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POURRISSANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de pourrir*.
II. − Adjectif
A. −
1. Qui est en train de pourrir. Les crabes sont les scarabées nécrophores de la mer. La chair pourrissante les attire (Hugo, Travail, mer,1866, p.384).L'odeur des mousses et des feuilles pourrissantes (Gide, Isabelle,1911, p.637).On franchissait le caniveau sur une planche pourrissante, couleur de terre (Malègue, Augustin, t.1, 1933, p.35).
P. anal. Qui est détruit peu à peu par une maladie. Le dégoût que soulève, dans les rues de la ville, la rencontre de cette humanité pourrissante [les lépreux] (Tharaud, Passant Éthiopie, 1936, p.180).
[P. méton.] Littér. Qui manifeste la pourriture, l'altération. Cette pâleur pourrissante, la crispation de ces mains effilées, (...) tout cela ne vous a jamais donné à réfléchir? (Lorrain, Phocas, 1901, p.16).Son beau visage avait pris les couleurs pourrissantes d'un marbre que le temps a verdi (Tharaud, Marrakech, 1920, p.263).
2. Qui devient humide, malsain. L'hiver mou se traîne, tiède et pourrissant (Colette, Cl. ménage, 1902, p.133).
B. − Au fig.
1. Qui perd ses qualités morales. Le courant véritable [du catholicisme], celui des grandes profondeurs, jaillit sous les noisetiers de Paray-le-Monial au déclin du grand siècle pourrissant (Mauriac, Trois gds hommes dev. Dieu,1947, p.90).Ne se trouvera-t-il donc pas à l'intérieur de cette cité depuis si longtemps pourrissante quelqu'un pour protester contre le scandale de ce désordre et de ce mensonge? (Butor, Modif., 1957, p.50).
2. Qui a quelque chose de malsain. Il (...) me faisait remarquer (...) la châsse de verre où dormait sa poupée de cire (...) le morbide et fastueux bibelot (...) dont il me reprochait de ne pas apprécier l'indéfinissable et pourrissant attrait (Lorrain, Phocas, 1901, p.278).
Prononc.: [puʀisɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Fréq. abs. littér.: 56. Bbg. Gohin 1903, p.235.