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PARIER, verbe trans.
I. − Rare. Mettre de pair, accoupler. Synon. usuel apparier.
Empl. pronom. Il n'y avait plus qu'à attendre (...) le premier soleil pâle qui fait (...) les perdrix se parier sur la plaine (Vialar, Fusil, 1960, p.224).
II.
A. − Engager (un enjeu) dans un pari, soutenir un pari. Synon. gager.
1. [Corresp.à pari A 1]
a) Parier (qqc.) (à, avec, contre qqn) + compl. prép.[Le compl. prép. désigne l'objet du pari] Ne risquez que cinq cents francs... Georges joue crânement bien à l'écarté, pariez pour lui (Balzac, Début vie, 1842, p.463).
b) Parier (qqc.) (à, avec, contre qqn) que.[La complétive désigne l'objet du pari] Il parie avec Annibal de Lestrapade, un de ses amis, que sa femme ne lui sera pas infidèle (L.Schneider, Maîtres opérette fr., 1924, p.190).V. pari ex. 1:
1. ... deux polissons de dix ou douze ans qui marchaient devant nous. Le plus jeune disait à l'autre: «Je te parie quatre sous tout de suite que c'est moi qui a le premier proclamé la république et demandé la tête des tyrans! (...)» Mussetds Le Temps, 1831, p.126.
c) Parier (qqc.) (à, avec, contre qqn) (de) + inf.[L'inf. désigne l'objet du pari] M. Morrel ne peut céder son cheval, son honneur étant engagé à ce qu'il le garde. −Comment cela? −Il a parié dompter Médéah dans l'espace de six mois (Dumas père, Monte-Cristo, t.2, 1846, p.48).Mon oncle Charles (...) avait parié de sortir déguisé dans la rue en sonnant du cor (Giraudoux, Bella, 1926, p.27).
2. JEUX. [Corresp. à pari A 2]
a) Parier (qqc.) (à, avec, contre qqn) + compl. prép.[Le compl. prép. désigne l'objet du pari] Le comte vient encore de parier cinq cents louis au moins sur Lusignan, et s'il a demandé une centaine de louis de Nana, c'est parce qu'un propriétaire doit toujours avoir l'air de croire à ses chevaux (Zola, Nana, 1880, p.1398).V. fortune ex. 15:
2. Il avait en nourrice trente coqs de combat, dans les fermes d'alentour. Il pariait chaque dimanche plusieurs centaines de francs au jeu de pigeons. Il était assidu des nombreux champs de courses de la région (...). Tous les passe-temps coûteux, d'instinct, lui plaisaient. Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p.44.
b) Rare. Parier (qqc.) (à, avec, contre qqn) que.[La complétive désigne l'objet du pari] Vous pouvez jouer: gagnant, c'est-à-dire que vous pariez que tel cheval franchira le poteau en vainqueur; ou vous pouvez jouer placé. Dans ce cas, vous pariez seulement que votre cheval terminera dans les trois premiers (Zitrone, Courses, 1962, p.44).
c) Empl. abs. Ne jamais parier; ne pas aimer parier. Visiter les peintres, les sculpteurs en renom; assister aux courses de Chantilly, parier, quelquefois courir, n'y a-t-il pas là de quoi remplir la vie? (Sandeau, Sacs, 1851, p.41).V. parieur, -euse. ex.
B. − Au fig.
1. Engager une attitude, une opinion; prédire la réussite. Parier + compl. prép.[Le compl. prép. désigne un inanimé ou une pers., objet du pari] Ne nous prononçons pas encore [sur les derniers quatuors de Beethoven]; il faut toujours parier pour le génie (Delacroix, Journal, 1854, p.208).Peu d'années avant 1900, la partie n'était, pour l'essence, aucunement gagnée, et des esprits très sérieux eussent pu parier pour la vapeur ou pour l'électricité (P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p.345):
3. «Et maintenant pour qui dois-je parier? Pour Ludendorff ou pour Foch?» Et moi de lui répondre avec calme: «Vous pouvez d'abord parier pour moi, vous gagnerez (...)». Foch, Mém., t.2, 1929, pp.41-42.
2. Avoir la certitude, assurer.
a) Parier (à qqn) que.[La complétive désigne l'objet de la certitude] Elle était pâle, et le comte s'en aperçut. −Je parie, dit-il, que Valérie a la superstition de sa mère et de beaucoup de personnes de sa patrie (Krüdener, Valérie, 1803, p.48).Moi, je te parie que la première chose qu'il verra en entrant, c'est cette cendre sur le tapis (Mauriac, Mal Aimés, 1945, i, 2, p.162).
P. ext. (dans un sens affaibli). Admettre pour hypothèse sans pouvoir affirmer. Comme la joie est le signe évident d'une bonne attitude viscérale, on peut parier que toutes les pensées qui vont à la joie disposent aussi à la santé (Alain, Propos, 1921, p.301).
Expr. et loc.
Je l'aurais parié. Je m'en serais douté, j'en étais sûr. Je l'aurais parié, fait-elle. Sens toi-même, Mathieu. La pauvre gosse empeste encore le genièvre (Bernanos, Mouchette, 1937, p.1324).
P. hyperb. Je parie tout ce qu'on voudra (que); parier (sa tête, sa fortune, tout ce qu'on a) que. Il y a donc mille à parier contre un que je ne ferai pas ce voyage (Staël, Lettres L. de Narbonne, 1793, p.148).Quelques braves ecclésiastiques lui ont écrit pour moi. Je parie tout ce qu'on voudra qu'ils ne réussiront pas même à lui faire tenir une lettre (Bloy, Journal, 1904, p.216).Sous ses dehors d'honnête homme, il y avait fort à parier que c'était un suppôt du diable (Quéffelec, Recteur, 1944, p.196).
[En incise] Je parie. Je suppose, je pense. Ris donc; est-ce que tu t'ennuies? Eh, oui, je parie (Sand, Hist. vie, t.3, 1855, p.159).Quelle promenade! Vous avez été voir Compiègne, je parie! (Martin du G., Thib., Pénitenc., 1922, p.717).
b) Parier (de) + inf.[L'inf. désigne l'objet de la certitude] Je parie vous apprendre à vous-mêmes (...) une foule de choses que vous ignorez (Jouy, Hermite, t.3, 1813, p.258).Le bourreau: Le métier c'est le métier. Tout est dans la délicatesse du noeud (...). Un garçon nerveux et sensible comme toi, je parie le faire danser quatre à cinq minutes (Salacrou, Terre ronde, 1938, iii, 2, p.247).
Prononc. et Orth.: [paʀje], (il) parie [paʀi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1313 pariier «comparer, mettre de pair avec» (Le Martyre de St Baccus ds A. Jubinal, Nouv. rec. de contes, dits, fabliaux, I, 259); b) 1559 se parier à «se comparer ou s'égaler à» (Amyot, Thésée, 1 ds Hug.); 2. 1547 «affirmer, s'engager sur une opinion» (Melin de St Gelais, OEuvres, éd. P. Blanchemain, t.1, p.65); 3. a) 1549 «mettre une somme dans un pari» (Est.); b) 1636 «gager que celui des joueurs qu'on désigne gagnera la partie» (Monet); c) 1662 empl. abs. «faire un pari, prendre le risque de choisir» (Pascal, Pensées, éd. L. Lafuma, Seuil, fragment 418, p.550). B. 1464 «s'apparier, s'accoupler» (Pierre Michault, La Danse aux Aveugles, X ds OEuvres poétiques, éd. B. Folkart, p.107). Réfection, d'apr. le lat. pariare «rendre égal» et «être égal, aller de pair», pour A de l'a. fr. perier (se perier (a) «se comparer (à)» (Isopet Avionnet, éd. J. Bastin, II, 378, 10 var. Mss BPL xives.; se perier «aller de pair avec, s'associer» E. Deschamps, OEuvres, éd. De Queux de Saint-Hilaire, III, 234, 14) dér. de l'adj. a. fr. per, pair (v. pair), et pour B de l'a. fr. pairier «accoupler» (soi pairier «s'accoupler», Perrin D'Angecourt, Chansons, ms. Bibl. nat. fr. 846, fo119c, xiiies., cf. éd. G. Steffens 13, 3 var.), dér. de paire*. Fréq. abs. littér.: 806. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 825, b) 1300; xxes.: a) 1448, b) 1152.