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BABILLER, verbe intrans.
A.− Parler avec abondance, d'une manière vive et volubile. Babiller avec qqn :
1. Elle agissait et entreprenait toujours, elle ne connaissait pas la rêverie. Elle babillait sans désemparer. Elle était tout feu, tout cœur, tout soleil, un vrai type méridional, la plus aimable, la plus vivante, la plus prévenante compagne que j'aie jamais eue. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, p. 158.
2. Tenez, un joli enfant bien portant qui a des joues comme une pomme, qui babille, qui jacasse, qui jabote, qui rit, qu'on sent frais sous le baiser, savez-vous ce que cela devient quand c'est abandonné? Hugo, Les Misérables,t. 2, 1862, p. 425.
P. anal. [En parlant de certains oiseaux] Babiller comme un canari, un geai, un perroquet; babiller comme les grives, les moineaux.
P. métaph. :
3. La vague caressait doucement les flancs épais et arrondis de mon brick, et babillait gracieusement sous mon étroite fenêtre, où l'écume s'élevait quelquefois en légères guirlandes blanches : c'était le bruit inégal, varié, confus, du gazouillement des hirondelles sur une montagne, quand le soleil se lève au-dessus d'un champ de blé. Lamartine, Voyage en Orient,t. 1, 1835, p. 40.
B.− Péj. Parler avec abondance et vite pour le seul plaisir de parler; tenir des propos futiles sans ordre ni suite. Babiller à perdre haleine, tant et plus :
4. Tout le monde connaît le menu de ces festins. À neuf heures, on babillait comme on babille après quarante-deux bouteilles de vins différents, bues entre quatorze personnes. Balzac, La Cousine Bette,1846, p. 372.
5. Quel bavardage, que de paroles creuses à la Faculté de Droit! Et il faut voir ceux qui reviennent de Bologne, la capitale des études juridiques, où ils sont allés se perfectionner : ils babillent comme des étourneaux en cage, sans souci de ce qu'ils disent, pourvu qu'ils y trouvent profit. Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 93.
P. ext. Dire du mal de quelqu'un, jaser sur quelqu'un :
6. On babillait sur Nucingen, on l'examinait, on le jugeait, on trouvait moyen de le calomnier! son luxe, ses entreprises! Quand un homme en fait autant, il se coule, etc. Balzac, La Maison Nucingen,1838, p. 649.
PRONONC. : [babije], (je) babille [babij]. Pour [λ] mouillé ou yod, cf. babillage.
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1170 intrans. « bégayer » (B. de Ste-Maure, Troie, Richel. 375, fo79a ds Gdf. : De pris tous hommes sormontoit, Mais un seul petit babilloit, D'ansdeux les ieus borgnes estoit) − 1530, Palsgr., sous la forme baboyer (Gdf., s.v. balbier); xiiies. trans. « dire d'une manière peu claire » (Miracles N.-D., XXI, 446, éd. G. Paris et Robert ds T.-L. : Biau preudon, dire me vueillez A droit : qu'est ce que babillez? Point ne l'entens) − xvies., Du Bellay ds Hug.; xves. intrans. arg. « bavarder à tort, avouer » (Villon ds Sain. Sources, t. 1, p. 124 : Coquillars, aruans a Ruel, Men ys vous chante que gardez Que n'y laissez et corps et pel, Com fist Collin l'Escailler. Devant la roë babiller); 1547 intrans. « bavarder d'une manière futile, dire des propos insignifiants » (Noël du Fail, Propos rustiques, éd. Assézat, p. 88). Mot formé sur une racine bab-, onomat. du lang. enf. et du bégaiement, exprimant le mouvement des lèvres, commune à plusieurs lang. européennes (angl. to babble, all. babbeln, néerl. babbelen).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 111.
BBG. − Baudr. Chasses 1834 (s.v. babil). − Bruant 1901. − Esn. 1966. − France 1907. − Goug. Lang. pop. 1929, p. 272. − Larch. 1880. − Le Roux 1752. − Michel 1856. − Timm. 1892.