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CHOPPER, verbe intrans.
A.− Vieilli. Trébucher, faire un faux pas en se heurtant contre quelque chose. Dans cette ignorance des lieux, dans cette ombre, il avait choppé à tout bout de champ (Huysmans, À rebours,1884, p. 203).
Rem. On rencontre chez Claudel (Art poétique, Connaissance du temps, 1907, p. 145) chopper construit de façon exceptionnelle avec un compl. d'obj. dir. : La pierre où notre pied choppe, en sortant, cet homme qui éternue à notre coude.
Au fig. Faire une erreur ou un écart de conduite. Les femmes déchues n'ayant pas de juges plus impitoyables que celles qui n'ont choppé que dans une circonstance (Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 71).
B.− Chopper à, contre, sur qqc. Se heurter à un obstacle d'ordre moral ou d'ordre intellectuel. Synon. buter :
− Pourquoi l'ai-je frappé? répétait-il, parlant toujours à voix basse. Il fallait que je fusse hors de moi! Sa pensée choppait à ce seul obstacle. Bernanos, L'Imposture,1927, p. 359.
Prononc. et Orth. : [ʃ ɔpe], (je) choppe [ʃ ɔp]. Ac. 1694-1932 avec 2 p. Ac. Compl. 1842 consacre à choper une vedette de renvoi à chopper. À ce sujet Fér. Crit. t. 1 1787 rappelle : ,,Richelet, Trév., le Rich. Port. écrivent avec un seul p``. Homon. choper. Étymol. et Hist. Ca 1175 çoper « trébucher, faire un faux pas » (Chr. de Troyes, Chevalier lion, éd. M. Roques, 3093); 1235 chouper (Huon de Méry, Tournoiement Antéchrist, éd. G. Wimmer, 642) [choper hapax xiiies. d'apr. FEW t. 13, 2, p. 346a]; 1316-28 choper (Ovide moralisé, éd. Œuvres de Ph. de Vitry par P. Tarbé, 111 ds T.-L.). Issu prob., ainsi que l'ital. zoppo « boiteux » (DEI), l'esp. zopo et le port. zopo, zoupo « estropié, boiteux » (Cor.), d'un rad. onomatopéique tsopp- par imitation du bruit caractéristique de la démarche d'un homme boiteux (FEW t. 13, 2, pp. 345-347); le passage en a. fr. du son initial -s- à -š- est peut-être dû à l'infl. de choquer aussi bien qu'à un souci d'expressivité, l'évolution de -ts- en -s- ayant fait perdre au mot une partie de sa force expressive. Il semble difficile de retenir l'hyp. d'une formation à partir du b. lat. cloppus « estropié, boiteux » (v. clocher « marcher en boitant ») soit par croisement de celui-ci avec le lat. zanca « chaussure des Parthes » (REW3, no9598) dont l'aire d'extension est trop réduite, soit par formation d'un verbe *zoppare pour cloppare avec une transformation du rad. pour des raisons onomatopéiques (EWFS2) qui nous ramènent à la 1rehyp.; il en serait de même dans l'hyp. d'un rattachement au lat. suppus « tête en bas » (Cor.) qui suppose aussi une altération onomatopéique du rad. pour expliquer les différentes formes romanes (Hubschmid ds R. Ling. rom., t. 27, 1963, p. 417). Bbg. Gamillscheg (E.). Z. fr. Spr. Lit. 1930-1931, t. 54, pp. 203-204. − Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 130, 131, 135, 137; t. 2 1972 [1925], p. 110. − Vaillant (R.). Le Parler de Garancières. B. folklorique d'Île-de-France. 1953, t. 15, no1, p. 465.