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PÉPIER, verbe intrans.
A. − [Le suj. désigne un oiseau] Pousser de petits cris. Synon. crier, gazouiller.On était aux premiers jours d'avril. Les feuilles des lilas verdoyaient déjà, un souffle pur se roulait dans l'air, et de petits oiseaux pépiaient, alternant leur chanson avec le bruit lointain que faisait la forge d'un carrossier (Flaub.,Éduc. sent.,t.1, 1869, p.238).Un oiseau pépiait dans un parc (...) répétant sans cesse une petite ritournelle d'une simplicité naïve et comique (Maupass.,Contes et nouv.,t.2, Yvette, 1884, p.508).L'ortolan (...) chante ou plutôt pépie, sur une seule note aiguë, un cri bref et répété (Pesquidoux,Chez nous,1923, p.104).
P. compar. Il s'aventura discrètement, les doigts au mur, pestant contre ses souliers qui pépiaient à ses pieds comme de petits oiseaux (Courteline,Ronds-de-cuir,1893, 3etabl., 2, p.103).
B. − P. anal. [Le suj. désigne une pers., le plus souvent une femme] Parler de façon incessante, insouciante, avec volubilité, de choses futiles. Synon. caqueter, jacasser, papoter.Les comédiennes, ayant bu deux doigts de vin, pépiaient comme des perruches sur leurs bâtons et se complimentaient sur leurs succès réciproques (Gautier,Fracasse,1863, p.32).Ce pont était animé comme une volière; les femmes riaient, pépiaient, puis s'envolaient dans un frou-frou de robes (Peisson,Parti Liverpool,1932, p.42).C'étaient des blonds aux traits fins qui tiraient sur une bouffarde (...) Il y avait des coquettes vêtues de robes «bois de rose» (...) Tout cela pépiait (Vialar,Risques et périls,1948, p.26).
REM.
Pépiant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) [En parlant d'un oiseau] Qui pépie, qui pousse de petits cris. La lutte courte de deux moineaux sur un toit, au milieu d'une foule de moineaux pépiants qui les excitent (Renard,Journal,1905, p.1011).[P. méton.] Une cage toute pépiante d'oiselets des îles sollicite à chaque instant son regard et son sourire (Verlaine,OEuvres compl.,t.4, Mém. veuf, 1886, p. 196).b) P. anal. [En parlant d'une pers.] Qui jacasse, qui papote. Un rôle de petite marquise toute en nuances, précieuse et pépiante (Colette,Jumelle,1938, p.118).Toutes les femmes pépiantes qui envahissaient l'appartement lui paraissaient jeunes, jolies et désirables (Druon,Gdes fam.,t.2, 1948, p.31).
Prononc. et Orth.: [pepje], (il) pépie [pepi]. Ac. 1762: pepier; 1935: pépier. V. pépie. Étymol. et Hist.1. 1572 [ca 1540] aller pépiant [en parlant de petits pigeons] (Jacques Yver, Le Printemps d'Yver, Congé à son livre ds Vieux conteurs fr., éd. P. L. Jacob, 1841, p.653); 1588 pepiant poulet (Du Bartas, Judith, II, p.368 ds Hug.); 2. 1863 «jacasser, bavarder» (Gautier, loc. cit.). Dér. du rad. onomat. pepp-, var. de pipp- rendant le cri des oiseaux et se trouvant à la base des verbes lat. pipire, pipiare, pipare; de ce dernier, par redoublement expr. du -p-, le lat. vulg. *pippare, d'où l'a. fr. piper «pousser de petits cris» (ca 1180 aler pipant [en parlant d'une souris] Marie de France, Fables, 3, 74 ds T.-L.; ca 1330 en parlant d'un oiseau Chant du Roussigneul, 75, ibid., v. piper1) et, avec changement de suff., le m. fr. pipier (ca 1380 ds Roques t.2, I, 9243: pipier conme poucins ou pijons); cf. FEW t.8, p.211a et 559b; Guir. Étymol., p.89. Fréq. abs. littér.: 43.