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ACCOUVER, verbe.
A.− Emploi trans. [En parlant d'un oiseau de basse-cour] Faire couver en préparant un nid et des œufs.
1. Accouver une poule, accouver une cane, ,,c'est-à-dire lui faire préparer un nid avec des œufs pour qu'elle couve.`` (Besch. 1845).
2. P. ext. Faire incuber artificiellement des œufs.
Rem. Sens noté ds Lar. encyclop. (cf. hist.).
B.− Emploi intrans. Couver (cf. C, rem.).
C.− Emploi pronom. S'accouver
1. [En parlant d'un oiseau de basse-cour] ,,Se mettre à couver.`` (Ac. Suppl. 1836).
Rem. Attesté encore ds Ac. Compl. 1842, mais comme verbe neutre, puis par Besch. 1845, et sous cette même forme ds Lar. encyclop.
2. P. ext. S'accroupir comme une poule qui couve.
a) [En parlant d'un oiseau] :
1. ... sept ou huit grands vautours bruns, à tête chenue, s'étaient réunis contre un gypaëte blanc qu'ils accablaient de coups de bec, en cherchant à lui arracher un morceau de charogne sur lequel il s'était accouvé. M. Du Camp, Le Nil, Egypte et Nubie,1854, p. 276.
b) Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'une entité personnifiée] :
2. Elle s'accouve, sa robe qui bouffe tout autour d'elle s'accroche par la frange aux épines, le pasteur jette son manteau, elle s'y couche sur le dos... G. Flaubert, La Tentation de Saint Antoine,1849, p. 381.
3. La luxure, en soupirant, s'assoit sur le cochon et étale dessus sa belle robe à paillettes; la paresse s'endort; la colère ronge ses poings; l'avarice, se baissant, fouille à terre; l'envie met sa main devant ses yeux et regarde au loin; la gourmandise s'accouve. L'orgueil reste debout. G. Flaubert, La Tentation de Saint Antoine,1856, p. 559.
Prononc. − 1. Forme phon. : [akuve]. 2. Dér. et composés : accouvage, accouveur (-euse), accouvillonné. Cf. couver.
Étymol. ET HIST. − 1. Début xiiies. « couvrir » hapax (Amadas et Ydoine, Richel. 375, fo322 h ds Gdf. : Tout a loisir le fait lever, Caucier, vestir et acouver, car il li ot robe aportee Tel com le soir l'ot devisee); 1611 « couvrir, cacher, en s'accroupissant comme une poule » part. passé adj. (Cotgr. : Accouvé. Brooded; set close on, crowded over; also, covered, hidden, overshadowed); d'où p. anal. part. passé adj. 1690 (Fur. : Accouvé. Qui se tient au coin de son feu, en fainéant, en paresseux, sans vouloir en sortir pour travailler; il est bas et vieux); encore en usage dans les parlers de l'ouest : norm. s'accouver « s'accroupir » Moisy; ang. id. « id. » Verr.-On. 1908; de même dans les patois romans de la Moselle id. « id. » Zeliqzon; 2. a) xve-xvies. « mettre à couver (une oie, une poule) » (Anc. Poés. franc., X, 161 ds Hug. : une ouaye fut en ceste année... Tout auprès de Nogent-le-Roy Pour sa beaulté fut acouvée); b) 1752 emploi pronom. « commencer à couver les œufs » (Trév. : accouver v. n. les poules et les canes s'accouvent quand elles commencent à couver leurs œufs); c) 1960, Lar. : Accouver. Réaliser l'incubation artificielle des œufs. Dér. de couver*, avec préf. a-1*; étymol. préférable au lat. accubare « être couché » (dep. Plaute, Bacch., 72 ds TLL s.v., 339, 26) proposé par Horning ds Z. rom. Philol., IX, 141 et XXVI, 326; FEW t. 24, p. 87-88; en effet, les sens de accouver reposent directement sur la notion « couver » et postuleraient pour accubare une évolution sém. analogue à celle de cubare. Accouver n'a d'équivalents ni en prov. ni dans le reste de la Romania. La formation de l'a. fr. acoveter, dér. de l'a. fr. coveter est parallèle à celle de acouver, dér. de couver.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 5.
BBG. − Mots rares 1965.