ou partie d'une mémoire, ou une adresse variable, par ex.`` (Le Garff 1975).
2. Au fig.
a) Vx ou littér. [Le compl. désigne gén. une notion abstr.]
Remettre en activité, faire renaître, rétablir une chose tombée en désuétude. Restaurer une coutume, une loi; restaurer la liberté, l'ordre social, la paix. Mystiques, dont le parti (...) pour régler le salaire d'un ouvrier, commence par restaurer la religion (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 24).C'est au même général [Pétain] dont on a dit parfois qu'il voyait noir, qu'il inclinait à présager le pire, qu'il fut unanimement demandé de restaurer l'espoir et de ranimer l'ardeur dans nos rangs (Valéry,Variété IV, 1938, p. 84).
[Avec une idée d'amélioration] Rétablir la prospérité, améliorer. Restaurer une industrie, un potentiel économique. Il restaurait les finances en imposant un léger sacrifice à la richesse mobilière, réorganisait la trésorerie et amortissait la dette (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 98).
Vieilli. [Le compl. désigne une pers.] Faire retrouver sa place à quelqu'un; rétablir sa gloire ou sa situation financière. Le propriétaire, tour à tour père et tyran, remonte et restaure son fermier ruiné (Proudhon,Syst. contrad. écon., t. 1, 1846, p. 343).Part. passé en empl. adj., pop., p. plaisant. Le voilà bien restauré. ,,Se dit d'un homme qui n'obtient qu'une faible récompense en dédommagement d'un grand sacrifice, d'une grande perte`` (Ac. 1835).
b) POL., HIST. Rétablir au pouvoir une dynastie qui en avait été écartée. Restaurer un monarque, un roi; restaurer les Stuarts. L'important [pour l'Action Française] n'est pas de restaurer une dynastie, mais un régime (L'Œuvre, 21 mars 1941).Part. passé en empl. adj. Qui a été rétabli sur le trône. Monarque restauré. Gromance (...) comptait bien être nommé pair de France par Philippe restauré (A. France,Bergeret, 1901, p. 127).
Se faire restaurer.Se faire rétablir au pouvoir. La princesse douairière Alix (...) recommençait ses machinations pour déshériter sa fillette et régner elle-même. Pour se faire restaurer, elle mit dans son jeu ses deux voisins, Jocelin II d'Édesse et Pons de Tripoli (Grousset,Croisades, 1939, p. 140).
B. − [Le compl. désigne une pers.] Rétablir la vigueur, la santé de quelqu'un.
1. Vieilli. [Le suj. désigne un aliment, une boisson, un remède] Qqc. restaure qqn.Ce remède m'a bien restauré. [Richelieu] avait la poitrine délabrée, et l'univers sait pourquoi! le vin du pays le restaure, le rétablit (Balzac,Pierrette, 1840, p. 46).Empl. abs. Point de plats montés, mais de bons dîners, de fortes viandes qui restaurent (Goncourt,Ch. Demailly, 1860, p. 168).
2. Rare. Qqn1restaure qqn2(avec qqc.).Rétablir les forces de quelqu'un, remettre d'aplomb quelqu'un en le faisant manger. Ah! moi alors, je vais te restaurer (...) tous les jours des farineux!... du beurre! et de la carne! et de première! (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 696).
3. Empl. pronom., fam. Qqn se restaure.Reprendre des forces en mangeant. Avoir besoin de se restaurer. Au curé succéda le médecin. (...) le neveu (...) finit par déterminer son malade à se restaurer (Balzac,Illus. perdues, 1843, p. 547).En voyage, avec ces fatigues inaccoutumées, il faut premièrement se restaurer. Il s'en alla donc et se dirigea vers le restaurant du Roi de la Bière (Michaux,Plume, 1930, p. 170).
Qqn se restaure de qqc.J'allais me restaurer d'une omelette (Vallès,Réfract., 1865, p. 57).
4. Part. passé en empl. adj. [Qualifie une pers.] Qui a repris des forces en mangeant. Pourvu que vous puissiez (...) l'attendre tranquillement à l'air libre, reposé, restauré, après cette nuit qui ne sera évidemment pas agréable (Butor,Modif., 1957, p. 48).
REM.
Restaurant, -ante, part. prés. en empl. adj.Qui nourrit, fortifie. Mets restaurant. Aux gens épuisés, prescrire un régime restaurant, avec des œufs, des farineux, comme le riz, la semoule, les gruaux, des biscuits, du vin d'Alicante, ou du vin avec le sucre et la canelle (Geoffroy,Méd. prat., 1800, p. 326).
Prononc. et Orth.: [ʀ εstɔ ʀe], [-sto-], (il) restaure [-stɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 2emoit. xes. restaurar « remettre en bon état, guérir » (Saint-Léger, éd. J. Linskill, 181: La labia li ad restaurat) − 1458 (Arnoul Gréban, Myst. de la Passion, éd. O. Jodogne, 14422); ca 1140 restorer « remettre en état, reconstruire » (Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 932: Icest [ida] duze ans regnad E Baenbur[c] bien restorad); 1680 restaurer « rétablir une œuvre d'art » (Rich.); 2. 1155 restorer « remettre en vigueur (un tribut) » (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 3265); spéc. av. 1825 « remettre sur un trône (les Stuarts, en Angleterre) » (P. L. Cour., Piece diplomatique ds Littré); 3. 1216 restorer « rétablir la vigueur par la nourriture » (Robert de Clari, Constantinople, éd. Ph. Lauer, § 17, 6, p. 16); 1819 se restaurer « reprendre des forces en mangeant » (Boiste). Empr. au lat.restaurare « rebâtir, réparer, refaire » et « reprendre, renouveler ». Fréq. abs. littér.: 533. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 602, b) 682; xxes.: a) 713, b) 956. Bbg. Quem. DDL t. 15 (s.v. restauré).