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PEINER, verbe
I. − Empl. intrans. [Corresp. à peine III]
A. − Faire un travail physique très pénible, travailler très durement. Synon. besogner; marner (pop.), trimer (fam.).Les quartiers les plus grouillants et les plus noirs où s'entassent et peinent les hommes et les femmes de Paris (Faure, Hist. art, 1921, p.115).Nous regarderons avec émotion la foule anonyme des mineurs (...) qui (...) peinent au fond des galeries (E. Schneider, Charbon, 1945, p.152).V. bricole ex. 8.
B. − P. ext.
1. [Absol. ou constr. avec un compl. prép.; le suj. désigne une pers.] Avoir de grandes difficultés, beaucoup de mal à faire un travail, une activité quelconque. Synon. s'évertuer, se fatiguer, s'échiner (fam.).Peiner pour faire qqc. Du matin à la nuit, sans relâche et repoussant le repos, la main à la plume, il peinait sur le dernier livre qu'il devait signer (Goncourt, Journal, 1870, p.551).Peinant et soufflant à chaque pas, il gravit les rampes qui escaladent le flanc de la vallée (Moselly, Terres lorr., 1907, p.197):
. Ceux qui sourient en voyant les novices patauger, et peiner, et perdre du temps à se débrouiller au milieu des inventaires, en négliger de précieux et en dépouiller d'inutiles, se disent qu'eux-mêmes ont passé jadis par des épreuves analogues. Langlois, Seignobos, Introd. ét. hist., 1898, p.16.
Peiner à (suivi d'un verbe à l'inf.).Synon. avoir de la peine* à (suivi d'un verbe à l'inf.).Peiner à marcher. Je suis revenue atteinte d'un violent frisson, et depuis ce temps j'ai peiné à me remettre; mais ce ne sera rien (Champfl., Bourgeois Molinch., 1855, p.225).L'esprit peine à enfermer dans une définition exacte les mots siècle, ou génération (J.-R. Bloch, Dest. du S., 1931, p.137).
2. P. anal. [Absol.; le suj. désigne un matériau, une machine] Fournir un effort trop grand. Synon. fatiguer.Poutre qui peine (Lar. Lang. fr.). Un autobus peinait dans la côte (Giono, Gd troupeau, 1931, p.100).Ce cliquetis se produit généralement en abordant la fin d'une montée et, en règle générale, quand le moteur peine (Chapelain, Techn. automob., 1956, p.340).
P. anal. [Le suj. désigne une partie du corps] D'après une statistique (...) [des soldats] auraient souffert du dos et des membres inférieurs, parce que les muscles de ces régions peinaient davantage au cours des opérations militaires (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p.588).V. grimpette B ex.
II. − Empl. trans. [Corresp. à peine II] Faire de la peine à quelqu'un. Synon. affliger, attrister, blesser, chagriner, contrarier, fâcher, contrister (littér.), navrer.J'ai trouvé à mon retour votre lettre du 6; elle m'a rassuré et peiné en même temps; car je ne m'habitue pas à vous savoir souffrante (Lamennais, Lettres Cottu, 1820, p.98).Cette visite le peinait: il trouvait son ami déchu, amoindri, vidé (Martin du G., Devenir, 1909, p.167).V. amical ex. 38.
Prononc. et Orth.: [pene], [pε-], (il) peine [pεn]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.A. Intrans. ca 980 «se donner du mal, faire des efforts» (Fragment de Valenciennes sur le prophète Jonas, éd. G. de Poerk, v o10, 1. 143). B. Ca 1050 réfl. se pener de «se donner du mal (à)» (Alexis, éd. Chr. Storey, 404); 1130-40 soi pener de + inf. «s'efforcer de» (Wace, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 206 [ms. A, cf. aussi St Nicolas, 1240 etc. ds Keller, p.153a]). C. Trans. 1. ca 1050 «tourmenter, soumettre à dure épreuve» (Alexis, éd. Chr. Storey, 162); 2. 1671 «causer de l'embarras, du chagrin à» (Pomey, p.676). D. Part. passé adj. 1. ca 1160 «très fatigué, exténué» (Eneas, 72878 ds T.-L.); 2. 1694 (Ac.: On dit, qu'Un ouvrage est bien peiné, qu'un tableau est bien peiné, pour dire, qu'On a pris beaucoup de peine en y travaillant); 3. 1699 «qui a du chagrin» (Fénelon, Télémaque, éd. A. Cahen, Grands écrivains de la France, livre XI, t.2, p.154). Dér. de peine*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 244. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 44, b) 94; xxes.: a) 522, b) 633.