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IMPIE, adj.
A. − Qui méprise, qui rejette sa propre religion ou la religion officielle. Anton. pieux.L'impie Érisichton qui, sans craindre Cérès, Osa porter la hache à ses saintes forêts (Chénier, Bucoliques,1794, p. 58).La secte impie des Cathares que l'Église (...) punissait sévèrement (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. 243).V. apostropher ex. 1 :
1. ... et sans doute, lorsque la colère divine se déchaîna sur Sodome et sur Gomorrhe, se trouva-t-il dans les cités impies des pécheurs assez endurcis pour prétendre que la pluie de feu qui réduisait leurs villes en cendres n'était qu'une précipitation atmosphérique ou un météore. Sartre, Mort ds âme,1949, p. 237.
Emploi subst. Jamais un mot de raillerie sur les choses religieuses n'est sorti de mes lèvres. Je suis un incroyant, je ne suis pas un impie (Feuillet, Morte,1886, pp. 76-77).[Le] Tartare, séjour des impies (A. France, Île ping.,1908, p. 161) :
2. ... nous aurons la douleur de voir mourir ce malheureux Tascheron en impie, il vociférera les plus horribles imprécations contre la Religion, il accablera d'injures le pauvre abbé Pascal, il crachera sur le crucifix, il reniera tout, même l'enfer. Balzac, Curé vill.,1839, p. 74.
P. ext.
Qui manifeste le mépris, le rejet de sa propre religion ou de la religion officielle. Leur bouche impie a vomi ce blasphème (Ac.). Ce qu'il ne faut pas lire, ce sont les livres impies... les livres contre la religion... Tenez, par exemple Voltaire (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 254) :
3. Vainqueurs des meilleurs soldats de l'Europe, nous versions le sang des moines avec cette rage impie que la France tenait des bouffonneries de Voltaire et de la démence athée de la Terreur. Chateaubr., Congrès Vérone, t. 1, 1838, p. 9.
Caractérisé par le mépris, le rejet de sa propre religion ou de la religion officielle. Ô dix-huitième siècle, impie et châtié! Société sans dieu, qui par Dieu fus frappée! (Hugo, Rayons et ombres,1840, p. 1041) :
4. La transgression des lois d'en haut vient retentir Sur la terre et la fait logiquement pâtir. Si les vignes de ces jours impies dépérissent C'est que jamais ne fut plus âpre l'avarice. Jammes, Géorgiques, chant 2, 1911, p. 35.
B. − Qui ne respecte pas certaines valeurs communément admises. J'ai vu des gens impies manger de cela [une dinde truffée] sans se mettre à genoux devant (Murger, Scène vie boh.,1851, p. 283).La Tourgue était le manoir de famille des Gauvain (...). Serait-il [Gauvain] impie envers cette demeure jusqu'à la mettre en cendres? (Hugo, Quatre-vingt-treize,1874, p. 92) :
5. ... la moitié des peintures proposées à notre admiration sont, ou usées, ou falsifiées par la faute des restaurateurs impies dont la plupart exercèrent leurs ravages au début du xixesiècle. Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 39.
P. ext. Qui va à l'encontre de valeurs communément admises. Synon. sacrilège.[Lepelletier] faisant une allusion impie à l'Académie, me présente à ses lecteurs comme désormais apte à figurer dans une assemblée de vieillards vilains (Verlaine, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 365).Toutes les guerres sont impies, nous demeurerons les gardiens de l'amour et les martyrs de la paix (Sartre, Diable et Bon Dieu,1951, III, 7etabl., 1, p. 204) :
6. ... je tiens pour impie le vers de Musset tant prôné : « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux », et n'admets pas que l'homme sous les coups de l'adversité se laisse abattre. Gide, Nouv. Nourr.,1935, p. 284.
Prononc. et Orth. : [ε ̃pi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) xves. « qui montre du mépris pour la religion, qui n'a pas de religion » (d'apr. Bl.-W.1-5) [attesté indirectement par impieux (1482, G. Flamang, La vie et la passion de Mgr. Saint Didier, éd. J. Carnaudet, 363 − 1660, Oudin Esp.-Fr., s.v. impio), altération de impie sous l'infl. de pieux*]; b) 1606 « qui offense ce que tout le monde respecte » (Crespin); 2. subst. a) 1544 « personne sans pitié » (M. Scève, Delie, éd. E. Parturier, CCCXXXI, 2); b) av. 1636 « personne impie » (Satires françaises du 17es., éd. F. Fleuret et L. Perceau, t. 1, p. 230). Empr. au lat. class.impius « qui manque aux devoirs de piété, sacrilège », dér., à l'aide du préf. in- à valeur négative, de l'adj. pius (v. pieux). Fréq. abs. littér. : 788. Fréq. rel. littér. : xixes.; a) 1 818, b) 1 119; xxes. : a) 1 053, b) 565.