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LOUPER1, verbe
Familier
I. − Emploi trans.
A. − Qqn loupe qqc.Ne pas réussir à exécuter correctement. Synon. manquer.Pour les lézardes des gros murs, elle s'était gourrée un petit peu, elle avait loupé son plâtre! (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 581).
Louper son coup. Échouer. [P. méton. du suj.] Nos avions ont loupé leur coup (Malraux,Espoir, 1937, p. 587).
Adj. Pour un coup loupé, dit-il, c'est un coup loupé! (H. Bazin,Part du pauvre, 1954, p. 14).
B. − Qqn loupe qqc./qqn
1. Qqn loupe qqc.Ne pas réussir à profiter de, à saisir une occasion; ne pas arriver à temps pour. Caltons (...). On va louper le train de minuit trente (Carco,Équipe, 1919, p. 89).C'était la troisième fois qu'il loupait un rendez-vous sans prévenir (Beauvoir,Invitée, 1943, p. 278).
Expr. Louper le coche (cf. coche2B 1), la commande (vieilli), l'occasion. Manquer quelque chose. Impossible d'avoir du feu. − La commande, elle est loupée, et là où j'ai pas réussi, personne réussira, dit Barque avec un orgueil que cent exploits justifient (Barbusse,Feu, 1916, p. 150).On ne peut pas se tromper (...). C'est pas des routes nationales que je vous indique (...). Allez doucement pour ne pas louper la commande (Giono,Eau vive, 1943, p. 305).
2. Qqn loupe qqn
a) Ne pas réussir à rencontrer, à voir. Vous l'avez loupé? Quoi? Depuis deux jours il est pas rentré. Et alors? Fallait attendre (Le Breton,Rififi, 1953, p. 69).Guetter son retour? (...) D'où? (...) avec la foule (...) j'avais toute chance de la louper (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p. 122).
b) Ne pas parvenir à ses fins avec (quelqu'un). Une troisième [femme] était guettée avec ardeur par les satyres (...). − La loupe pas, cria un amateur à Petit-Pouce (Queneau,Pierrot, 1942, p. 14).On ne peut pas me louper. Je ne suis pas en accent circonflexe, comme ces dames, moi. Je suis rondouillarde, je loge à cheval et en voiture. Mais peu d'hommes ont l'attelage qu'il faut (Cendrars,Bourlinguer, 1948, p. 84).
En partic. Ne pas réussir à blesser, à tuer. Ne loupe pas ton Boche, sans ça i ne nous loupera pas, lui! (Fallet,Banl. Sud-Est, 1947, p. 313).
[P. anal. de l'obj.] Il ajuste son flingue (...) Il saute comme un dingue, Loupant l'oiseau (Marcus,Quinze fables, 1947, p. 11).
II. − Emploi intrans. Qqc. loupe.Ne pas avoir de succès, ne pas aboutir au résultat escompté. Synon. pop. et vulg. foirer.J'ai repéré un trou d'obus (...). Si je vois que l'attaque loupe, je m'planque dedans (Dorgelès,Croix bois, 1919, p. 90).Il trouve (...) qu'un crime raté, c'est presque aussi drôle qu'un suicide qui loupe (Abellio,Pacifiques, 1946, p. 81).
Emploi impers.
C'est loupé. C'est manqué. Synon. pop. et vulg. ça a foiré.Soudain le ballon en l'air (...). Soudain lui qui s'envole; (...) et le claquement musical du cuir, comme le rire de la bête perfide, parce que c'est loupé, loupé, loupé (Montherl.,Olymp., 1924, p. 340).
Ça n'a pas loupé. Il fallait s'y attendre. (Ds Esnault, Notes compl. Poilu, [1919] 1956 et Lar. Lang. fr.).
Prononc.: [lupe]. Étymol. et Hist. 1. 1856 pop. «mal exécuter un travail» louper la pièce [une pièce d'art] (d'apr. G. Esnault ds Fr. mod. t. 18, p. 141); cf. arg. des typographes (Carabelli); 2. 1915 arg. des soldats louper l'assaut (d'apr. Esn.); 1919 (R. Dorgelès, Croix de bois, p. 201: le coup est loupé); 3. 1915 «manquer à la suite d'un retard» louper la commande (d'apr. Esn.); 1916 (Barbusse, loc. cit.). Dér. de loup* au sens de «malfaçon dans un travail»; dés. -er.
DÉR.
Loupage, subst. masc.Action, fait de louper; p. méton., chose loupée, malfaçon. (Dict. xxes.). [lupa:ʒ]. 1reattest. 1920 «action de manquer un travail; chose manquée dans un travail» (Bauche), cf. arg. des typographes (Carabelli, [Lang. typogr.]); de louper1, suff. -age*.