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AMORALISME, subst. masc.
PHILOSOPHIE
A.− Vieilli. Synon. immoralisme.
B.− ,,Doctrine d'après laquelle il n'existe pas de morale, sinon à titre de croyance, sans fondement objectif et universel.`` (Lal. 1968) :
1. Après la morale est venue la réaction nécessaire de l'amoralisme. Mais l'amoralisme trompait. Il se bornait à prendre en toutes choses le contrepied de la vertu; il donnait des préceptes, il prescrivait le vice. C'était une révolte enfantine; il enseignait à faire ce qui était défendu. Mais le véritable amoralisme n'est pas cela. Il accepte le vice comme la vertu et la vertu comme le vice. Il se saisit de la vie et se laisse emporter par son mouvement. Il ne s'agit plus de prescriptions; il ne commande rien, si ce n'est d'obéir sans restrictions à sa destinée intérieure. J. Rivière, Alain-Fournier, Correspondance,lettre de J. R. à A.-F., avr. 1906, p. 35.
2. ... l'amoralisme, accusant la vertu, sécrète le même pharisaïsme que la vertu accusant le vice. E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 708.
P. ext., péj. Absence de sens moral.
Rare, dans le domaine de l'art :
3. Ceux qui étaient les maîtres du théâtre de Paris excellaient à battre ensemble l'ordure et le sentiment, à donner à la vertu un parfum de vice, au vice un parfum de vertu, à intervertir toutes les relations d'âge, de sexe, de famille, d'affections. Leur art avait ainsi une odeur sui generis, qui sentait bon et mauvais à la fois, c'est-à-dire très mauvais : ils nommaient cela : « amoralisme ». R. Rolland, Jean-Christophe,La Foire sur la place, 1908, p. 708.
Chez un individu (cf. amoral B) :
4. Decraemer se laissa emporter, fit comme les autres, se paya de cette idée, de ce mensonge, qu'une fois l'usine en marche et sa situation rétablie, il verrait à mettre en accord ses principes et sa conduite. Pour l'heure, s'il ne voulait pas disparaître au milieu de cette âpre bataille, l'amoralisme et la brutalité étaient une quasi-nécessité. M. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 467.
Rem. Attesté ds Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965, Lar. Lang. fr.
Prononc. : [amɔ ʀalism].
Étymol. ET HIST. − 1905 philos. (A. Fouillée d'apr. J. Rey-Debove, A. Rey, H. Cottez ds Fr. mod., t. 36, no4, p. 332 : « Le Moralisme de Kant et l'amoralisme contemporain », 1905). Dér. de amoral*; suff. -isme*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 13.
BBG. − Julia 1964. − Lafon 1963. − Lal. 1968. − Piéron 1963. − Rey-Cottez 1968, t. 36, p. 332. − Ros.-Ioud. 1955.