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PESER, verbe
I. − Empl. trans. dir. Qqn pèse qqc. ou qqn.
A. − Déterminer le poids d'un corps, à l'aide d'instruments qui permettent de le comparer à un poids pris comme unité de mesure. Peser qqc. avec une balance, une bascule; peser un enfant sur une bascule, un pèse-personne. Don Simuel (...) pèse Sequins et diamants, perles et dinars d'or (Leconte de Lisle,Poèmes trag., 1886, p.158).L'épicier pour peser le poivre prend une balance plus fine que pour peser le savon (Barrès,Cahiers, t.3, 1903, p.79).
Empl. pronom. réfl. Je viens de me peser. J'ai engraissé de trois cent dix grammes (Maupass.,Contes et nouv., t.1, 25 jours, 1885, p.713):
1. −Vous aimez le gros Emmanuel. Quelle joie il eut, le jour où nous nous pesions, d'être moins lourd à lui seul que nous deux ensemble. Il vous aime. Giraudoux,Simon, 1926, p.110.
B. − Mesurer la densité d'(un liquide). Peser du lait. Peser un vin. Mesurer la densité d'un vin afin d'évaluer son degré alcoolique (d'apr. Duval 1959).
C. − Au fig.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose abstr.] Examiner en se livrant à une réflexion approfondie, une chose que l'on veut apprécier, évaluer. Peser un acte, un vote, une décision; peser ses chances; peser les paroles de qqn. Il nous arrive de peser des motifs, de délibérer, alors que notre résolution est déjà prise (Bergson,Essai donn. imm., 1889, p.126).J'estime que j'ai le devoir de vous parler; et je parle. Oubliez-moi, comme je m'oublie, et pesez ce que je dis (Rolland,J.-Chr., Amies, 1910, p.1127).Baudelaire (...) a essayé de peser les mérites respectifs d'Ingres et de son rival (Valéry,Variété II, 1929, p.153):
2. Pendant des heures et des heures je pesais toutes les raisons bonnes ou mauvaises pour ou contre mes chances de paternité, m'énervant en des suppositions inextricables... Maupass.,Contes et nouv., t.2, Fils, 1882, p.321.
Peser si.Il vous faut peser si ce vous sera un mode de vie plus abondant en voluptés de partir avec mesdemoiselles vos soeurs pour être fanatique, en Gaule, ou de demeurer à faire de l'ironie et du dilettantisme avec Néron (Barrès,Jard. Bérén., 1891, p.175).
Expressions
Peser le pour et le contre. Évaluer les avantages et les inconvénients d'une chose avant de faire un choix, de prendre une décision. Hennedyck pesait le pour et le contre, et balançait. Ce fut le peuple, le menu peuple, qui lui montra la voie (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p.129):
3. ... son envie de lâcher la boîte le lendemain, mitigée de sa crainte des complications s'il donnait suite à son projet. Sa nature hésitante d'oiseau balançait. Il gagnait de l'énervement, à peser le pour et le contre sans trouver l'énergie d'une détermination. Courteline,Ronds-de-cuir, 1893, 2etabl., p.76.
Peser ses mots, ses paroles. Choisir soigneusement les mots qui traduisent exactement sa pensée, en mesurer la portée. On est toujours injuste quand on attaque des professeurs. Je pèse mes mots et si j'ai un ton irritant, qu'on m'excuse (Barrès,Cahiers, t.2, 1898, p.3).Cornebille ne parla pas si vite, parce qu'il était prudent et pesait ses paroles (Boylesve,Leçon d'amour, 1902, p.197).
Tout bien pesé. Après mûre réflexion, en fin de compte. Je ne puis (...) me blâmer d'avoir laissé courir mon esprit après plusieurs suppositions −extravagantes, romanesques −mais les seules après tout, oui, tout bien pesé, dont je pouvais espérer qu'elles me mèneraient un peu plus loin qu'une psychologie vulgaire (Gracq,Beau tén., 1945, p.142).
Enlevez, c'est pesé! (fam.). C'est une affaire conclue. [Le banquiste, voulant une réconciliation:] Donnons-nous une bonne poignée de main (...) Enlevez, c'est pesé (Richepin,Morts biz., 1876, p.901).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Apprécier, juger. La Tricon, tranquille, examinait fixement le prince, en femme qui pèse un homme d'un regard (Zola,Nana, 1880, p.1219).
II. − Empl. intrans.
A. − Qqn/qqc. pèse.Avoir un poids, du poids.
1. Être soumis à la pesanteur, aux lois de la gravitation. Regardez la pierre comme elle pèse. Elle roule vers le fond du ravin (Saint-Exup., Citad., 1944, p.560).
2. Être lourd, faire sentir son poids. Vois, l'automne déjà visite les jardins, Et les jours où les bois seront nus sont prochains. Les fruits pèsent, la vigne est transparente et blonde (Ch. Guérin, Coeur solit., 1904, p.38):
4. Lemoine soupesa son sac. −Ce qu'il est lourd, fit-il. Qu'est-ce que tu as pu foutre là-dedans... Tu y a mis des pavés? −Juste ce qu'on m'avait dit. −C'est les cartouches qui pèsent, intervint le caporal... Dorgelès,Croix de bois, 1919, p.9.
P. métaph. Pour la première fois, il sentit peser sa trentaine (Martin du G.,Thib., Sorell., 1928, p.1172):
5. ... vingt fois sur le métier remettre notre ouvrage. À quoi s'oppose le conseil que Barrès donnait à Maurice Martin du Gard (...) de prendre l'habitude d'écrire «au courant de la plume», sans chercher jamais à parfaire (...). On acquiert certaine qualité de prestesse et de virulence; et la phrase va de l'avant sans rien de plus «qui pèse ou qui pose», devançant souvent la pensée. Gide,Journal, 1946, p.291.
3. P. anal. Donner une impression de pesanteur, de gêne physique. Bras qui pèse (comme du plomb); avoir les jambes qui pèsent. Quand elle est là cette fatigue, maintenant, quand on la sent peser dans le haut des cuisses, ah! dieu, comment se défendre? (Giono,Gd troupeau, 1931, p.156).
4. [Parfois avec un compl. prép. à valeur circ.] Avoir de l'importance, être prépondérant. Argument, élément qui pèse dans une décision; nos actes pèsent. Et, si pas un mot ne fut prononcé de l'indemnité de cinq cents francs, de la plus-value des terrains, cela pesa dès lors au fond de tout ce qu'ils disaient (Zola,Terre, 1887, p.178).Comme il était anxieux le soir où il m'a dit: «Mon oeuvre est encore devant moi!» Il tient à ce que cette oeuvre pèse, à ce qu'elle reste (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.42):
6. Au lieu des rivalités et intrigues, qui naguère opposaient les voisins, il s'établit, entre Lagos, Douala, Brazzaville, Léopoldville, Khartoum, une solidarité personnelle des gouverneurs qui pesa lourd dans l'effort de guerre et le bon ordre de l'Afrique. De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p.115.
B. − Qqn/qqc. pèse + compl. d'obj. interne (subst. ou adv.) spécifiant le poids.Avoir pour poids. Peser dix kilos, une tonne; peser lourd, peser peu. Ils recoururent à un ouvrage moins difficile (...) où ils acquirent la certitude que dix litres d'air pèsent cent grammes (Flaub.,Bouvard, t.1, 1880, p.59).Mon père, qui a été un moment président de la Société des 100 kilos parce qu'il en pesait 150 (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p.197).
Absol., vx. [En parlant d'une monnaie] Avoir le poids légal. Cette pièce d'or ne pèse pas (Littré).
Au fig.
1. (Ne pas) peser lourd, peser peu, peser qqc. (+ compl. prép. ou subordonnée introduisant un élément de comparaison). [Le suj. désigne une pers., un ensemble de pers., une chose] Avoir une certaine importance, une certaine valeur / ne pas avoir d'importance, de valeur. Ne pas peser lourd auprès de qqc., aux yeux de qqn. Il sentit le peu que pèse tout l'orgueil du monde, au prix d'un peu d'amour (Rolland,J.-Chr., Matin, 1904, p.218).On saura ce que pèsent des détrousseurs de diligence devant les soldats de l'empereur (Pourrat,Gaspard, 1925, p.137).Mes répugnances personnelles, il s'en fout; son amitié ne pèse pas lourd quand il a décidé de se servir de vous (Beauvoir,Mandarins, 1954, p.141):
7. Le prince aurait dit au juge d'instruction, en attirant son attention sur certains papiers: «Mais prenez donc connaissance de ce que pèse la conscience d'un journaliste». Ici, un paquet de lettres compromettantes pour un journaliste, dont j'ai incomplètement entendu le nom... Goncourt,Journal, 1883, p.232.
[Avec compl. d'obj. interne indir.] Peser de son poids. Y avait-il pourtant un homme de guerre qui pesât de son poids dans les destins de l'empire? (Tharaud,Dingley, 1906, p.86).
2. Peser + indication chiffrée.Avoir telle importance, telle valeur; représenter. Firme qui pèse dix milliards de francs; groupe sidérurgique qui pèse vingt millions de tonnes. Les Vosges «pèsent» environ 1/100edu trafic ferroviaire national (La Vie du Rail, 30 janv. 1972ds Gilb. 1980).
III. − Empl. trans. indir.
A. − Peser sur, contre
1. Appuyer fortement, exercer une poussée, une pression. Synon. pousser, presser.Peser sur un levier, sur une porte. Le baiser de son ami vint peser doucement sur sa bouche (A. France,Lys rouge, 1894, p.368).Et il pesa sur le couvercle de la malle. Trop pleine, elle se mit à craquer et à bomber dans le milieu. Il pesa dessus avec le genou (Ramuz,A. Pache, 1911, p.105).Je sentais son genou peser contre le mien (Abellio,Pacifiques, 1946, p.175):
8. De ses mains, Renée pesait sur le bras de Gilbert. −Gilbert! appela-t-elle. Il y avait dans sa voix un tel déchirement, que Gilbert tressaillit et se tourna vers elle. −Tu m'aimes, dis, Gilbert? Arland,Ordre, 1929, p.324.
MAN. [Le suj. désigne un cheval] Peser à la main. S'appuyer exagérément sur le mors (d'apr. Tondra Cheval 1979).
Région. (Canada). Peser sur le champignon, le gaz. Appuyer sur l'accélérateur, accélérer. −Allez, montez! (...). −Vas-y Albert! Pèse vite, pèse sur le champignon! (J. Godbout,Kid Sentiment, 1968, p.10 ds Richesses Québec 1982, p.1772).Le chauffeur (...) nous a crus quand on lui a dit que c'était urgent; il a pesé assez fort sur le gaz pour brûler les semelles de ses pneus (R. Ducharme,L'Hiver...,1973,p.43 ds Richesses Québec 1982, p.1772).
2. Insister davantage. Peser sur une note, sur une syllabe. M. de Charlus pesait tellement sur chaque mot, et de plus, pour être entendu du notaire, il les criait tous si fort, que tout ce jeu de scène eût suffi à déceler ce qu'il cachait pour des oreilles plus averties que celles de l'officier ministériel (Proust,Sodome, 1922, p.988).
3. Au fig.
a) Exercer une influence, une pression morale. Peser sur la décision de qqn, sur l'opinion française. Il y a des actes... des secrets... qui pèsent sur toute l'existence... qui imposent, pour toujours, la solitude du coeur... (Martin du G.,Taciturne, 1932, ii, 13, p.1305).Puis-je avoir votre promesse solennelle, à vous aussi, que vous ne pèserez pas sur elle pour empêcher le divorce? (Montherl.,Démon bien, 1937, p.1287):
9. Enfin, on ne fait appel en vous qu'au bon citoyen, à l'honnête homme. Personne ne songe à peser sur votre indépendance, et c'est pourquoi je répète que vous êtes le maître absolu de l'affaire, comme du reste l'a voulu la loi. Zola,Bête hum., 1890, p.106.
b) Constituer une présomption de culpabilité. Reproche qui pèse sur qqn. Je me rends parfaitement compte des soupçons qui pèsent sur moi. Le juge d'instruction et M. Frédéric Larsan (...) ne sont pas loin de me croire coupable (G. Leroux,Myst. ch. jaune, 1907, p.101).Toutes les anciennes charges qui pesaient contre Dreyfus s'évanouissent à l'examen (Martin du G.,J. Barois, 1913, p.413):
10. L'assassinat de la veuve Houssieu, qui avait ému toute la région, excitait encore la curiosité. Personne n'ignorait que des charges accablantes pesaient sur un garçon boucher de dix-neuf ans, nommé Lecoeur... A. France,Orme, 1897, p.209.
B. − Peser sur
1. Faire sentir un poids, faire pression. Fardeau qui pèse sur les épaules. Je soupçonnai qu'une lourde somnolence pesait sur mon esprit (A. France,Bonnard, 1881, p.352).De la lassitude pèse pourtant sur tous, les faces sont jaunies, les paupières rougies (Barbusse,Feu, 1916, p.252).
En partic. Peser sur l'estomac. Être difficile à digérer. On en était à manger un pain moitié seigle, moitié pomme de terre, qui pesait sur l'estomac comme une masse de plomb (Pourrat,Gaspard, 1930, p.57).
2. Au fig.
a) Donner une sensation d'oppression, d'étouffement. Il y a dans le charme tahitien beaucoup de cette tristesse étrange qui pèse sur toutes ces îles d'Océanie (Loti,Mariage, 1882, p.67).Je restais là (...) entre ces murs rapprochés. Prisonnier dans ces murs comme dans les pensées, simples et horribles, que je ne pouvais chasser. J'aimais sentir ces murs peser sur moi (Vercors,Sil. mer, 1942, p.14):
11. Entre les solitudes sur lesquelles pèsent la stagnation des eaux et des marécages, l'immobilité des forêts de conifères et de bouleaux (...) la circulation des cours d'eau représente le mouvement et la vie... Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum., 1921, p.190.
En partic. [À propos d'un regard] Au bout d'un semestre, ma mère me retira du cours: on n'y travaillait guère et puis elle avait fini par se lasser de sentir peser sur elle le regard de ses voisines quand c'était mon tour d'être félicité (Sartre,Mots, 1964, p.65).
b) Donner une impression de gêne morale. Angoisse, inquiétude, remords, qui pèse sur la conscience, sur le coeur de qqn. Il faut (...) nous délivrer de ce cauchemar Esterhazy-Dreyfus qui pèse si lourdement sur la conscience publique (Clemenceau,Iniquité, 1899, p.431).
c) Constituer une menace. Elle était restée trois jours avec lui, trois jours de fête sur lesquelles pesait un après bien sombre, autant dire trois jours de grâce (Loti,Pêch. Isl., 1886, p.112).À quoi distingue-t-on les êtres sur lesquels va peser un événement très grave? (Maeterl.,Trésor humbles, 1896, p.50).
En partic. Constituer une charge pénible. Responsabilité qui pèse sur qqn. Les forces d'écrasement qui pèsent sur les prolétaires (Jaurès,Ét. soc., 1901, p.lxv).
Impôts qui pèsent sur qqn; hypothèques qui pèsent sur une propriété. Ils étaient (...) soustraits aux lourdes charges qui pesaient sur le serf. On les voit exemptés de tailles et de corvées (Faral,Vie temps st Louis, 1942, p.55).
C. − Peser à (qqn)
1. Paraître lourd, être une gêne. Ces vêtements me pèsent. Elle ne pouvait se tenir debout à la fenêtre, tant son ventre lui pesait (Adam,Enf. Aust., 1902, p.158).Mes yeux me pèsent (J. Bousquet,Trad. du sil., 1936, p.63).Elle allait doucement. Le paquet lui pesait. Elle se sentait lasse (Van der Meersch,Empreinte dieu, 1936, p.239).
Expressions
Peser à la main. Mélanie se faisait vieille; son panier pesait à son bras (A. France,Pt Pierre, 1918, p.191).
Peser à l'estomac. Être difficile à digérer. Sous leur croûte dorée, les beignets vous brûlaient la langue, s'amollissaient de farine onctueuse, de pomme fondante, pesaient à l'estomac comme du pain sans levain (Genevoix,Raboliot, 1925, p.135).
2. Au fig.
a) Donner une sensation d'oppression, d'étouffement. C'est fiévreux, ce delta, le ciel vous pèse. On est trempé de sueur du matin au soir, et les nuits ne sont jamais comme ici, un repos (Aragon,Beaux quart., 1936, p.180).
b) Être pénible. La lecture, la solitude me pèse. Il n'y a rien qui me pèse plus que de dire, même pour les choses les plus indifférentes: «C'est fini, absolument fini pour toujours!» (Renan,Souv. enf., 1883, p.402).Ce n'est pas bien de ne pas me donner la part de vos soucis... C'est donc si grave?... Un gros secret qui vous pèse? Dites-le moi? (H. Bataille,Maman Colibri, 1904, ii, 6, p.18).Dis-moi que je ne te pèse jamais, même à cette heure où tu étais seul autrefois (Chardonne,Épithal., 1921, p.178):
12. ... c'est facile de désirer vivre dans un monastère, de raconter à Dieu qu'on voudrait bien s'y abriter, quand l'existence de Paris vous pèse, mais lorsqu'il s'agit d'y émigrer pour tout de bon, c'est autre chose! Huysmans,En route, t.1, 1895, p.241.
D. − Expr. Le coeur me pèse de. Le coeur me pèse, de tout ce que j'ai à vous donner. Aimez-moi seulement un petit brin de ce que je vous aime, et l'éternité nous prendra dans ses bras (Montherl.,J. filles, 1936, p.946).
Prononc. et Orth.: [pəze], (il) pèse [pε:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. Change e en è devant syll. muette: pèse, pèserais. Étymol. et Hist.A. Intrans. 1. ca 1050 fig. impers. «être pénible à quelqu'un, causer de la peine» surtout dans l'expr. ce poise moi (Alexis, éd. Chr. Storey, 460); 2. ca 1170 «avoir un poids déterminé» (Rois, éd. E. R. Curtius, I, XVII, 7, p.32); 1640 fig. (Oudin Curiositez: esprit pesant .i. lent); 1819 fig. (Boiste: ne pas peser lourd, être sans importance, sans force); 3. ca 1200 «faire sentir son poids» (Chanson de Guillaume, éd. D. McMillan, 720); spéc. 1636 (Monet: Cheual qui Pese, qui s'apuie sur la bride, et la surcharge); 1342 fig. peser sur «donner une impression de pesanteur, d'oppression, de gêne physique ou morale» (Jean Bruyant, Pauvreté et Richesse ds Ménagier de Paris, éd. Sté Bibliophiles, t.2, p.5b); spéc. 1689 «exercer une certaine influence» (Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t.9, p.263); 4. ca 1200 «avoir du poids, être lourd» (Chevalier cygne, 210 ds T.-L.); 1680 phys. adj. (Rich.: Pesant. C'est tout ce qui est porté comme de soi-même en bas, qui tend en bas); 1690 (Fur.: Peser. Avoir de la densité, de la gravité). B. Trans. 1. 1188 absol. (le plus souvent trans.) peser «mesurer le poids d'un corps en le comparant à un poids pris comme unité» (Aimon de Varennes, Florimont, 11478 ds T.-L.); d'où de nombreux comp. tels que pese-liqueur 1674 (J. B. Denis, Rec. de mém. con. s. les arts et les sc., 183 ds Fonds Barbier); 2. 1197 fig. peseir «apprécier en comparant, examiner attentivement» (Hélinant, Vers de la mort, XXXII, 3 ds T.-L.); 1538 peser ses paroles «les choisir soigneusement, en mesurer toute la portée» (Est. d'apr. FEW t.8, p.193b); 1671 (Pomey: Il lût posément la lettre, et pesant sur châque mot [et singulas expendens voces, vel, et suam cuique voci tribuens vim]); 1738 tout bien pesé «après mûre réflexion» (Rollin, Hist. anc. OEuv., t.XI, 1repart., p.288 ds Pougens d'apr. Littré, s.v. pesé). Du lat. pē(n)sāre «peser» et «apprécier», dénom. de pensum, supin de pendere de mêmes sens, v. aussi penser. Le sens «être pénible, causer de la peine» que l'on trouve dans les lang. rom. cf. l'esp. pesar (xiies. ds Al.), l'ital. pesare (1300-13 ds Batt.), non att. en lat., a dû exister dans la lang. pop. Fréq. abs. littér.: 3807. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4638, b) 4762; xxes.: a) 5279, b) 6504. Bbg. Bonn. 1920, p.8. _Gohin 1903, p.346. _ Kleiber (G.). Le Mot ire en a. fr. (xie-xiiies.). Paris, 1978, pp.208-210. _Lyer (S.). Part. prés. actif avec le sens passif. Archivum Romanicum. 1932, t.16, p.303.