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TAUTOLOGIE, subst. fém.
A. − LING., STYL.
1. Procédé rhétorique ou négligence de style consistant à répéter une idée déjà exprimée, soit en termes identiques (ex. au jour d'aujourd'hui), soit en termes équivalents (monter en haut). Synon. pléonasme.C'est parce que nous disons, avec une sorte de tautologie, économie domestique pour l'administration d'une fortune privée, que nous avons pu dire économie politique pour l'administration de la fortune nationale (Sismondi, Écon. pol., 1827, p. 11).[Les critiques] ne parient jamais sur une issue incertaine et (...) tout se passe pour eux comme si la littérature tout entière n'était qu'une vaste tautologie et comme si chaque nouveau prosateur avait inventé une nouvelle manière de parler pour ne rien dire (Sartre, Litt., 1948, p. 38).
2. En partic. Répétition de mots dans certaines formules consacrées (ex. us et coutumes; mandons et ordonnons que...). (Dict. xixeet xxes.).
B. − LOGIQUE
1. LOG. FORMELLE. ,,Proposition identique, dont le sujet et le prédicat sont un seul même concept (exprimé ou non par un même mot)`` (Lal. 1960).
Principe, postulat de tautologie. ,,Principe d'après lequel le même mot doit, dans le cours d'un exposé théorique, être pris dans le même sens`` (Foulq.-St-Jean 1969). Le principe de tautologie met l'accord constant entre l'auteur et le lecteur. C'est le principe même de la lecture (Bachelard,Philos. du non,ds Foulq.-St-Jean 1969).L'intelligible serait l'identique, ou, comme disent les logisticiens modernes, que le principe suprême de la pensée, c'est le principe de tautologie (Gds cour. pensée math., 1948, p. 372).
2. LOG. MOD. ,,Proposition complexe qui reste vraie en vertu de sa forme seule, quelle que soit la valeur de vérité des propositions qui la composent [selon Wittgenstein]`` (Lal. 1968). La tautologie est cette forme dégénérée de la liaison qui demeure vraie quelles que soient les valeurs de vérité des propositions qu'elle combine; la proposition « p ou non p », par exemple, est vraie indépendamment de tout constat, puisqu'elle l'est pour p vraie comme pour p fausse (Encyclop. univ.t. 161973, p. 997).
Prononc. et Orth.: [tɔtɔlɔ ʒi]. V. tauto-. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1521 tautologia « négligence de style ou procédé rhétorique consistant à répéter une même idée avec des termes différents » (P. Fabri, Art de pleine rhét., éd. A. Héron, livre II, p. 127); 1576 tautologie (Ramus, Dial., l. I, Peroration ds Hug.); spéc. 1872 (Littré: Tautologie. Dans les formules de droit, nom donné aux répétitions de mots consacrés); 1835 log. (Comte, Philos. posit., t. 2, 1893, p. 299). Empr. au b. lat. gramm.tautologia « id. » ives. ds Blaise Lat. chrét., du gr. τ α υ τ ο λ ο γ ι ́ α « id. », dér. de τ α υ τ ο λ ο ́ γ ο ς « qui redit la même chose », comp. de τ α υ ̓ τ ο ́ crase attique pour τ ο ̀ α υ ̓ τ ο ́ neutre de ο ̔ α υ ̓ τ ο ́ ς « le même » et λ ε ́ γ ω « dire ». Cf. la forme taftologie « id. » Trév. 1704-1771. Fréq. abs. littér.: 34.
DÉR.
Tautologique, adj.a) Ling., styl. Qui relève de la tautologie (supra A). Formule, raisonnement, répétition tautologique. C'est là le seul sens que le chrétien puisse reconnaître au mot « état laïque », qui autrement n'a qu'un sens tautologiquela laïcité de l'état signifiant alors qu'il n'est pas l'Église (Maritain, Human. intégr., 1936, p. 190).b) Log. Science tautologique. ,,Qualification donnée à la logique et aux mathématiques par les logiciens Wittgenstein, Carnap et l'École de Vienne`` (Lar. Lang. fr., Quillet 1965, GDEL). − [tɔtɔlɔ ʒik]. Supra prononc. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1reattest. 1721 (Trév.); de tautologie, suff. -ique*; cf. l'adv. gr. τ α υ τ ο λ ο γ ι κ ω ̃ ς « tautologiquement » xiies. ds Liddell-Scott.
BBG.Frédéric (M.). La Tautologie ds le lang. naturel. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1981, t. 19, no1, pp. 313-326. − Jacobsen (B.). Tautologies pures et tautologies rhétorisées ds un texte d'anc. fr. Neuphilol. Mitt. 1982, t. 83, pp. 99-110. − Rey-Debove (J.). Le Sens de la tautologie. Fr. mod. 1978, t. 46, pp. 318-332.