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BÂFRER, verbe trans.
Fam. et pop. Manger gloutonnement et avec excès.
A.− [Le compl. désigne des mets, un repas, etc.] :
1. ... on nous arrêta dans un champ, en bordure de la grand'route où attendaient les camions. Là on mangea : du riz chaud qui vous emplissait le ventre et qu'on ne se lassait pas de bâfrer, goulûment, avec de pleins quarts de café brûlant, moins par faim réelle que pour la joie bestiale de manger, pour rattraper ces jours de misère, pour se gaver, se sentir plein. Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 215.
2. [Un citoyen :] − Il [le Roi] fait que roupiller et boulotter. Paraît qu'il baffre cinq à six poulets par jour. L. Daudet, Les Lys sanglants,1938, p. 217.
P. anal. Consommer, dépenser :
3. ... les deux malheureuses que j'ai vues hier, vont mourir, sont peut-être mortes, et ma nullité présomptueuse assure l'impunité à leurs assassins! Grâce à moi, ils vont pouvoir crâner, bâfrer tranquillement l'argent de la caisse, tandis que la caissière agonise, avec un trou plus large que le poing dans le crâne. Vercel, Capitaine Conan,1934, p. 110.
B.− Empl. absol. C'est un homme qui aime bâfrer, qui ne fait que bâfrer (Ac. 1798-1878) :
4. D'une humeur massacrante à l'ordinaire, il [un professeur] se montrait charmant le samedi, dans la perspective enivrante de s'en aller bâfrer et boire, le lendemain, chez quelques grosses légumes du commerce bordelais, qui lui avaient confié leurs rejetons. Jammes, Mémoires,1922, p. 22.
C.− Vieilli, emploi pronom. Se bâfrer de friandises (Besch. 1845), se bâfrer de pâtisserie (Nouv. Lar. ill.).
PRONONC. : [bɑfʀe], (je) bâfre [bɑ:fʀ ̥]. Barbeau-Rodhe 1930 note une durée mi-longue pour la 1resyll. de l'inf. (Pour une durée longue, cf. les dict. hist. sauf DG).
ÉTYMOL. ET HIST. − 1507 baufrer « manger goulûment » (E. d'Amerval, Livre de la Diablerie, éd. Charles-Fréd. Ward, Iowa, [1923], 62a : Tous bons francoys gloutons gourmans ... Qui baufrent tant bien que merveilles) graphie attestée jusqu'en 1718, Ac.; 1740 bâfrer (Ac.), qualifié de ,,bas`` et ,,fam.``, ibid. Formé de l'onomatopée baf, baff, exprimant qqc. d'épais, de boursouflé, de gonflé (FEW s.v., t. 1, p. 203a) d'où manger gloutonnement, ce qui fait enfler les joues; à rapprocher des formations expressives pop. bouffer, brifer, etc.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 48.