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DÉTROMPER, verbe trans.
[Le compl. d'obj. désigne une pers., un attribut ou une manifestation d'une pers.] Faire que quelqu'un ne soit pas (ou plus) trompé, le tirer d'erreur (cf. abuser ex. 21) :
1. L'homme ne trouve le courage de résister, de se révolter que contre une autorité qui montre des signes de défaillance. (...) Mon « optimisme » m'empêchait de le croire autrefois. Mais la guerre m'a détrompé amplement. Le courage révolté, ou « révolutionnaire », de l'homme? Sombre blague. Romains, Les Hommes de bonne volonté,Verdun, 1938, p. 229.
[Le verbe est suivi d'un compl. d'obj. second. qui désigne la chose erronée] Détromper qqn de/sur qqc.Détromper le peuple sur les absurdités qu'il plaira au premier venu de lui débiter (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 378):
2. Tu sais, mon cher ami, que ta santé et ton bonheur sont les deux objets de mes désirs, et quand tu feins de l'ignorer c'est pour avoir le plaisir d'être détrompé d'une erreur que tu n'as pas. Staël, Lettres de jeunesse,1786, p. 117.
Vieilli. [Avec un compl. d'obj. second., la prép. de ou sur désignant la pers. sur laquelle porte (ou a porté) l'erreur] :
3. ... je ne me suis jamais cru digne de l'amour d'un être tel que toi. Tu t'abuses toi-même sur la nature des sentiments que je t'inspire, et mon devoir, (...) c'est de te détromper sur toi-même. Ne me parle donc plus de ton amour, Adèle, ... Hugo, Lettres à la fiancée,1822, p. 256.
4. ... comme on sera bien plus détrompé des Kings, des nobles et des prêtres vers 1870 qu'aujourd'hui, il me vient la tentation d'outrer certains traits contre cette vermine de l'espèce humaine. Stendhal, Souvenirs d'égotisme,1832, p. 125.
Rem. Selon Ac. 1835-78 la constr. détromper qqn sur le compte de qqn est préférable à la constr. détromper qqn de qqn.
Rare. [Le compl. d'obj. second. est une prop. inf. introduite par de] La souffrance (...) nous détrompe de vouloir le moins pour nous porter à vouloir le plus (Blondel, Action,1993, p. 380).
Emploi pronom. réfl., en emploi abs. Lui [à la chimie] reprocher de se détromper elle-même par ses expériences, c'est l'accuser de sa bonne-foi (Chateaubr., Génie,t. 2, 1803, p. 46).
[Le plus souvent dans la conversation à l'impér.] :
5. Joe (...) vous n'avez pas très bien dormi, peut-être? wanda. − Détrompez-vous! Excellente nuit, après la plus divertissante des soirées... Martin du Gard, Un Taciturne,1932, p. 1279.
Vx. [Le verbe est suivi d'un compl. d'obj. second. désignant la chose erronée] Tu penses (...) qu'un poète est méchant (...) Détrompe-toi de cette erreur. Non, le jeune poète est doux, innocent (Chénier, Élégies,1794, p. 19).
Rem. On rencontre ds la docum. a) L'inf. subst. détromper, rare. Fait d'être détrompé. De mes projets, de mes études, de mes expériences, il ne m'est resté qu'un détromper complet de toutes les choses que poursuit le monde (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 597). b) Des ex. du part. passé adj. détrompé, ée. Sorti d'erreur. Si les nuées reviennent voiler le soleil, tout dans l'ombre se flétrit à ses yeux : l'avenir est chargé de maux, tout est sinistre, alarmant, le voilà détrompé, triste, accablé (Senancour, Rêveries, 1799, p. 59). Malades et inquiets, consumés de chagrins incessants, détrompés de leurs espérances, (...) avides d'infini, affamés d'un bonheur qu'ils ne rencontraient nulle part, néanmoins, malgré ces dégoûts, ce vide (...) Otto et Giula s'aimaient, d'une manière inexprimable (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 273).
Prononc. et Orth. : [detʀ ɔ ̃pe], (je) détrompe [detʀ ɔ ̃:p]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1611 (Cotgr.). Dér. de tromper*; préf. dé-*. Fréq. abs. littér. : 311. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 790, b) 339; xxes. : a) 267, b) 301.