Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
REPORTER1, verbe trans.
A. − Empl. trans. dir.
1. Qqn reporte qqc.Mettre de nouveau (un vêtement). Synon. remettre.Je jure de ne jamais reporter l'uniforme français (Breton,Manif. Surréal., 2eManif. Notes, 1930, p. 115).Empl. pronom. passif. Ça se reporte donc, les lacs? [en tant que mode] (Colette,Chéri,1920, p. 82).
2. Remettre à l'endroit initial.
a) Qqn1reporte qqn2/qqc. + compl. circ. de lieu.
α) [Le compl. d'obj. désigne un objet concr.] Porter une chose à l'endroit où elle se trouvait initialement, remettre à sa place. Synon. rapporter, remettre, replacer.Un jour, en furetant dans un placard, il mit la main sur des objets qu'il ne connaissait pas: une robe d'enfant, une toque rayée. Il les apporta triomphalement à sa mère, qui (...) lui ordonna de les reporter où il les avait pris (Rolland,J.-Chr., Aube, 1904, p. 53).
β) Synon. de rapporter, répéter.On soupire, on se serra la main en levant les yeux au ciel, mais on ne prononce pas une parole assez significative pour être reportée en haut lieu (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 626).Synon. de faire retourner à.Ces êtres justes et rayonnants, investis dès leur naissance du don de ne jamais mal faire, et qui n'oublient pas de reporter pieusement à Dieu le mérite de ce privilège singulier (Claudel,Nuit Noël,1915, 2, p. 576).
γ) [Le compl. d'obj. désigne un animé ou une pers. immobile] Porter quelqu'un au lieu où il se trouvait auparavant, où il a déjà été transporté, ou ramener à quelqu'un. Synon. ramener, remmener.Le nouveau-né fut reporté à sa mère, placé sur son lit (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 550).L'enfant avait été reporté dans son lit (Duhamel,Cécile,1938, p. 266).
b) Qqn reporte son regard, ses regards, ses yeux, sa vue sur/vers qqn, sur qqc. Faire revenir, poser, porter de nouveau. Elle travaille avec ardeur à des chemises de la toile la plus grossière, et elle ne lève les yeux que pour les reporter sur Argow (Balzac,Annette, t. 3, 1824, p. 64).Marguerite et Véronique, inquiètes, ont échangé un clin d'oeil, puis toutes deux reporté le regard vers Julie (Gide,Caves,1914, p. 696).
c) Au fig. Qqc. reporte qqn + compl. de temps, surtout au passif et au part. passé.Faire revenir en esprit à une époque antérieure (v. aussi empl. pronom. infra B 2). Il revit ces lieux si pleins de souvenirs (...). Il se trouva reporté à des jours de bonheur si courts et si peu nombreux, le même air, le même soleil, le même parfum (Karr,Sous tilleuls,1832, p. 97).Un enfant qui saute sur les genoux d'une femme, un soir d'été, à une porte de maison (...) et me voilà soudain reporté vingt-cinq ans en arrière et je me revois (...) sautant sur les genoux de ma vieille bonne (Léautaud,In memor.,1905, p. 185).
3.
a)
α) Placer à un autre endroit. Ces admirables vers de Hugo, où, par deux fois et dans une symétrie parfaite, le premier accent de l'alexandrin se trouve reporté à la sixième syllabe (Gide,Journal,1934, p. 1203).
β) Transcrire sur une autre page ou sur un autre document, un autre support. Reporter des corrections. P.S. − (Faute de place à la fin, ce P.S. est reporté au haut de la lettre, entre la date et le début) (Villiers de l'I.-A.,Corresp.,1863, p. 62).Après dîner, je m'occupe à reporter sur un carnet les listes des abonnés de la N.R.F. (Gide,Journal,1912, p. 372).
Spécialement
COMPTAB. Dans un compte, répéter un total, une somme à une autre page, dans une autre colonne. Cela durait peu (...) bien vite les yeux errants, vacants revenaient (...) sur le total à reporter (Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, L. Leclercq, 1886, p. 106).En vue de la détermination des prix de revient, les valeurs des sorties sont reportées sur les pièces de sortie correspondantes, par exemple, dans les deux dernières colonnes du bon de sortie (Villemer,Organ. industr.,1947, p. 110).
TECHN. D'IMPRESSION. Transporter un texte, un dessin sur un autre support. Synon. faire un report.Une épreuve légère de la composition est alors reportée dessus et décalquée par pression (É. Leclerc, Nouv. manuel typogr.,1932, p. 377).Un habile transporteur doit en effet pouvoir reporter sur pierre ou sur métal (...) des épreuves de clichés et de textes typographiques (Chelet,Lithogr.,1933, p. 88).
b) FIN. Être reporteur dans une opération. Synon. faire un report.(Faire) reporter des titres. V. comptabilité ex. 3.Absol. Beaucoup jouaient à découvert et se faisaient reporter, ne pouvant livrer les titres; ils s'acharnaient, continuaient leurs opérations à la baisse, avec l'espoir d'une débâcle prochaine des actions (Zola,Argent,1881, p. 336).
4. Qqn reporte qqc. à + compl. de temps.Remettre à une date ultérieure. Synon. reculer, renvoyer, repousser.L'accusé se rassit. Devant cette révélation, l'affaire a été reportée à la session suivante (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Parricide, 1884, p. 480).Il était clair qu'à l'Ouest, l'issue se trouvait reportée à plusieurs mois. À l'Est, on devait penser qu'elle ne viendrait pas plus tôt (De Gaulle,Mém. guerre,1959, p. 27).
Absol. Synon. ajourner, différer.Reporter une échéance, une fête, une réunion. Par quelle témérité (...) ai-je gardé toujours le plus important pour la fin? (...) d'année en année j'ai reporté La Porte étroite (Gide,Journal,1912, p. 365).
5. Qqn1reporte qqc1. (subst. abstr.) sur qqn2, sur qqc2.Appliquer à une personne ou à une chose ce qui pourrait ou devrait s'appliquer à une autre. Synon. porter, retourner, reverser, transférer.Reporter son attention, son affection sur quelqu'un d'autre; aux élections reporter ses voix sur un autre candidat. Forcées de reporter sur leurs enfants ces tendresses profondes comme l'infini qu'elles cachent en elles (...) les femmes souffrent plus que nous (Du Camp,Mém. suic.,1853, p. 123):
Il n'avait pas eu d'enfants: c'était le grand regret de sa vie. Il avait reporté son besoin d'affection sur ses élèves, auxquels il était attaché, comme un père à ses fils. Rolland,J.-Chr., Révolte, 1907, p. 552.
Empl. pronom. passif. Sa passion de la chair s'était reportée dans son œuvre, sur les amantes peintes qu'il se donnait (Zola,L'Œuvre,1886, p. 265).Ludovic [Halévy] avait eu un coup de cœur pour une sœur de MmeStrauss, une charmante jeune fille morte toute jeune, et un peu de son amour s'était reporté sur la survivante, avant qu'elle fût MmeBizet (Goncourt,Journal,1890, p. 1163).
B. − Empl. pronom. réfl. Qqn se reporte à qqc.
1. Consulter comme référence. Synon. se référer à.Se reporter à une figure, à un tableau, à une liste, à un paragraphe, à un ouvrage, à une loi, au texte original. Alors le nom (...) n'est plus que la simple carte photographique d'identité à laquelle nous nous reportons pour savoir si nous connaissons, si nous devons ou non saluer une personne qui passe (Proust,Guermantes 1,1920, p. 11).Joie, tristesse, pitié, sympathie sont des mots exprimant des généralités auxquelles il faut bien se reporter pour traduire ce que la musique fait éprouver (Bergson,Deux sources,1932, p. 37).
2. Se transporter par la pensée dans une période antérieure. Se reporter à son passé, à son enfance. Cependant, en revoyant ces beaux arbres, je me suis reporté avec vivacité à quelques années en arrière (Delacroix,Journal,1853, p. 59).Par toutes les fois que je me reporte à cette époque horrible de ma vie, le frisson du dégoût me secoue de la perruque aux talons (Milosz,Amour. init.,1910, p. 198).
REM.
Reportement, subst. masc.Action de reporter quelqu'un ou quelque chose ou de se reporter; p. méton., résultat de cette action. Vous savez aujourd'hui ce que chacun reporte vers le reportement d'un exil éternel (Péguy,Ève,1913, p. 734).
Prononc. et Orth.: [ʀ əpɔ ʀte], (il) reporte [-pɔ ʀt]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1050 « remporter, ramener » (Alexis, éd. Chr. Storey, 555); b) 1719 « ramener à son origine, attribuer à » (Vertot, Hist. rév. rom., t. 2, p. 164); c) 1745 reporter les yeux sur « faire revenir son attention sur (quelque chose d'une époque antérieure) » (Arnaud, Époux malheur., t. 1, . 289); d) 1752 se reporter « revenir (dans un lieu où l'on était ou à un moment antérieur) » (Trév.); e) 1784 « faire remonter dans le temps à » (Restif de La Bret., La Paysane pervertie, t. 3, p. 269); f) 1803 « remettre à sa place dans le temps passé, dater » (Chateaubr., Génie, t. 1, p. 74); 2. a) 1176-82 a. fr. reporter tesmoing « porter à son tour témoignage de » (Chrétien de Troyes, Cligès, éd. M. Roques, 4899); b) 1260 « rapporter, redire » (Récits d'un ménestrel de Reims au XIIIes., éd. N. de Wailly, § 114); c) 1660 « rapporter, dénoncer » (Oudin Fr.-Esp.); 3. 1213 « porter (les armes) à son tour [porter à nouveau?] » (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 27, 22); déb. xiiies. « porter (un enfant) à nouveau, être à nouveau enceinte » (Hervis de Metz, éd. E. Stengel, 2296); 1771 « porter sur soi (ici, des joyaux) à nouveau » (Guy, Voyage littér. de la Grèce, t. 1, p. 73); 4. a) ca 1220 se reporter « se déplacer » (Gui de Cambrai, Barlaam et Josaphat, 6520 ds T.-L.); b) 1252 « porter, transférer, remettre en d'autres mains » (Salzinnes, A. de l'État à Namur ds Gdf. Compl.); c) 1770 « déplacer, porter en un autre lieu » (Voltaire, Précis du siècle de Louis XV, t. 1, p. 83); d) 1783 « transférer (son attention, un sentiment, d'un objet ou d'une personne à un ou une autre) » (Loaisel de Treogate, Dolbreuse, t. 1, p. 98); e) 1805 se reporter à « se référer à » (Destutt de Tr., Idéol. 3, p. 446); f) 1827 reporter des corrections « transférer d'un document ou d'un support à un autre » (Balzac, Corresp., p. 305); g) 1839 « mettre à part, rejeter à un autre endroit (d'un ouvrage) » (Id., ibid., p. 586); h) 1835 comptab. (Ac., s.v. report); 1841 reporter vos dettes (Balzac, U. Mirouet, p. 120); i) 1884 « différer, remettre à plus tard » (Maupass., loc. cit.). Dér. de por-ter*; préf. re-* Fréq. abs. littér.: 1 514. Fréq. rel. littér: xixes.: a) 1 957, b) 3 309; xxes.: a) 2 556, b) 1 454.
DÉR.
Reporteur, subst. masc.a) ,,Professionnel préparant les formes d'impression en lithographie et en offset`` (Comte-Pern. 1963). Reporteur lithographe. Reporteur conducteur litho Reporteur photomécanique offset (Encyclop. éduc.,1960, p. 165).En appos. Exécution des reports à la main. − De la pierre matrice on tire donc autant d'épreuves à report qu'il peut y avoir de poses sur la pierre ou sur le zinc (...). L'ouvrier reporteur pique ces épreuves, impression en dessus, sur une feuille de carton portant le tracé préalable de mise en place (Civilis. écr.,1939, p. 10-6).b) Mécan., math., informat. Organe de machine à calculer servant au report. On peut remplacer le complément du retranché par le permuté de ce nombre, obtenu en permutant tous les chiffres 0 et 1, pourvu que la machine soit munie d'un reporteur reliant le dernier chiffreur à gauche au premier chiffreur à droite (Couffignal,Mach. penser,1964, p. 33). [ʀ əpɔ ʀtœ:ʀ]. 1resattest. 1855 terme de bourse (Gazette des Tribunaux, 11 avr., p. 355, 3ecol. ds Littré Suppl.]; 1874 impr. (ibid., 17 mai, p. 472, 2ecol., ibid.); v. aussi reporter2; de reporter1, suff. -eur2*.