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UNIVERSALITÉ, subst. fém.
I. − Caractère de ce qui est universel.
A. −
1. Caractère de ce qui s'étend à tout, de ce qui embrasse tout. Universalité d'une vérité, d'une explication, de la méthode scientifique. Si l'intellectualité, l'esprit, était indépendant de la matière, et constituait ce qu'on appelle les cieux? Et le maintien, l'universalité des lois physiques... Si nous portions en nous un monde plus complet, plus parfait et plus réel que celui qui nous entoure? (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 271).L'universalité de sa culture [de Schalda] est prodigieuse (Arts et litt., 1936, p. 50-7).V. côté ex. 13.
En partic. Caractère d'un esprit universel. Ils parlèrent de ce bienheureux XVesiècle qu'ils aimaient. Le prince Albertinelli loua les artistes de ce temps pour leur universalité (A. France, Lys rouge, 1894, p. 135).
2. Caractère de ce qui s'étend à la terre entière, de ce qui est répandu partout. Universalité du malheur. Il préférait (...) d'interroger le brame sur l'universalité du déluge, qui a excité tant de disputes (Bern. de St-P., Chaum. ind., 1791, p. 76).C'était une coutume que son universalité rendrait respectable (Proust, Temps retr., 1922, p. 700).
3.
a) Caractère de ce qui s'étend à l'ensemble des hommes, de ce qui est commun à tous les hommes. Universalité d'une croyance, de la raison. Cette identification fondamentale de la démocratie et de la liberté entraîne une autre conséquence, qui est l'universalité, nécessaire de l'idéal démocratique (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 243).
[À propos d'une chose concr.] L'objet de notre inquiète investigation est plus essentiel que ces particularités de caractère (...). Notre radiation intuitive les traverse et les images qu'elle nous rapporte ne sont point celles d'un visage particulier, mais représentent la morne et douloureuse universalité d'un squelette (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p. 895).
b) Caractère de ce qui s'étend à la totalité d'une collectivité humaine donnée; en partic., caractère de ce qui provient de tous. Votre Majesté, disais-je, a dû juger elle-même et jouir, à son retour, de l'universalité des hommages, des acclamations et des vœux (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 583).On a admis jusqu'à une époque récente en France que l'exclusion des femmes du corps électoral ne portait pas atteinte à l'universalité du suffrage (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 335).
B. − LOG. Universalité d'une proposition. Caractère d'une proposition dont l'attribut convient à la totalité du sujet (d'apr. Ac. 1935).
II.
A. − Ensemble, totalité. L'universalité des êtres, des hommes, des citoyens. Un cri de douleur s'élève de l'universalité des assistants (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1830, p. 308).Embrasser l'universalité du temps et de l'espace dans un cycle de romans (Rivière, Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 193).V. catégorique ex. 1.
Dans son universalité. La nature, considérée dans son universalité, peut expliquer ce que chaque être en particulier n'explique pas (Cousin, Hist. philos. mod., t. 2, 1846, p. 82).
B. − DROIT
1. DR. CIVIL. Universalité (des biens). Ensemble de biens (ou de biens et de dettes) considéré comme formant un tout soumis à des règles autres que celles qui s'appliqueraient aux choses qui le composent envisagées isolément (d'apr. Cap. 1936).
2. DR. FISCAL. Universalité budgétaire. ,,Principe selon lequel le document budgétaire regroupe la totalité des rentrées et la totalité des dépenses prévues sans compensation entre les divers postes`` (Comptab. 1974).
Prononc. et Orth.: [ynivε ʀsalite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1300 log., philos. « caractère de ce qui est universel » (Jean de Meung, trad. Boèce, Consolation, éd. V. L. Dedeck-Héry, V P 5 ds Mediaeval Studies t. 14, p. 269: par raison de universalité); ca 1617 (D'Aubigné, Confession du Sieur de Sancy ds Œuvres, éd. H. Weber, p. 585: si quelqu'un demande la notte de l'Universalité); 1662 l'universalité d'une proposition (A. Arnauld et P. Nicole, La Logique ou l'art de penser, p. 126); 2. 1486 [date de l'éd., œuvre de ca 1375] « caractère de ce qui concerne la totalité des hommes, de ce qui s'étend à tout le globe » (Raoul de Presles, Cité de Dieu ds Delb. Rec. ds DG: l'universalité de ce nombre); 1551 (Léon Hebrieu, trad. Pontus de Tyard II, 93 ds Z. rom. Philol. t. 29, pp. 211-212: l'amour en sa généralité [...] contient la bonté en toute son universalité); 3. 1690 « qualité d'une personne qui a des aptitudes, des capacités pour tout » (La Bruyère, Les Caractères ds Œuvres, éd. G. Servois, t. 1, p. 164: cette universalité de talents que l'on remarque quelquefois dans un même sujet). B. 1. 1606 « ensemble, totalité » (Nicot, p. 262a, s.v. estat: l'universalité des gens du Royaume); 2. a) 1690 dr. universalité de biens (Fur.); b) 1936 universalité budgétaire (Cap.). Empr. au b. lat.universalitas « généralité, universalité, l'universel » (Boèce ds Blaise Lat. chrét.), lat. scolastique « universalité; ensemble, totalité » (Thomas-Lexikon); dér. de universalis (universel*), suff. -itas (-té*). Fréq. abs. littér.: 383. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 672, b) 285; xxes.: a) 367, b) 680. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 440.