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AFFIRMÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
I.− Part. passé de affirmer*.
II.− Emploi adj.
A.− [En parlant de formes, de couleurs...] Rendu (plus) précis, tranché :
1. La ligne du dessin n'est point l'imitation des lignes de l'objet, mais plutôt la trace d'un geste qui saisit et exprime la forme. C'est pourquoi, dans le dessin, on reconnaît aussi bien l'artiste que le modèle. Par un tracé hardi, simplifié, continu, la forme est affirmée, et ce jugement plaît. Mais il y a bien autre chose à dire de la ligne; c'est le signe humain et la plus forte expression du jugement peut-être. Alain, Système des beaux-arts,1920, p. 276.
2. Roch était laid sans éclat, sans trouvailles et sans rareté. (...) Une carnation languissante, un regard sans couleur affirmée, une gesticulation toute composée de contretemps, de retards et d'erreurs : pour comble, une voix triste et mal timbrée. Enfin, un de ces concours de chances désastreuses qui pourraient, à la longue, paralyser l'âme la mieux trempée, ... G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, pp. 99-100.
3. Il n'avait presque pas changé; les rides du front étaient un peu plus profondes qu'autrefois, le menton plus affirmé : une belle figure soigneusement taillée par la postérité. S. de Beauvoir, Les Mandarins,1954, p. 248.
P. anal. :
4. Il est remarquable que les idées de M. Taine se retrouvent au fond d'un grand nombre d'œuvres de nos artistes contemporains, parfois codifiées et nettement affirmées, d'autres fois voilées et comme fondues. P. Bourget, Essais de psychologie contemporaine,1883, p. 180.
B.− [En parlant de la personnalité ou d'un trait de la personnalité] Qui se pose ou s'impose avec vigueur :
5. L'enfant, avant de dégager les premières attitudes morales, perçoit une tension entre la poussée des tendances égoïstes et asociales de la zone instinctive et la pression sociale. Celle-ci est représentée à ses côtés par l'autorité des parents, et notamment par la plus affirmée des deux, celle du père, à laquelle il assimile toutes les autorités du dehors. Qu'on imagine quelle puissance doit revêtir à ses yeux cet être tout proche de lui qui lui donne à chaque instant, d'un geste du doigt, l'expérience du miracle. Une autorité aussi écrasante ne peut pas ne pas lui apparaître comme violente, si juste et bonne essaye-t-elle de se faire. E. Mounier, Traité du caractère,1946, p. 697.
Par métaph. [En parlant d'une chose concr.] :
6. Le même sentiment se précise, chez certains sujets, par un rabougrissement de leur espace vécu. Ils détestent les positions en vue, les places visibles dans les salles de spectacle, on pourrait dire : les lieux trop affirmés. Ils rêvent d'habiter, et habitent s'ils le peuvent, un creux de terrain, une maison basse cachée entre les maisons voisines. Ils « se font petits », au propre et au figuré, dans les lieux publics et dans leurs actes sociaux. On les voit passer effaçant leurs corps, en repliant les lignes et les gestes, comme pour s'excuser de ce qu'ils détiennent encore de l'espace commun. E. Mounier, Traité du caractère,1946p. 305.
C.− [En parlant d'un fait, d'une opinion] Présenté nettement comme vrai ou authentique :
7. C'est la même différence que les géomètres établissent, dans les choses de leur ressort, entre les démonstrations directes, qui éclairent l'esprit, c'est-à-dire qui lui montrent la raison de la vérité démontrée, et les démonstrations indirectes ou par l'absurde, qui contraignent l'esprit (souvent mieux que les autres, à cause d'une certaine prérogative logique attachée aux formes négatives), mais qui ne l'éclairent pas. Aussi, dans l'exemple qui nous occupe, notre affirmation n'a pas ni ne peut avoir le genre de certitude qui est propre aux démonstrations géométriques; le fait affirmé est certain en ce sens seulement que le fait contraire est infiniment peu probable, ... A. Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances,1851, pp. 581-582.
8. On peut aussi avoir recours au serment pour trancher une contestation qui n'est pas encore portée en justice. L'une des parties peut en effet proposer à l'autre de terminer le litige par un serment qu'on appelle alors extrajudiciaire. Le créancier, par exemple, offre de s'en rapporter au serment de son débiteur qui jurera qu'il ne doit pas ou qu'il ne doit plus. Si, sur cette offre, le serment est prêté, la convention doit être respectée. Celui qui a déclaré s'en rapporter au serment de l'autre partie a implicitement promis qu'il ne remettrait plus en question le fait affirmé sous serment. Gde Encyclop.t. 29,1885-1902, s.v. serment, p. 1062.
III.− Emploi subst., PHILOS. Ce qui est affirmé :
9. Je distingue momentanément le fini et l'affirmation qui porte sur le fini. (...) en quelle mesure cette affirmation enveloppe-t-elle sa propre négation? Il me paraît que c'est en vertu de l'inadéquation entre l'acte d'affirmer d'une part (...) et la chose affirmée d'autre part, (...). La complémentation du fini apparaît donc comme l'effort par lequel l'esprit cherche à « approximer » la coïncidence de l'affirmation et de l'affirmé. G. Marcel, Journal métaphysique,1914, pp. 92-93.
Rem. 1. Syntagmes fréq. autorité, conviction, serment, volonté. 2. Assoc. paradigm. a) (Quasi-)synon. admis, appuyé, assuré, attesté, authentique, catégorique, certain, certifié, confirmé, décidé, décisif, déclaré, défini, démontré, déterminé, étayé, exact, exprimé, ferme, fixe, fort, fortement, garanti, incontestable, nécessaire, net, nettement, posé, positif, positivement, précis, précisé, proclamé, reconnu, réel, soutenu, sûr, trempé, véritable, vrai; b) (Quasi-) anton. caché, contestable, démenti, faux, fuyant, indéfini, indistinct, mensonger, négatif, nié, vague, voilé.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 474. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 199, b) 523; xxes. : a) 989, b) 969.