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PATINER1, verbe intrans.
A. −
1. Glisser, évoluer, danser sur la glace avec des patins à glace. Rien de plus dangereux que de patiner sur une couche de glace sans songer combien cette couche est mince (Renan, Drames philos.,Prêtre Némi, 1885, p.530).Un jour qu'elle patine avec des camarades sur les canaux glacés de la ville, elle fait une chute et se brise une côte (Huysmans, En route,t.1, 1895, p.73).Le soir, sur la glace bleue des étangs, on patine jusqu'à la nuit dans les jardins royaux (Larbaud, Barnabooth,1913, p.104).
P. métaph. La réponse n'est pas très facile, me répondit d'une voix qui semblait patiner sur les mots, M. de Charlus (Proust, Guermantes 1,1920, p.293).V. démarrage ex. 3.
P. anal.
Glisser comme sur des patins. Rateau empoignait ses outils de frotteur et ratissait le parquet et sautait à cloche-pied et patinait sur une brosse, en rugissant (Huysmans, Là-bas,t.1, 1891, p.43).
Littér. Donner l'impression de glisser en se déplaçant. L'horizon (...) est borné par une courbe de la rivière; elle était plate comme un miroir; de grands insectes patinaient sur l'eau tranquille (Flaub., Éduc. sent.,t.2, 1869, p.62).C'étaient de grands faucheux qui patinaient, à la surface, traçant de petits cercles, se cognant les uns sur les autres, s'arrêtant, puis refilant, en dessinant de nouveaux ronds (Huysmans, En route,t.2, 1895, p.134).Le soir, en été, les cris délirants des martinets, qui fendaient l'air lumineux et patinaient dans le ciel (Rolland, J.-Chr.,Maison, 1909, p.937).
2. − Patiner (à roulettes). Évoluer, se déplacer, danser avec des patins à roulettes. Les enfants sont restés à patiner à roulettes (Morand, New-York,1933, p.106).
B. − P. ext.
1. Glisser, déraper par manque d'adhérence au sol. Brodequins à clous qui patinent sur le parquet ciré; souliers cloutés qui patinent. Écrasés sous la charge, les brancardiers ahanaient, patinant dans la boue (Dorgelès, Croix de bois,1919, p.255).Les semelles cloutées patinaient sur le dallage des couloirs (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p.208).
2. [Le suj. désigne la roue d'un véhicule] Tourner rapidement sur place, l'effort exercé par le moteur dépassant l'adhérence au sol ou à la surface de roulement. La chaussée a disparu sous la couche accumulée des boues et des glaces: un charretier crie: Hue! en tirant sur sa bête, et essaye de faire démarrer le tombereau dont les roues patinent (Huysmans, Art mod.,1883, p.119):
1. En vue d'augmenter l'adhérence, lorsque les roues ont tendance à patiner, les locomotives sont munies d'une ou de plusieurs sablières (...) qui contiennent du sable très sec. Ce sable est amené, par des tuyaux, en avant des roues motrices au voisinage du rail (...) [et] projeté sur le rail au moyen d'un jet de vapeur ou d'air. Bailleul, Matér. roulant ch. de fer,1951, p.51.
[P. méton. du suj.] Glisser sur place par manque d'adhérence. Dans ce pays (...) les tracteurs patinent et s'enlisent trop facilement (Forêt fr.,1955, p.37).La forêt s'éclaircissait un peu, la route devenait plus facile, quoique glissante. La voiture patinait sur du sable (Camus,Exil et roy.,1957, p.1659):
2. Un train a stoppé en pleine voie; la machine siffle pour repartir, joue des pistons, patine et reste en place; un homme passe, jette du sable sous les roues: domptée et retrouvant sa puissance, la machine s'ébranle aussitôt. Estaunié, Empreinte,1896, p.326.
3. − MÉCAN. [Le suj. désigne un organe entraîné mécaniquement] Glisser sans produire d'entraînement. Une courroie peut sauter; elle patine lorsque le diamètre des poulies n'est pas assez grand (Chartrou, Pétroles natur. et artif.,1931, p.59).Détendue, la courroie patine et n'entraîne plus le ventilateur, d'où refroidissement insuffisant (Chapelain, Techn. automob.,1956, p.343).
En partic. [Le suj. désigne un embrayage] Glisser, ne pas transmettre intégralement le mouvement du moteur aux roues motrices. L'embrayage patine. Provient d'usure ou de la présence de graisse ou d'huile sur le disque (Chapelain, Techn. automob.,1956p.353).
Empl. factitif. Un bon embrayage ne doit pas patiner de lui-même. Il arrive, au cours de certaines manoeuvres dans de très mauvais terrains (et ceci n'est pas recommandé) qu'un chauffeur fasse patiner l'embrayage pour réaliser une meilleure progressivité (Chapelain, Techn. automob.,1956p.66).V. caler ex. 3.
Prononc. et Orth.: [patine], (il) patine [patin]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist.1. a) 1732 «glisser sur la glace avec des patins» (Trév.); b) 1845 [éd.] «glisser comme sur des patins» (Th. Gautier, La Toison d'or ds Nouvelles, p.187); 2. a) 1845-46 (Besch.: se dit d'une locomotive dont les roues tournent sur les rails sans avancer, faute d'adhérence suffisante); b) 1931 mécan. (Chartrou, loc. cit.). Dér. de patin*; dés. -er.