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ASPIRATION, subst. fém.
A.− Action d'aspirer; résultat de cette action. Cf. aspirer A.
1. Action d'aspirer de l'air dans les poumons. Longue aspiration :
1. Le visage, lui, halète sous l'effort, simplement pour prononcer l'essentiel et, séparés chacun par une aspiration rauque, les mots qui sortent sont les suivants : ... Estaunié, L'Ascension de M. Baslèvre,1921, p. 236.
En partic., CHANT :
2. Les sanglots s'obtiennent par une aspiration courte et saccadée. M. Garcia, Traité complet de l'art du chant,1840, p. 80.
P. méton.
a) PHONÉT. ,,Terme employé improprement pour désigner le souffle expiratoire qui accompagne l'émission de certains phonèmes`` (Mar. Lex. 1951). Légère aspiration :
3. Non-seulement je regarde l'aspiration comme une articulation; mais je pense que cette espèce d'articulation a toujours lieu plus ou moins, quand il n'y en a pas d'autre dans l'émission du son. Je crois que quand nous nous figurons prononcer une voyelle toute seule, nous n'émettons pas plus une voix sans une articulation quelconque, que sans un ton quelconque; et que cette articulation est une aspiration faible qui ne diffère que du plus ou moins, d'une aspiration forte et représentée par un h. Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie,Gramm.,1803, pp. 340-341.
CHANT. ,,Défaut du chanteur qui aspire les voyelles et même les consonnes initiales`` (Mar. Lex. 1951).
b) MUS. Agrément de musique vocale et, par analogie, de musique instrumentale (cf. Ac. Compl. 1842, etc.).,,Inflexion de voix par laquelle on traîne le son de la note inférieure à la note supérieure`` (Lar. 19e).
2. TECHNOL. [Avec un compl. prép. de indiquant soit l'instrument qui aspire soit ce qui est aspiré] Déplacement d'un corps par utilisation du vide. L'aspiration des pompes, l'aspiration d'un liquide. Anton. pression, refoulement :
4. La pression d'aspiration est transmise sous la cloche [du régulateur] par le tube A; quand l'extracteur tourne trop vite, un vide exagéré se produit dans la conduite d'aspiration, la cloche s'abaisse, et avec elle la soupape qui prend la position indiquée par la figure 50; il passe alors du gaz du côté refoulement au côté aspiration jusqu'à ce que la pression initiale soit rétablie. Y. Quéret, Manuel de l'industr. du gaz,1923, p. 128.
5. Le transport pneumatique [des grains] (...) peut se faire soit par aspiration soit par pression. E. Boullanger, Malterie, brasserie,1934, p. 87.
SYNT. Collecteur d'aspiration (A. Croneau, Construction pratique des navires de guerre, t. 2, 1892, pp. 336-337); tubulure d'aspiration (J. Cahen, E. Bruet, Carrières, plâtrières, ardoisières, 1926, pp. 220-221); trou d'aspiration (L'Humanité, 19 janv. 1952, p. 5, col. 1); lumière d'- (J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines, 1905, p. 549); orifice d'aspiration (J.-N. Haton de La Goupillière, Cours d'exploitation des mines, 1905, p. 548); thermomètre à aspiration (L. Marchis, Leçons sur la navigation aérienne, 1904); ventilateur à aspiration (A. Croneau, Construction pratique des navires de guerre, t. 2, 1892); gazogène en aspiration (R. Champly, Nouvelle encyclop. pratique, 1927, pp. 18, 59); clapet d'aspiration (A. Herdner, Construction et conduite des locomotives à vapeur, p. 129); soupape d'aspiration; conduite d'aspiration.
Spéc. Dispositif servant à aspirer :
6. L'aspiration est reliée aux divers appareils à l'aide de tuyaux; ... M. Larchevêque, Fabrication industrielle des porcelaines,t. 1,1928, p. 78.
Premier temps du cycle des moteurs à quatre temps :
7. Dès l'origine, le cycle de fonctionnement a été conçu en 4 temps qui sont les suivants : premier temps : aspiration. − Pendant une course complète du piston, la soupape d'aspiration étant ouverte, le moteur aspire de l'air frais. Deuxième temps. − La soupape d'aspiration étant fermée, le moteur pendant sa course de retour comprime l'air aspiré précédemment pendant la phase premier temps. E. Ambroise, Pour le monteur mécanicien,1949, p. 79.
MÉD. ,,Action de tirer des liquides ou des gaz par l'aspirateur`` (Littré-Robin 1865). Aspiration thérapeutique :
8. Gynécologie (...) Guéridon roulant, dessus marbre, avec moto-pompe électrique, pour aspirations et lavages alternatifs... Catal. d'instruments de chir. (Collin),1935, p. 285.
3. P. anal. Attraction ou élans que subissent les forces vitales. Synon. succion :
9. La tiédeur de sa demeure augmentait par degrés, et de plus en plus Nyctalette sentait courir autour d'elle les aspirations de la vie, le flux enivrant des sèves brutes dont les capiteuses émanations montaient en elle comme un jeune vin... Pergaud, De Goupil à Margot,1910, p. 79.
10. Elle s'était sentie arrachée au demi-sommeil lourd dans lequel elle était plongée par une sensation qu'elle connaissait bien. C'était une sorte d'aspiration de tout l'être vers un endroit, placé en haut de la poitrine, et légèrement à gauche où il semblait que refluât une masse visqueuse, tiède, comme un corps vivant dans son propre corps. Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 525.
B.− Action d'aspirer; résultat de cette action. Cf. aspirer B.
1. Tension vers un but réel, mais souvent inexprimable ou inexprimé. Aspirations révolutionnaires, aspirations particulières à un âge, aspiration légitime. Synon. désir, rêve :
11. La révolte métaphysique étend la conscience tout le long de l'expérience. Elle est cette présence constante de l'homme à lui-même. Elle n'est pas aspiration, elle est sans espoir. Camus, Le Mythe de Sisyphe,1942, p. 77.
En partic. Désir d'un dépassement de la condition actuelle :
12. ... − Oh! vous, vous êtes une satisfaite. Vous n'avez pas d'aspirations. Renard, Journal,1896, p. 374.
Rem. L'interférence sém. avec espoir, espérance, est visible un peu partout; le lang. philos. fait parfois d'aspiration un synon. de tendance :
13. ... l'objet d'une tendance ou aspiration est ce que nous appelons un bien. Taine, Philosophes classiques au XIXes.,1857, p. 270.
14. ... il faut montrer à quel point Gide est un Grec d'aspiration et non point de naissance. Du Bos, Journal,1927, p. 375.
ÉCON. POL., PSYCHOL. EXP. Niveau d'aspiration. ,,Niveau qu'un sujet désire explicitement atteindre lorsqu'on le place devant une tâche qu'il a déjà effectuée et qui est susceptible d'apprentissage`` (Franck ds Perroux, L'Écon. du XXes., 1964, pp. 414-415).
RELIG., vx. Élan de dévotion affective :
15. Alors ce fut chez elle une succession de mouvements ardents, les agitations et les élans de dévotion vive que la piété appelle des « aspirations ». S'exprimant à tout instant par des oraisons jaculatoires, par ces murmures expirants des lèvres à peine remuantes... E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais,1869, p. 255.
SOCIOL. Aspirations professionnelles. ,,On appelle ainsi le système des attentes de satisfactions que le travailleur relie à son travail actuel et à son avenir professionnel`` (Mucch. Sc. soc. 1969).
2. Aspiration + prép.
a) Usuel. Aspiration à.[Le compl. est un subst. ou un verbe] Aspiration à l'ordre et à l'autorité :
16. Parasites aussi, le goût du renoncement, le désir de se soumettre, l'aspiration à recevoir des ordres, la fierté d'obéir, etc. R. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue,1940, p. 973.
b) Aspiration vers.[Le compl. est toujours un subst.] Tendance à s'orienter vers. Aspiration vers un être créé, vers l'inconnu :
17. ... d'ordinaire, on ne voit guère dans cet état des sociétés que le moyen par lequel la division du travail se développe, et non la cause de ce développement. On fait dépendre ce dernier d'aspirations individuelles vers le bien-être et le bonheur, qui peuvent se satisfaire d'autant mieux que les sociétés sont plus étendues et plus condensées. Durkheim, De la Division du travail soc.,1893, p. 244.
c) Rare. Aspiration de.[Le compl. est un subst. ou un verbe] Vif désir de. L'universelle aspiration de justice et de vérité.
Avoir l'aspiration de + inf. :
18. Et cette puissante aspiration qu'a toujours eue Israël de régner sur l'univers, c'est à la fois ridicule et émouvant de la voir exprimée, avec tant de force inconsciente, par ces échantillons minables de la race dispersée. J. et J. Tharaud, L'An prochain à Jérusalem!1924, p. 63.
Vx. Aspiration pour + subst.Goût très vif pour quelque chose :
19. Le chicassais a des aspirations fréquentes pour le langage des passions violentes, telles que la haine, la colère, la jalousie; dans les sentiments tendres, dans les descriptions de la nature, ses expressions sont pleines de charme et de pompe. Chateaubriand, Voyage en Amérique, en France et en Italie,1827, p. 205.
PRONONC. : [aspiʀasjɔ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1ertiers xiiies. divine aspiration « inspiration divine » (Moralités sur Job, éd. W. Foerster, 331, 9 ds T.-L. : par la repunse parole puet l'om entendre l'aparlement de la divine aspiration [aspirationis]) − xvies. (Rabelais ds Hug.); 2. a) av. 1407 gramm. « manière de prononcer en aspirant » (E. Deschamps, Poésies mor. et hist., éd. G. A. Crapelet, 267 ds T.-L. : et n'est pas h proprement lettre, mais n'est que une aspiracion sonnant selon la maniere des noms, ainsi comme se on vouloit dire hannequin ou hannote, qui sanz la dicte h n'aroit pas son plain son, ainçois diroit on annequin et annote); b) xvies. « action d'attirer l'air extérieur » (Palissy, Les Abus des médecins ds Dict. hist. Ac. fr.); c) 1694 mécan. (Ac.); 3. 1508-17 « action de porter son désir vers » (Fossetier, Cron. Marg., ms. Brux., I, fo212 vods Gdf. Compl. : H est non estimee lettre, mais est note de aspiration). Empr. au lat. aspiratio, dep. Cicéron, au sens 2 b (Nat. deor., 1, 79, ds TLL s.v., 838, 30); et au sens 2 a (Id., Orat., 160, ibid., 838, 69); au sens 1 lat. chrét., 197 (Tertullien, Apol., 22, ibid., 839, 22); le sens 3 est dér. de aspirer* étymol. 3.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 099. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 772, b) 1 746; xxes. : a) 1 724, b) 2 042.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Chesn. 1857. − Chevallier 1970. − Colas-Cab. 1968. − Dub. Pol. 1962, passim. − Gramm. t. 1 1789. − Jossier 1881. − Lacr. 1963. − Lafon 1969. − Lar. méd. 1970. − Lar. mén. 1926. − Littré-Robin 1865. − Marcel 1938. − Mar. Lex. 1933. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mucch. Psychol. 1969. − Mucch. Sc. soc. 1969. − Noter-Léc. 1912. − Nysten 1824. − Piéron 1963. − Quillet Méd. 1965. − Siz. 1968. − Soé-Dup. 1906. − Springh. 1962. − Timm. 1892.