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OPINIÂTRER, verbe trans.
A. − Emploi trans., littér. Buter, rendre opiniâtre une personne ou la manifestation d'une personnalité. Évidemment, tout l'art de vieillir est de quitter, quand l'heure est venue, les désirs et les passions qui nous quittent (...); de ne point opiniâtrer son imagination en arrière (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.13, 1857, p.206).
B. − Emploi pronom.
1. S'obstiner fortement, se buter. Un entendement doux est patient; il cherche à comprendre avec lenteur, se prête à se laisser convaincre, évite de s'opiniâtrer, aime mieux s'éclairer que dominer (Joubert,Pensées, t.1, 1824, p.247).Vous ne verrez personne du dedans ni du dehors; vous ne pourrez correspondre avec personne, qu'avec celles qui viendront voir si toujours vous vous opiniâtrez (Montherl.,Port-Royal,1954, p.1042).Le mal était fait; à me heurter de front on risquait de l'aggraver: je m'opiniâtrerais peut-être (Sartre,Mots,1964, p.128).
S'opiniâtrer à + inf.S'entêter à faire quelque chose. On ne détruit point la vérité en s'opiniâtrant à la méconnaître (Lamennais,Indifférence, t.1, 1817-23, p.45).Ah! s'écria Madame Gérard avec une sorte de colère, mais voilà justement le non-sens! Elle s'opiniâtre à grandir une insignifiante amourette (Duranty,Malh. H. Gérard,1860, p.212).Très malade, réduit à vivre en pensée, tout ce qu'il fait pour manifester son existence se ramenant forcément à des façons de parler; et comme il s'opiniâtre à vivre, paraît très inspiré (J. Bousquet, Trad. du sil.,1935, p.21).
S'opiniâtrer contre (qqn ou qqc.).Lutter farouchement contre quelqu'un ou quelque chose. Il s'opiniâtrait contre son garde des sceaux; il disputait pied à pied le terrain de la guillotine aux procureurs généraux (Hugo,Misér., t.2, 1862, p.21).Ce que c'était [le courage], il n'aurait su le dire: un éveil, un manque entier de paresse, le goût de faire et de s'opiniâtrer contre le mal (Pourrat,Gaspard,1931, p.168).
S'opiniâtrer sur (qqc.).S'acharner sur quelque chose. C'est le Boissy de l'académie, disait l'autre jour M. de Noailles, en sortant d'une de ces séances particulières où Vigny, s'opiniâtrant sur une question incidente, sur une vétille, avait scié son monde (Sainte-Beuve,Pensées,1868, p.138).
2. P. anal. [Le suj. est un inanimé] Agir avec persistance. Les coups de mer avaient continué. La vague s'opiniâtre toujours sur l'obstacle. La première claire-voie entamée commençait à se désarticuler (Hugo,Travaill. mer,1866, p.359).
Prononc. et Orth.: [ɔpinjɑtʀ ̭e], (il s')opiniâtre [ɔpinjɑ:tʀ ̭]. Ac. 1694 et 1718: -astrer; dep. 1740: -âtrer. Étymol. et Hist. 1538 (R. Estienne, Dict. Latinogallicum, 492a d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.116: S'obstiner et tenir ferme, s'opiniastrer); 1594 trans. «rendre (quelqu'un) opiniâtre» (Dialog. entre le maheustre et le manant, fo4 vods Gdf. Compl.). Dér. de opiniâtre*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 27.