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RALENTIR, verbe
I. − [La modification dénotée par ralentir concerne la vitesse d'un déplacement (infra A) ou le déroulement temporel d'un processus, d'une activité (infra B et C)] Anton. accélérer.
A. −
1. Empl. trans.
a) Qqn, qqc.1ralentit qqc.2(de qqc.3, qqn).Rendre plus lent. Ralentir le mouvement, la vitesse de qqc.; ralentir la course, le pas de qqn. Les fossés, les souches d'arbres, l'épaisseur des taillis, rien ne pouvoit ralentir sa marche impétueuse (Genlis, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. 34).Les chevaux allaient tout seuls, la tête basse, de leur allure continue et paresseuse, que la montée ralentissait encore (Zola, Ventre Paris, 1873, p. 603).
b) Qqn, qqc.1ralentit qqc.3.Faire se déplacer plus lentement. Le postillon ralentit ses chevaux, se retourna et cria au jockey: Dites à ces dames de ne pas avoir peur (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 186).Très maniables grâce à un dispositif qui permet de faire varier la vitesse relative des chenilles (en ralentissant une chenille ou l'autre on obtient la direction), ces engins (...) s'illustrèrent sur les champs de bataille (Tinard, Automob., 1951, p. 358).
2. Empl. pronom.
a) Qqc.2(de qqc.3, qqn) se ralentit (par qqc.1).Être, progressivement, plus lent. La vitesse de qqc., l'allure, le pas de qqn se ralentit. Sa marche, loin de se ralentir par le chant, s'en accélérait (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 398).Le mouvement de la roue se ralentit, mais celle-ci continue à tourner sans glisser sur le rail (Bailleul, Matér. roulant ch. de fer, 1951, p. 171).
b) Qqc.3, qqn se ralentit (par qqc.1).Se déplacer plus lentement. Son cheval ne s'était pas ralenti une minute et donnait tête baissée dans tous ces fantômes (Hugo, Rhin, 1842, p. 210).Emma l'aperçut dans la prairie, qui marchait sous les peupliers, se ralentissant de temps à autre, comme quelqu'un qui réfléchit (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 149):
1. Une trace allait s'épaississant et zigzaguant dans l'émulsion, caractéristique d'une particule qui se ralentissait par ionisation des atomes du milieu traversé. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 377.
3. Empl. intrans.
a) Qqc., qqn1, 3ralentit.Se déplacer plus lentement. Le cheval ralentit de nouveau après quelques foulées plus vives (Hémon, M. Chapdelaine, 1916, p. 23).Les passants ralentissaient pour écouter la radio dont la voix éclatait dans la rue (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 348).
b) Dans le domaine de la conduite automob.Qqn1ralentit.Diminuer la vitesse d'un véhicule, d'un moteur. « Halte-là! », hurla un milicien. Le chauffeur ne ralentit pas. Le milicien mit la voiture en joue (Malraux, Espoir, 1937, p. 799).Si l'on ralentit ou accélère, le moteur tousse, crache et n'a plus son rendement optimum (Chapelain, Techn. automob., 1956, p. 101).
[Sur un panneau de signalisation routière ou de chantier] Ralentir. Travaux.
Rem. Les constr. 1 a et 2 a supra sont plus fréq. que les constr. 1 b et 2 b; lorsque le suj. désigne une pers. ou un animal, la constr. 2 b apparaît comme vieillie, 3 a lui est préférée en fr. contemporain.
B. − LITT., MUS., THÉÂTRE
1. Empl. trans.
a) Qqn1ralentit qqc.2(de qqc3).Exécuter plus lentement. Ralentir la cadence, le tempo (d'un morceau de musique). Il vous prend je ne sais quelle impatience semblable à celle qu'on éprouve quand un musicien ralentit trop la mesure d'un air (Staël, Allemagne, t. 1, 1810, p. 174).
b) Qqc.1ralentit qqc.2(de qqc.3).Rendre plus lent. Ralentir l'action. Ce paragraphe intermédiaire ralentit le mouvement et ôte du lyrisme à ce qui suit (Flaub., Corresp., 1853, p. 120).
2. Empl. pronom. Qqc.2(de qqc.3) se ralentit.Être, progressivement, plus lent. Peu à peu le roulement se ralentit et prit un rythme inégal, étrange (Schaeffner, Orig. instrum. mus., 1936, p. 10).Travaillé à ma pièce. Quand j'écris vite, cela va à peu près, et je crois que le dialogue est assez vivant. Si je pèse trop mes mots, il devient lourd et se ralentit (Green, Journal, 1951, p. 93).
3. Empl. intrans.
a) Qqc.2(de qqc.3) ralentit.Être, progressivement, plus lent. En passant le disque un peu plus de deux fois moins vite, on descend le tout d'un peu plus d'une octave et le tempo ralentit d'autant (Schaeffer, Rech. mus. concr., 1952, p. 23).
b) Qqn1ralentit sur qqc.2, 3Exécuter, prononcer plus lentement ou en ménageant un temps de retard. On ralentit habituellement sur les cadences qui possèdent une véritable importance architecturale, et l'on fait très légèrement attendre les notes ou les accords qui constituent les sommets dynamiques des phrases (Dupré, Improvis. orgue, 1925, p. 10).Toute cette phrase doit être dite d'un seul trait descendendo (...) − ralentir sur les dernières syllabes (Claudel, Échange, 1954, i, p. 733).
C. −
1. Empl. trans. Qqn, qqc.1ralentit qqc.2Rendre plus lent le rythme de (quelque chose), diminuer l'activité de (quelque chose). Synon. freiner, réduire; anton. accélérer, activer, augmenter.
a) [Qqc.2désigne un processus, une activité socio-écon.] Ralentir la croissance. La fabrication fut ralentie par l'impossibilité dans laquelle se trouva le service des poudres d'accroître sa production (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 77).Les bouleversements politiques récents n'ont (...) pas ralenti les travaux des mathématiciens (Gds cour. pensée math., 1948, p. 321):
2. Les économistes démontrent (...) que cette harmonie [des fonctions] se rétablit d'elle-même, quand il le faut, grâce à l'élévation ou à l'avilissement des prix, qui, suivant les besoins, stimule ou ralentit la production. Durkheim,Divis. trav., 1893, p. 358.
b) [Qqc.2désigne une fonction intellectuelle, physiol.] Le sommeil, en ralentissant le jeu des fonctions organiques, modifie surtout la surface de communication entre le moi et les choses extérieures (Bergson, Essai donn. imm., 1889, p. 102).L'alcool, pris après les repas, ralentit la digestion (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 268).
c) [Qqc.2désigne un comportement] Elle avait ralenti la voix, elle semblait attendre sur le visage d'Hélène l'effet de ses paroles (Zola, Page amour, 1878, p. 827).Il pèse le pour et le contre avant d'agir, ce qui ralentit ses actes (Mounier, Traité caract., 1946, p. 331).
2. Empl. pronom. ou intrans. Qqc.2(se) ralentit.Être, progressivement, plus lent, moins actif. Elle serait contente de se retrouver (...) au Quinze-Cents, où (...) l'agitation, le bruit, jamais ne ralentissaient (Roy, Bonheur occas., 1945, p. 312).La production de Jonas (...) ralentissait dans la mesure où ses amis devenaient plus intéressants (Camus, Exil et Roy., 1957, p. 1638).Dès que la demande d'automobiles se ralentit une récession se manifeste (Univ. écon. et soc., 1960, p. 46-4).
II. − [La modification dénotée par ralentir concerne la fréq. d'un phénomène (infra A) ou d'une activité périodique (infra B)] Synon. de espacer.
A. −
1. Empl. trans.
a) Qqn, qqc.1ralentit qqc.2(de qqc.3).Rendre moins fréquent, plus espacé. Ralentir le pouls. Le fonctionnement technique des bureaux de tour s'est heurté (...) au désir des patrons de choisir leurs voyages et les marchandises à transporter, ce qui ralentit les vitesses de rotation des bateaux (Nav. intér. Fr., 1952, p. 16).
b) Qqn, qqc.1ralentit qqc.3.Par excitation du parasympathique, on ralentit le cœur, on dilate les vaisseaux (Quillet Méd.1965, p. 326).
2. Empl. pronom. ou intrans.
a) Qqc.2(de qqc.3) (se) ralentit.Être progressivement moins fréquent, plus espacé. La cadence de leurs coups de hache ne se ralentit point (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 10).
b) Qqc.3(se) ralentit.Que faut-il faire lorsque les douleurs se ralentissent et s'affoiblissent dans le cours du travail (Baudelocque, Art accouch., 1812, p. 207).Son cœur s'était ralenti; il désira mourir (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 220).Le cœur ralentit ou s'arrête, ce qui entraîne comme conséquence une chute importante de la pression artérielle (Camefort, Gama, Sc. nat., 1960, p. 282).
B. − Vieilli
1. Empl. trans.
a) Qqn, qqc.1ralentit qqc.2de qqc.3Rendre moins fréquent, plus espacé. M. de Viviane (...) s'excusa d'avoir ralenti le cours de ses visites, en alléguant (...) qu'il avait senti qu'elles ne m'étaient pas agréables (Feuillet, Journal femme, 1878, p. 227).
b) Qqn, qqc.1ralentit qqc.3Ralentir ses visites. Les occupations qui s'ensuivent, ont ralenti ma correspondance avec vous, avec vous que j'aime tant (E. de Guérin, Lettres, 1839, p. 285).Le zèle indiscret de ceux qui fournissaient des armes aux volontaires nationaux ralentissait seul les livraisons régulières (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 3).
2. Empl. pronom.
a) Qqc.3se ralentit.Être progressivement moins fréquent, plus espacé. Mes courses à la Gastine s'étaient ralenties, bien que sans interruption et avec tous les dehors de la bienséance (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, 1834, p. 54).
b) Qqn1se ralentit de + inf. (désignant une activité périodique).Faire moins fréquemment. Quant au National, seul autre journal où je travaille, je me suis très ralenti d'y écrire et d'y aller même (Sainte-Beuve, Corresp., t. 1, 1833, p. 406).Si elle n'avait pas été si maltraitée, je me serais ralenti de la fréquenter, tant ces doutes m'avaient ôté de mon assurance avec elle (Sand, Maîtres sonneurs, 1853, p. 240).
III. − [La modification dénotée par ralentir concerne l'intensité d'un sentiment, d'une énergie] Synon. modérer.
A. − Empl. trans.
1. Qqn, qqc.1ralentit qqc.2(de qqn3).Rendre moins intense. Ralentir l'élan, l'empressement, la fureur, le zèle de qqn. Chaque lambeau du corps sous sa mâchoire fume. Sans ralentir sa rage il les secoue au vent (Lamart., Chute, 1838, p. 1060).La découverte de l'imprimerie ne ralentit pas l'ardeur de cette race de grands amateurs qui faisaient imprimer à leur usage des exemplaires spéciaux sur parchemin (Civilis. écr., 1939, p. 14-6).
2. Qqn, qqc.1ralentit qqn3.Rendre moins ardent, moins actif. On agissait également auprès du maréchal de Richelieu (...) et, sans rien obtenir quant à l'ensemble des affaires, on parvenait personnellement, par des moyens indirects, à le ralentir (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 12, 1856, p. 421).Cette fièvre put grandir en elle avec plus de violence que chez personne, car elle était (...) nullement embarrassée de ces grossiers instincts qui ralentissent la plupart des hommes à son contact (Barrès, Homme libre, 1889, p. 152).
B. − Empl. pronom.
1. Qqc.2(de qqn3) se ralentit.Être, progressivement, moins intense. Synon. faiblir.La dévotion, l'effort, la ferveur, le zèle de qqn se ralentit. L'ardeur de Mme de Staël ne s'était pas ralentie pour n'avoir pas été partagée. Opiniâtre à ne pas se décourager, elle était parvenue plus tard à lier connaissance, même à se faire admettre (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 312).Jusqu'au dernier moment, l'ingéniosité et la vigueur des défenseurs ne se ralentissent pas (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p. 287).
2. Qqn3se ralentit.Montrer moins d'ardeur, d'activité. Elle [l'âme ignorante] se ralentit dans la recherche du bien véritable, ou, plus malheureuse encore, elle se détourne vers le mal (Ozanam, Philos. Dante, 1838, p. 142).Le merveilleux et rajeuni capitaine de 1814, que son retour foudroyant de l'île d'Elbe avait montré plus présent de génie et de hardiesse que jamais, a-t-il failli et s'est-il ralenti en juin 1815? (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 3, 1862, p. 128).
REM.
Rallentando, adv.,mus. En ralentissant progressivement le mouvement. Empl. subst. Le rallentando (...) consiste à ralentir la mesure dans toutes les parties à la fois (Garcia, Art chant, 1840, p. 61).
Prononc. et Orth.: [ʀalɑ ̃ti:ʀ], (il) ralentit [-ti]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1588 trans. « rendre plus lent le déroulement de quelque chose, en diminuer l'intensité » (Montaigne, Essais, III, 13, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 1074: il ralantiroit [...] leur impetuosité [des passions] et leur course); 1653 réfl. (Vaugelas, Quinte Curce, IV, Paris, A. Courbé, p. 364: Le combat s'estoit rallenty tout à coup); 1663 part. passé adj. (Corneille, Sophonisbe, I, 1); 1774, 23 sept. intrans. (Voltaire, À D'Argental ds Corresp., éd. Th. Besterman, t. 41, 1975, p. 139); 2. 1606 trans. « rendre plus lent un mouvement, une progression dans l'espace » ralentir ses pas (Nicot); 1677 réfl. en parlant de chevaux emballés (Racine, Phèdre, V, 6); 1875 intrans. (Lar. 19e, qui qualifie cet empl. de ,,peu usité``); 1907 subst. au relenti en parlant d'un moteur automob. (La locomotion automob., p. 374 d'apr. R. V. Ball ds Fr. mod. t. 43, p. 54). Dér. de alentir*; préf. re-*; cf. le dér. de la 1reconjug. ralenter (1552 rallenter ses paz, Ronsard, Amours, CXXIX, 9 ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 126), de alenter (1180-90 soi alenter de « tarder à », Alexandre de Paris, Alexandre, I, 3065 ds Elliott Monographs, XXXVII, p. 64). Fréq. abs. littér.: 791. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 751, b) 1 174; xxes.: a) 1 187, b) 1 377.