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LIEUTENANT, subst. masc.
A. − Celui qui tient la place du chef de guerre en l'absence de celui-ci ou le seconde ordinairement. Bon lieutenant; beau, intrépide, jeune lieutenant. Une chose me frappe qui pourrait être la matière d'une belle page. C'est la solitude inouïe de Napoléon. Sans doute il fut secondé par ses lieutenants, parfois d'une manière admirable (Bloy, Journal,1902, p. 117).Le grand maître n'avait avec lui que 150 chevaliers. En vain son propre lieutenant, le maréchal du Temple Jacques de Mailly, essaya-t-il de lui montrer son imprudence (Grousset, Croisades,1939, p. 240):
1. Le consul P. Cassius, qui vint ensuite défendre la province, fut tué; Scaurus son lieutenant, fut pris, et l'armée passa sous le joug des Helvètes, non loin du lac de Genève. Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 155.
B. − Celui qui est subordonné au capitaine ou qui avait autrefois le second rang dans le grade ou le commandement.
1. ARMÉES DE TERRE ET DE L'AIR. Officier ayant le grade immédiatement inférieur à celui de capitaine. Lieutenant d'artillerie, de cavalerie, du génie. Marescot venait d'être proposé par sa compagnie pour le grade de lieutenant (...). Il n'avait pas l'idée d'accepter, (...) mais Lisbeth ne lui laissait plus une minute de repos; elle voulait être dame d'officier (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 268).Il peut arriver en effet qu'un sous-lieutenant ou lieutenant venant du rang et nouvellement promu ait une solde de base inférieure à celle qu'il aurait eue comme adjudant-chef ou aspirant ancien (Lubrano-lavadera, Législ. et admin. milit.,1954, p. 264):
2. Le lieutenant, commandant la compagnie, (...) était un très jeune officier, ruisselant aux yeux de Wazemmes de toutes les sortes de prestiges, le comte Voisenon de Pelleriès, Saint-Cyrien de la promotion 14, un de ceux qui étaient entrés dans la guerre avant d'entrer à l'École... Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 274.
SYNT. Lieutenant de gendarmerie, d'infanterie; lieutenant de cuirassiers, de dragons, de hussards; lieutenant du régiment; lieutenant de réserve.
Région. (Suisse). Premier grade de la hiérarchie des officiers. On nous dispensera de donner le détail de ce palmarès (...), où l'on voit le simple tringlot [Guisan] devenir lieutenant, capitaine, major, lieutenant-colonel, (...) général (B. Valloton, Cœur à cœur, Lausanne, 1950, p. 37).
2. MARINE
a) MAR. MARCHANDE
Officier de pont ayant le premier grade. Lieutenant au long cours; lieutenant au cabotage. Puis, il alla sur la passerelle et frappa sur l'épaule du troisième lieutenant (Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 215):
3. Pour les officiers de pont, il existe également deux brevets de niveau moins élevé que les précédents, à savoir ceux de : − « capitaine de la marine marchande », et de « lieutenant au cabotage ». (...) les « lieutenants au cabotage » ne peuvent être que deuxièmes lieutenants sur les navires au cabotage entre 1 000 et 5 500 tonneaux. M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 147.
Lieutenant de port. Officier de port exerçant la police administrative dans un port de commerce, soit seul dans un port secondaire, soit sous les ordres d'un capitaine de port. (Ds Littré, Lar. 19e-Lar. encyclop., Quillet 1965).
b) MAR. NAT. [Dans la hiérarchie du corps des officiers de marine et des ingénieurs mécaniciens] Lieutenant de vaisseau. Officier subalterne qui a le grade le plus élevé, immédiatement inférieur à celui du capitaine de corvette (mais correspondant au grade de capitaine de l'armée de terre) et qui reçoit l'appellation de capitaine (ou de commandant s'il commande seul à bord en l'absence du capitaine). En l'année 1868, l'enseigne Robert de La Pave (...) passait lieutenant de vaisseau (Feuillet, Veuve,1884, p. 1).C'est la méthode inaugurée par le lieutenant de vaisseau Hébert à l'école des fusiliers marins quelques années avant la guerre (Arts et litt.,1935, p. 44-5).
3. HISTOIRE
a) ,,Lieutenant de roi, commandant d'armes, Celui qui commandait en l'absence du gouverneur, dans une place de guerre`` (Ac. 1878, 1935). Ils prêtèrent serment de lui obéir comme au lieutenant du roi, de l'assister et de s'entendre avec lui pour la garde, la conservation et la défense de la ville (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 4, 1821-24, p. 278).
b) Lieutenant général (des armées) (du roi). Officier qui avait le second grade dans une armée, grade correspondant de nos jours à celui de général de division. Je suis lieutenant-général des armées du Roi, et j'ai soixante-seize ans (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1662).Sa fille Marie-Louise a épousé Adrien-Charles de Gramont, fils du duc Louis de Gramont, pair de France, colonel des gardes françaises et lieutenant général des armées (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 46):
4. ... au poste de la 23ecompagnie du 1erbataillon du 1erde la garde nationale, se trouvaient l'amiral de Rigny et le lieutenant-général Alexandre de Girardin, ex-premier veneur, portant les épaulettes de simples chasseurs. Alexandre de Girardin est le premier lieutenant-général qui ait donné cet exemple. Lafayette l'a félicité... Morienval, Créateurs gde presse,1934, p. 34.
C. − P. anal. Celui qui est le second de quelqu'un à qui il est tout dévoué; auxiliaire de quelqu'un; disciple. Sir Williams s'enveloppa dans son manteau, cacha soigneusement son visage, et tendit la main à son lieutenant − Adieu, canaille! dit-il en souriant (Ponson du Terr., Rocambole, t. 2, 1859, p. 62).Elle [la mère Agnès] eut dans une nièce (...), dans la mère Angélique de Saint-Jean, un lieutenant énergique qui lui prêta de la force dans les sièges et les blocus qu'on eut à soutenir durant plusieurs années (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 14, 1851-62, p. 152):
5. Quand Stanley expliqua à la Chambre des Lords son refus de former un ministère, il fit un brillant parallèle entre la nullité de son propre parti et l'éclat du petit groupe peelite (de Robert Peel). Il n'était pas toujours facile d'être le lieutenant de Lord Stanley. Maurois, Disraëli,1927, p. 203.
Lieutenant de Dieu. Elle ne dissimulait pas la crainte que lui inspirait son directeur, non pas par lui-même, mais comme lieutenant de Dieu auprès d'elle (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 236).Samson le fort était le lieutenant de Dieu et gouverna Israël durant vingt ans (Hugo, Rhin,1842, p. 327).
D. − HIST. (Ancien Régime).
1. Lieutenant général du royaume. Celui qui était investi, dans certaines circonstances exceptionnelles, du pouvoir suprême et remplissait les fonctions du roi lorsque celui-ci n'y était pas apte, ou lorsqu'il était prisonnier. La partie du parlement qui siégeait à Paris fit, les chambres assemblées, des remontrances au lieutenant général du royaume, duc de Mayenne, pour qu'il eût à veiller au maintien des lois fondamentales de la monarchie, et spécialement de la loi salique (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 58).Le roi [Charles X], retiré à Rambouillet, abdiqua en faveur de son petit-fils le duc de Bordeaux, et nomma le duc d'Orléans lieutenant-général du royaume (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 163).
2. Lieutenant général (de province). Auxiliaire placé près du gouverneur de province afin de limiter l'importance de celui-ci. Paoli (...) fut présenté à Louis XVI par le marquis de La Fayette, nommé lieutenant général et commandant militaire de la Corse (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 309).Jean-Baptiste d'Ornano qui vient d'être nommé Lieutenant général de Normandie à la place du duc de Longueville en fuite avec les partisans de la Reine Mère, et qui vient de recevoir au mois de juillet le roi Louis XIII à Rouen (Brasillach, Corneille,1938, p. 36).
3. Officier de judicature remplaçant le premier officier du siège titulaire de la charge. Lieutenant de bailliage; lieutenant du prévôt. Les magistrats chargés de veiller sur l'ordre public tels que le lieutenant criminel, le lieutenant civil, le lieutenant de police, et tant d'autres, finissent presque toujours par avoir une opinion horrible de la société. Ils croient connaître les hommes et n'en connaissent que le rebut. On ne juge pas d'une ville par ses égouts et d'une maison par ses latrines (Chamfort, Max. et pens.,1794, p. 46).
a) Lieutenant civil (de la prévôté et vicomté de Paris, du Châtelet). Officier qui ,,tenait la chambre civile et jugeait les affaires sommaires sur un rapport appelé référé; il avait dirigé la police jusqu'au moment de la création du lieutenant général de police (...) et il était conservateur des privilèges de l'université de Paris`` (Marion Instit. 1923). Le 30 mars 1656, un grand coup fut porté. Le lieutenant-civil Daubray, nous l'avons vu, vint s'assurer que l'école des Granges était dispersée, selon l'ordre du Roi; il visita également le château des Trous et le Chesnai (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 406):
6. Une Sœur : Mais d'où sortent ces hommes? (...) Entrent le Lieutenant civil (à peu près notre Préfet de Police), le Chevalier du Guet, le Prévôt de l'Ile, quatre commissaires, vingt exempts de police et quelques officiers et sous-officiers de la compagnie d'archers. Montherl., Port-Royal,1954, p. 1022.
b) Lieutenant criminel. Magistrat établi dans un siège royal qui connaissait des procès criminels :
7. Mais que le procureur du roi et le lieutenant criminel du Châtelet m'aient poursuivi d'office, ou plutôt que, pour avoir tancé le procureur du roi, il se soit érigé en juge dans sa propre cause, qu'il ait sollicité un décret de prise-de-corps, et que le lieutenant criminel l'ait décerné, cela peut-il se concevoir? Marat, Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p. 133.
4. Lieutenant (général) de police. Magistrat dont la fonction fut créée à la fin du xviiiesiècle et qui avait pour mission de veiller à la sécurité de Paris et de connaître des délits et contraventions de police, et qui exista ensuite dans les principales villes du royaume. La Justice d'aujourd'hui ne s'en mêle pas; mais autrefois le Parlement eût peut-être mandé le lieutenant de police (Balzac, Hist. Treize,1833, préf., p. 14).Tapin : (...) Connais-tu cette signature? L'hôtelier : Voyer d'Argenson! Tapin : Lieutenant général de la police du royaume (Dumas père, Fille du régent,1846, II, 7, p. 191).
E. − Lieutenant de louveterie*.
REM.
-lieutenant, élém. de compos.
Premier-lieutenant, subst. masc.Région. (Suisse). Officier dont le grade se situe entre celui de lieutenant et celui de capitaine. Un homme est accouru, à bout de souffle, a pris position : « Mon premier-lieutenant (...) » (Ramuz, Journal, Lausanne, éd. Rencontre, 1968 [1914], p. 239).
Prononc. et Orth. : [ljøtnɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1260 « celui qui est immédiatement au-dessous d'un chef, qu'il supplée en certains cas » (E. Boileau, Métiers, 91 ds T.-L.); b) ca 1470 lieutenant général « celui à qui le souverain délègue dans certains cas une part de son autorité » (Chastellain, Chronique, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 5, p. 94, titre); 1538 « officier qui préside le tribunal d'une sénéchaussée à la place du sénéchal » (Est.); 1549 lieutenant civil, lieutenant criminel (Est.); 2. 1478 lieutenant général de l'artillerie (J. Garnier, L'Artillerie des ducs de Bourgogne, 201). Composé de lieu* et de tenant, part. prés. de tenir*. Fréq. abs. littér. : 1 980. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 780, b) 2 818; xxes. : a) 2 742, b) 2 888. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 42. - Lew. 1968, p. 19. - Quem. DDL t. 19. - Rommel 1954, p. 55.