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CONTRACTER2, verbe trans.
A.− [Le compl. d'obj. dir. désigne la nature du contrat]
1. Conclure une convention par laquelle on s'engage vis-à-vis de quelqu'un. Contracter une alliance; contracter un engagement; contracter mariage :
1. ... la ville de Besançon (...) ne lui appartenait point, étant libre et impériale; mais, entourée de tous côtés par le territoire de la comté de Bourgogne, elle avait contracté alliance avec le duc, et s'était engagée à lui payer une somme chaque année. Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 2, 1821-24, p. 306.
2. Je suis, à la vérité, fort loin de penser aujourd'hui à un établissement aussi grave que le mariage, mais (...) au moins puis-je vous répondre que je n'ai contracté jusqu'ici aucun engagement qui m'en empêche. Nodier, La Fée aux Miettes,1831, p. 81.
SYNT. Contracter un affrètement (M. Benoist, F. Pettier, Les Transp. mar., 1961, p. 165); contracter une assurance (Encyclop. pratique de l'éduc. en France, 1960, p. 89); contracter un emprunt (About, La Grèce contemporaine, 1854, p. 326); contracter un engagement [militaire] (J.O., Loi relative au recrutement de l'armée, 1928, p. 3814 et 3817); contracter un mariage (Code civil, 1804, art. 180, p. 35); contracter des obligations (cf. ibid., art. 484, p. 89 et art. 1852, p. 335).
Absol. Passer un contrat. S'obliger :
3. Quelque généraux que soient les termes dans lesquels une convention est conçue, elle ne comprend que les choses sur lesquelles il paraît que les parties se sont proposé de contracter. Code civil,1804, art. 1163, p. 209.
2. Au fig. S'engager dans un lien pour des raisons morales ou sentimentales. Contracter des dettes, des liens, des obligations envers qqn. Contracter amitié (Balzac, Physiologie du mariage,1826, p. 85).C'est une dette sacrée, que les contemporains contractent et qu'ordinairement la postérité acquitte (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 4, 1813, p. 239).Sans doute, il a pris des engagements envers nous. − Dites qu'il a contracté une dette, ajouta le colonel (Zola, Son Excellence E. Rougon,1876, p. 152):
4. ... il tomba sur l'article oublié d'un académicien : « nous avons contracté envers nos poilus une dette de reconnaissance que nous n'oublierons jamais, disait l'écrivain. Nous sommes débiteurs de toutes les souffrances que nous n'avons pas subies... » Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 311.
B.− P. ext. et péj.
1. Vieilli. Prendre, acquérir par contact les propriétés de quelque chose. Cette liqueur (...) transportée (...) dans des outres enduites de poix dont elle contractait l'odeur (Dusaulx, Voyage à Barège,t. 1, 1796, p. 67).Saveur et odeur désagréables que contracte un aliment soumis à l'action d'un feu violent et qui a brûlé (Les Gdes heures de la cuis. fr., Éluard Valette, 1964, p. 234):
5. Le thème dominant est ici celui de la pureté par ségrégation, tandis que l'on contracte souillure par contact ou mélange, d'où les règles prescrivant l'endogamie, interdisant la commensalité avec des personnes de caste inférieure. Philos., Relig., 1957, p. 5209.
En partic., usuel. Contracter une maladie (par contact, contagion, ,,ou de quelque autre manière`` [Ac. 1932]). Ayant (...) contracté une de ces pneumonies infectieuses qui furent très fréquentes alors (Proust, La Prisonnière,1922, p. 322):
6. Le fameux virus tue le cobaye en cinq jours. Dès le quatrième jour, on prélève un peu de sang sur l'animal malade et on l'injecte à un animal sain qui contracte la maladie. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Les Maîtres, 1937, p. 150.
2. Par répétition fréquente d'un même acte, prendre une manière d'être, souvent fâcheuse; en partic. emprunter une telle manière d'être par imitation, volontaire ou non. Contracter une manie, une habitude. Ayant contracté tous les vices des blancs (Chateaubriand, Les Natchez,1826, p. 139).Ils ont contracté des tics (Taine, Notes sur Paris,Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 33).[Bruxelles] J'ai déjà contracté l'accent belge (Villiers de L'Isle-Adam, Correspondance,1888, p. 218):
7. Les habitudes de cette faculté mobile, la manière dont elles se contractent, les effets qu'elles produisent, portent l'empreinte du plus parfait mécanisme, et indiquent elles-mêmes leur origine. Maine de Biran, De l'influence de l'habitude sur la faculté de penser,1803, p. 130.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃tʀakte], (je) contracte [kɔ ̃tʀakt]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. 1370 « prendre un engagement vis à vis de quelqu'un » (Oresme, Eth., VIII, 15 ds Gdf. Compl.); 1472 aliances contractées (Lettres de Louis XI, éd. von Vaësen et Charavay, IV, 332 ds Bartzsch, p. 156); 1472 [lesdicts] contractans part. prés. subst. (Ph. de Commynes, Mémoires, éd. Dupont, III, 47, ibid., p. 135); 1559 contracter mariage (Amyot, Solon, 38 ds Littré); 1675 contracter des dettes (Savary, Le Parfait Négociant, I, 297 ds Kuhn, p. 128); 2. a) 1572 contracter une maladie (Amyot, Comment il faut lire les poëtes, 32 ds Littré); b) p. anal. 1656 contracter ni péché, ni irrégularité (Pascal, Prov., 14, ibid.); 1680 (Rich. : Contracter une mauvaise habitude). Dér. sav. du lat. contractus part. passé du lat. class. contrahere proprement « tirer ensemble, rassembler » d'où « établir des rapports étroits, se lier par contrat, conclure un accord » (sens 1), notamment matrimonium, aes alienum contrahere; et « faire venir à soi, contracter » (sens 2), notamment culpam, morbum contrahere.
STAT. − Contracter1 et 2. Fréq. abs. littér. : 928. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 063, b) 1 119; xxes. : a) 911, b) 1 038.
BBG. − Gohin 1903, pp. 303-304.