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PRESCRIRE, verbe trans.
A. − DR. Acquérir (un bien) ou se libérer (d'une dette, d'une peine), par prescription. Le fermier, le dépositaire, l'usufruitier, et tous autres qui détiennent précairement la chose du propriétaire, ne peuvent la prescrire (Code civil, 1804, art. 2236, p.409).
Absol. Exercer un droit de prescription. Je trouve dans ce code comment on commence des procès et comment on les prolonge; comment on se défend de ses semblables et comment on les attaque, et dans combien de temps on prescrit contre celui qu'on a dépouillé (Bonald, Législ. primit., t.1, 1802, p.151).Ceux qui possèdent pour autrui, ne prescrivent jamais, par quelque laps de temps que ce soit (Code civil, 1804, art. 2236, p.409).
Empl. pronom. passif. Être abrogé par la prescription. Les actions en réparation de délits en matière de pêche se prescrivent par un mois à compter du jour où les délits ont été constatés, lorsque les prévenus sont désignés dans les procès-verbaux (Code pêche fluv., 1875, p.28).La demande de remboursement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales indûment versées se prescrit par deux ans à compter de la date à laquelle lesdites cotisations ont été acquittées (Réforme Sécur. Soc., 1968, p.41).
B. −
1. Prescrire qqc. (à qqn); prescrire (à qqn) de + inf.; prescrire (à qqn) que + subj.Commander expressément, par des ordres extrêmement précis. Synon. dicter, ordonner.Lorsque le juge d'instruction croira devoir prescrire, à l'égard d'un inculpé, une interdiction de communiquer, il ne pourra le faire que par une ordonnance qui sera transcrite sur le registre de la prison (Code instr. crim., 1808, p.791).Il se leva d'un bond, courut à la cuisine, ordonna de chercher dans le village, une miche, du fromage blanc, de la ciboule, prescrivit qu'on lui apprêtât une tartine absolument pareille à celle que rongeait l'enfant (Huysmans,À Rebours, 1884, p.222).Le Directoire déclara caduque la constitution de Bonaparte et prescrivit à Trouvé d'en rédiger une autre (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p.525).V. explosif ex. 1.
Empl. pronom. réfl. indir. Julien était trop fidèle à ce qu'il appelait le devoir, pour manquer à exécuter de point en point ce qu'il s'était prescrit (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p.89).Pour se remonter, ils se faisaient des raisonnements, se prescrivaient des travaux, et retombaient vite dans une paresse plus forte, dans un découragement profond (Flaub., Bouvard, t.2, 1880, p.107).
En partic. [Le suj. désigne un médecin] Donner des conseils, des ordres, recommander fermement des soins ou un certain traitement à un patient. Prescrire de boire de l'eau. Il se mit à rédiger minutieusement une longue ordonnance, où il prescrivait du repos, des fortifiants, une bonne nourriture (Moselly, Terres lorr., 1907, p.148):
1. Un médecin prescrit pour Madeleine une potion capable de la tuer. Lu à temps sur l'ordonnance le mot pyramidon, drogue horrible qui détermina le délire de Jeanne en décembre dernier. Cette saleté, malheureusement payée déjà, ira aux latrines. Presque tous les médecins devraient être guillotinés. Bloy, Journal, 1906, p.303.
Empl. pronom. réfl. indir. À la deuxième séance, elle se prescrivit un bouillon d'orties; à la troisième, de l'herbe au chat. Les crises s'atténuèrent, disparurent. C'était vraiment comme un miracle (Flaub., Bouvard, t.2, 1880, p.73).
Au fig. Dicter, commander, exiger. Ce que l'honneur prescrit. Faisant abstraction de toute idée personnelle, j'y avais donné mon approbation, car je ne sacrifiais aucun des principes auxquels ma conscience me prescrivait de rester fidèle (Mac-Mahon, 1879ds Rec. textes hist., p.80):
2. ... cet amour de la patrie inné dans le coeur du Français, amour qui est un devoir impérieux pour la Noblesse, obligée par état, et par honneur, à dévouer ses biens, sa vie même pour le Roi, et pour la Nation, tout nous prescrivait la conduite que nous devions tenir: il n'y eut qu'un mouvement général. Le Clergé, la Noblesse se levèrent et adoptèrent toutes les motions proposées. Ferrières, 1789ds Doc. hist. contemp., p.43.
2. [Le suj. désigne une loi, un décret, un arrêté] Ordonner, imposer. Si la loi du pays prescrit la peine de mort pour tout vol domestique, tout domestique sait que s'il vole son maître, il s'expose à la mort (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., 1821, p.248).L'article 11 du décret de 1868 prescrivait de soulever, durant un intervalle hebdomadaire de trente-six heures, une partie de filets fixes, pour le libre mouvement des poissons (Code pêche fluv., 1875, p.73).Une ordonnance administrative de 1887 prescrit que toutes les modifications entreprises aux façades des maisons, toutes les inscriptions nouvellement apposées sur une boutique doivent être au préalable soumises à la police (Barrès, Cahiers, t.9, 1911, p.259).V. fossé ex. 5.
P. anal. Il faudra observer exactement, fidèlement, religieusement tout ce que prescrit réellement le cérémonial (Dupanloup, Journal, 1876, p.101).
3. Comporter comme condition nécessaire, indispensable. Pour que je trouve dans la devinette un chat, il faut «que l'unité de signification «chat» prescrive déjà en quelque manière les éléments du donné que l'activité coordinatrice doit retenir et ceux qu'elle doit négliger» (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p.28).
REM. 1.
Prescripteur, subst. masc.Personne qui prescrit, ordonne, plus particulièrement qui recommande, conseille l'achat d'un produit, la prise d'un médicament. Et moi, pauvre médicastre de quartier, prescripteur de purges et de laxatifs (Arnoux, Double chance, 1958, p.28).Les Fonderies Franco-Belges Fabricant de matériel de chauffage, leader sur son marché, cherche: un directeur régional sud-ouest. Il anime une équipe de trois représentants exclusifs (efficaces) qui visitent une clientèle de prescripteurs, d'installateurs et de distributeurs (L'Express, 29 sept. 1979, p.210, col. 1).
2.
Prescriptif, -ive, adj.Qui constitue un commandement, un ordre. Parler de quiétisme, à l'époque actuelle, c'est se donner beau jeu, il s'agit bien d'une chose impossible −mais qui ressemble à l'attentisme. Cela n'est peut-être pas contradictoire avec certains engagements individuels, mais cela est contradictoire avec la recherche d'un engagement qui prenne une valeur collective, et surtout une valeur prescriptive (Sartre, Existent., 1946, p.130).Ling., sémiot. [En parlant d'un signe] ,,Qui incite le récepteur à agir d'une certaine façon`` (Rey Sémiot. 1979). Pédag. Attitude prescriptive. Attitude consistant ,,à choisir un niveau (le niveau du «bon usage»), en fonction de critères non linguistiques mais socioculturels, à le charger du prestige de la classe qui l'utilise, (il est considéré comme garant de «qualité»), et à l'imposer au détriment de tous autres`` (D. D. L. 1976, s.v. normatif).
Prononc. et Orth.: [pʀ εskʀi:ʀ], (il) prescrit [-skʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1remoitié xiiies. «inscrire, enrôler» (Macchabées, éd. E. Goerlich, p.35 [= I Macc. 10, 36]: uoil que trente mile quatre soient prescrit en l'ost lo rey), sens isolé. B. 1. a) 1340 trans. «libérer (quelqu'un) d'une obligation par la prescription» (Doc. ds Livre Roisin, éd. Brun-Lavainne, p.363: nous ou noz successeurs nous puissions... prescrire... contre les diz eschevins); b) 1355 trans. «faire ou laisser éteindre par la prescription» (Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t.4, p.752 ds Fonds Barbier: que toutes les debtes... soient prescriptes); 1549 pronom. (Est.: les proces... ne se prescrivent ne perissent point); ca 1395 part. passé «abrogé par prescription» (Jean Boutillier, Somme rural, éd. 1486, I, fo23d ds Gdf. Compl.: lettres prescriptes de XXI. ans); 2. 1372 part. passé «acquis par la prescription» (G. Espinas, La Vie urbaine de Douai, t.4, p.446 ds Fonds Barbier: boine saisine prescripte avoir acquise); 1411 trans. «acquérir par la prescription» (Coutumes de l'Anjou et du Maine, éd. Ch. J. Beautemps-Beaupré, t.1, p.569 ds Delb. Notes mss: acquerir ne prescripre le droit); 1680 intrans. (Rich.). C. 1. 1544 trans. «ordonner expressément; indiquer de façon précise, fixer, déterminer» (M. Scève, Délie, LXXVI, 2, éd. E. Parturier, p.59: Pour non la fin a mon doulx mal prescrire); 1547 part. passé (M. de Navarre, Innocents, 58, éd. F. E. Schneegans, p.97: le temps prescrit... qu'ilz demeurront en Egypte); 2. 1730 fig. «exiger, réclamer, comporter comme condition» (La Motte, Discours sur la tragédie, éd. 1754, p.34: le bon sens prescrit là-dessus certaines règles); 3. 1738 méd. (Ch. Rollin, Hist. anc. des Égyptiens, t.6, p.582: le régime de vivre qu'il prescrira aux malades). Empr. au lat. praescribere «écrire en tête, mettre en titre; mentionner d'avance; mettre en avant; dr.: opposer à quelqu'un une exception, faire opposition; indiquer, fixer, déterminer; prescrire (méd)», de prae- «avant, devant» (pré-*) et scribere (écrire*). Fréq. abs. littér.: 547. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1015, b) 555; xxes.: a) 402, b) 918. Bbg. Jessen (H.). Pragmatische Aspekte lexikalischer Semantik: Verben des Auffordens im Frz. Tübingen, 1979, p.111, 177, 178.