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RECOUDRE, verbe trans.
A. −
1. Coudre ce qui est décousu ou déchiré. Recoudre une agrafe, la doublure d'un vêtement, un gant, un habit, une manche, une semelle. Je fais mon ménage (...), je recouds les boutons aux habits de mon mari (Duranty, Malh. H. Gérard, 1860, p. 223).Ah! continua-t-elle, vous avez un trou à votre chemise. Il faudra que je vous recouse cela (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 66).Si un membre s'arrachait un bouton de culotte ou se déchirait, il n'y avait plus pour le recoudre la gouvernante du vieux médecin du quatrième (Giraudoux, Bella, 1926, p. 142).
Empl. abs. Aussitôt, du réticule pendu à sa chaise, elle tira une aiguillée, puis s'agenouilla pesamment, auprès de la jambe. Malgré les représentations du parrain, elle entreprit de recoudre (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 64).
Empl. pronom. réfl. indir. La concierge (...) nous vendait des sucres d'orge et des oranges et ce qu'il fallait en même temps pour se recoudre des boutons (Céline, Voyage, 1932, p. 78).
2. CHIR. Coudre les lèvres d'une plaie, d'une incision et p. méton. une partie du corps, une personne ou un animal. Recoudre une blessure, une plaie, un opéré, un cheval éventré. Docteur, vous m'avez dit que, sans la scélératesse de ce maudit chat, vous auriez pu recoudre mon nez tout chaud à la figure (About, Nez notaire, 1862, p. 97).Lorsque le médecin vous recoud la peau du visage, à la suite de quelque petit accident, il y a, parmi les accessoires, un verre de rhum propre à ranimer le courage défaillant (Alain, Propos, 1923, p. 469).
Empl. abs. Les animaux peuvent se déchirer la peau après un clou, après des fers de herse, ou des barbelés. Il faut pouvoir recoudre assez rapidement (Garcin, Guide vétér., 1944, p. 19).
Empl. pronom. Il est merveilleux, et il est ordinaire, qu'une coupure se recouse d'elle-même et fort vite (Alain, Propos, 1933, p. 1147).
B. − Au fig. Rassembler, réunir avec difficulté ou maladresse. Recoudre des souvenirs. Elle laisse échapper des lambeaux de phrases dans lesquels, en les recousant, très peu trouveraient une signification claire (Lautréam., Chants Maldoror, 1869, p. 227).Nul de nous ne désirait hâter la liquidation de l'Empire ottoman. Déchirer la robe de l'Asie, tailler dans cette étoffe bigarrée et recoudre, quelle responsabilité! (Barrès, Cahiers, t. 11, 1916, p. 145).
Prononc. et Orth.: [ʀ əku:dʀ ̥], (il) recoud [-ku]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. coudre1. Étymol. et Hist. Fin xiies. (Naissance du Chevalier au Cygne, Elioxe, éd. E. J. Mickel, 788); 1432 fig. « raccommoder, réparer » (Compt. de Nevers, CC 34, f o20 v o, A. Nevers ds Gdf. Compl.). Dér. de coudre*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 165.
DÉR.
Recousage, subst. masc.,rare. Action de recoudre. À part le recousage des boutons qu'était sa manie, j'ai jamais pu rien en tirer pour des vrais boulots (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 524). [ʀ əkuza:ʒ]. 1reattest. 1895 (Goncourt, Journal, p. 826); de recoudre, suff. -age*, cf. antérieurement recousure « action de coudre une chose déchirée » (1599-1675 d'apr. FEW t. 3, 2, p. 1089).