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DÉPLIER, verbe trans.
A.−
1. Défaire, étendre, ouvrir ce qui est plié. Déplier une carte, un journal, un mouchoir, un lit, un paravent, une table. La jeune élégante qui (...) fait déplier cent pièces, cause deux heures, et part sans acheter (Michelet, Peuple,1846, p. 131).Laure continuait de jouer avec son éventail; elle en dépliait, en repliait les feuilles (Sandeau, Sacs,1851, p. 29).Papa déplie sa serviette, pliée en quatre au beau milieu de l'assiette (H. Bazin, Vipère,1948, p. 270):
1. ... elle se levait tous les jours à quatre heures le matin, et toute la journée dépliait ses toilettes de jadis, ses lettres de Musset, les relisait... Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1914, p. 298.
Emploi pronom.
a) Réfl. S'étendre, s'ouvrir. Les feuilles se dépliaient, comme de petites mains ridées, au bout des branches noires (Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 582).
b) Passif. C'est un divan; il paraît qu'il se déplie en forme de lit (Colette, Claudine,1900, p. 116).
Déplier ses membres, ses jambes. Volat se mit lentement debout : on eût dit, à le voir, qu'il dépliait son grand corps pièce à pièce (Genevoix, Raboliot,1925, p. 207).Marie se leva ou plutôt déplia ses membres secs, soigneusement, comme le menuisier déplie son mètre de bois aux articulations fragiles (H. Bazin, Bur. mariages,1951, p. 157).
Emploi pronom. réfl. Se lever. Gilberte se déplia d'un bond (Colette, Gigi,1944, p. 10).Le soldat a dû comprendre qu'on parlait de lui : il se déplie lentement et s'en va sur ses longues pattes de faucheux (Sartre, Mort âme,1949, p. 266).
2. P. ext. Déballer.
a) Défaire le papier qui enveloppe quelque chose. Déplier des sandwiches (cf. aéroplace, ex. 2).Elle déplia le paquet qu'elle tenait serré contre sa poitrine et en tira le vieux registre de MlleLénette (Theuriet, Mais. deux barbeaux,1879, p. 142).
b) Étaler, exposer. Un tailleur évoque la chasse à tir rien qu'en dépliant sur un lainage couleur bois de rose, un brin de bruyère et une canne de battue (Morand, Londres,1933, p. 180).
Emploi abs. ,,Étaler de la marchandise`` (Ac. 1835-1932). ,,La pluie qui survint dès le matin, empêcha les marchands de déplier sur la place`` (Ac. 1835-1932).
B.− Au fig.
1. [En parlant d'une chose] Exposer longuement, expliquer. Je veux que nous soyons l'un pour l'autre des confidents (...) Je veux déplier toute son âme pli à pli (Feuillet, Scènes et prov.,1851, p. 91).Mathias Duval possédait au plus haut point ce don d'exposer, de déplier délicatement une difficulté intellectuelle (L. Daudet, Dev. douleur,1931, p. 194).Et ces gens parlent, pensent tout haut, déplient leur vie devant vous plus vite et mieux en troisième que dans les autres classes (Morand, Chron. homme maigre,1941, p. 36):
2. Prendre un texte de l'Écriture et nous l'interpréter moralement selon nos besoins actuels, le déplier et l'étendre dans tous les sens en nous le traduisant dans un langage qui soit nôtre (...) c'est là en quoi Massillon excelle. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 9, 1851-62, p. 8.
2. [En parlant d'une pers.] En emploi pronom. réfl. Manifester librement ses facultés, ses sentiments; s'épanouir. Anton. se replier sur soi-même.Malgré ma froideur, cette âme enhardie s'est dépliée : j'ai vu ce visage changer d'expression et se rajeunir (Balzac, Mém. jeunes mar.,1842, p. 218).Gâli sentait son cœur se déplier : il avait, face à lui, l'Océan Pacifique (Morand, Bouddha,1927, p. 178):
3. Jacques avait évidemment le don (...) de créer, par un mot, un sourire, par l'intérêt qu'il témoignait aux êtres, une température favorable à l'éclosion de la confiance, de la sympathie. (...) auprès de lui, les natures les plus rétives, les plus fermées, finissaient par échapper à leur sortilège, par se déplier, par s'épanouir. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 399.
Rem. 1. On rencontre chez Huysmans, déplier + compl. désignant une pers. « qui semble signifier : permettre à quelqu'un de s'exprimer sans contrainte, de sortir de lui-même ». Durtal s'abandonna dans cette chapelle où chacun mettait un peu du sien pour l'adjuver et, songeant à la confession qu'il allait faire, il supplia le seigneur de le soutenir, il l'implora pour que le moine voulût bien le déplier (Huysmans, En route, t. 2, 1895, p. 82). 2. On rencontre ds la docum. α) Dépli, subst. masc. État de ce qui est déplié; pli défait. Quand nous réfléchissons, il se fait matériellement dans nos organes des plis, des déplis, des replis qui vont jusqu'au froncement, si la réflexion est profonde (Joubert, Pensées, t. 1, 1824, p. 152). β) Dépliure, subst. fém. Extension. P. métaph. Rien de plus étrange que la manière dont une époque se regarde. Le nez sur elle-même, et sans le recul ni la dépliure des perspectives, elle se croit toujours déshéritée, vide, confuse, néfaste (Cocteau, Foyer artistes, 1947, p. 126).
Prononc. et Orth. : [deplije], (je) déplie [depli]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1538 (Est.); 1876 part. prés. subst. (A. Daudet ds Journal officiel, 10 janv., p. 272, 2ecol.); 2. 1539 « étaler des objets » (Est. : desplier ung buffet : vasa exponere); 1675 « étaler sa marchandise » (Widerhold); 1866 part. passé subst. (P. Avenel, Les Calicots, p. 50). Réfection de déployer*, d'apr. plier*. Fréq. abs. littér. : 340. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 284, b) 508; xxes. : a) 551, b) 599.
DÉR. 1.
Dépliable, adj.Qui peut être déplié. Nos raisonnements sur les systèmes isolés ont beau impliquer que l'histoire passée, présente et future de chacun d'eux serait dépliable tout d'un coup, en éventail (Bergson, Évol. créatr.,1907, p. 9).Remplacer le papier en rouleaux des cabinets par du papier en folios dépliables (Céline, Voyage,1932, p. 530). 1reattest. 1907 id.; du rad. de déplier, suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 2.
2.
Dépliage, dépliement, subst. masc.Action de déplier. Un domestique lui remit le Times non coupé, dont Phileas Fogg opéra le laborieux dépliage avec une sûreté de main qui dénotait une grande habitude (Verne, Tour monde,1873, p. 10).Voici le dépliement de la grande aile poétique! (Claudel, Gdes odes,1910, p. 265).P. métaph. On n'entendait que (...) le dépliement égal des vagues sur la côte à peine déclive (Arnoux, Abisag,1919, p. 9). 1reattest. 1549 despliement (Est.); 1836 dépliage (Ac. Suppl.); du rad. de déplier, suff. -(e)ment1*, suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 5
BBG. Quem. Fichier.