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TROTTEUR, -EUSE, subst.
A. − [Pour désigner un animal]
1. Cheval (ou animal d'une espèce voisine) allant au trot; en partic., cheval attelé conduisant son attelage à l'allure habituelle du trot. Bon, mauvais trotteur. Le courrier monta dans la tapissière, et un vigoureux claquement de fouet se fit entendre. Le trotteur normand s'élança sur la route de Paris, rapide comme un cheval de sang (Ponson du Terr., Rocambole, t. 5, 1859, p. 111).Voilà du cheval solide, bien sûr, mais ce n'est pas le trotteur qu'il fallait dans les brancards d'un cabriolet (Aymé, Jument, 1933, p. 50).
En appos. avec valeur d'adj. Toujours étendu, naturellement, je les vois [les zébus] presque à toucher mes pieds, les inoffensives bêtes trotteuses, que l'on conduit par une simple ficelle passée au travers du nez (Loti, Inde sans Angl., 1903, p. 46).
2. HIPP. Cheval entraîné pour les courses de trot (attelé ou monté). Trotteur américain, anglais, français. Il ne lui restait pas grands fonds en poche et sa masse de manœuvre pour le P.M.U. avait été anéantie la veille même par l'imbécile emballement d'un trotteur à grosse cote que la vue d'un parapluie rouge brusquement ouvert avait énervé (Queneau, Pierrot, 1942, p. 148).V. galopeur A ex. de Zitrone.
P. méton. Cavalier, jockey spécialiste de telles courses. Un « trotteur » notoire faisait à haute voix ses confidences (Paris-Sport, 10 août 1933, p. 1 ds Grubb Sports 1937, p. 75).
B. − P. anal. [Pour désigner des pers.]
1. Personne qui marche à petits pas pressés, fait des allées et venues incessantes. Elle allait portant haut dans l'étroit magasin Son casque de cheveux (...) Et, douce trotteuse en galoches, Furetait d'un air gai dans les coins et recoins (Rollinat, Névroses, 1883, p. 72).
En partic., vieilli. Coursier, coursière, commissionnaire d'un magasin, d'un atelier. Synon. trottin.Elle portait des robes de laine (...) une de ces toilettes proprettes( ...) qui enveloppent d'ordinaire la maigreur des trotteuses de magasin (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 194).
2. Au fém., arg. Prostituée, racoleuse. Synon. marcheuse.Il y avait de la trotteuse gentiment entretenue dans ce coin (Simonin, Cave se rebiffe, 1954, p. 110).
C. − [Pour désigner des choses]
1. HABILLEMENT
a) [Au déb. du xxes.] Vêtement de ville (costume, jupe) étudié pour laisser aux mouvements toute leur liberté. Jacqueline souple comme une chienne sloughi et laissant voir des bas écossais sous sa trotteuse demi-courte (Toulet, Demois. La Mortagne, 1920, p. 20).En appos. avec valeur d'adj. Costume trotteur. Le multimillionnaire vit (...) arriver la petite MlleHildegarde, en jupe trotteuse, tout ahurie (Larbaud, Barnabooth, 1913, p. 24).
b) Au masc. Petit chapeau de ville en vogue dans les années 1950. Élégant trotteur en paillasson garni couteau (Catal. Bon Marché, printemps 1951, p. 2).S'il nous fallait trouver un parrain pour cette nombreuse famille de petits « trotteurs » (...) nous désignerions Arlequin, puisque bords relevés, calottes plates et mouvements en largeur sont les traits marquants du coiffant nouveau (Le Figaro, 31 janv. 1952, p. 8, col. 8).
c) Au masc. Chaussure de sport pour les femmes adaptée à la marche en ville, à lacets et à talon bottier. (Ds Chauss. 1969, Rama 1973). Les modèles sport seront légers et très souples, ainsi que les trotteurs, Derby ou Richelieu (L'Indépendant franc-parleur, mars 1953, p. 21a ds Quem. DDL t. 16).
2. Au fém., HORLOG. Petite aiguille indiquant les secondes sur le cadran d'une montre, d'une horloge. Je me contente d'accompagner la trotteuse, qui compte les secondes, bonds par bonds (Arnoux, Visite Mathus., 1961, p. 15).
En appos. avec valeur d'adj. Je recours aux récits maternels, et aux souvenirs de ma petite enfance, si je veux savoir comment se forma le sexagénaire à moustache grise qui se glisse chez moi, la nuit tombée, ouvre ma montre, et regarde palpiter l'aiguille trotteuse (Colette, Sido, 1929, p. 132).
3. Au masc. Dispositif destiné à aider les jeunes enfants à faire leurs premiers pas. Synon. youpala.Trotteur pliant, composé d'une armature bois laqué munie de roulettes, d'une nacelle en toile lavable réglable en hauteur (Catal. Manufrance, 1954, p. 371).
Prononc. et Orth.: [tʀ ɔtœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1215-25 roncin troteor (Lancelot, éd. A. Micha, t. 4, p. 237); xves. subst. « cheval destiné à trotter » (Gloss. gall.-lat., B.N., l. 7684 ds Gdf. Compl.); b) 1859 « cheval de demi-sang sélectionné pour son aptitude à la vitesse à l'allure du trot » (Le Sport, 26 oct. ds Petiot); 2. a) 1539 « vagabond, rôdeur » (Est.); b) 1660 fém. « personne qui marche beaucoup, qui fait de nombreux déplacements à pied » (Oudin d'apr. FEW t. 17, p. 373a); 1788 masc. (Fér. Crit.); 3. 1894 fém. « aiguille des secondes d'une montre ou d'une pendule » (Sachs-Villatte, Fr.-deutsches Supplement-Lexikon ds Quem. DDL t. 18); 4. 1901 masc. « costume permettant de trotter rapidement, de faire des courses » (La Mode illustrée, p. 441, ibid. t. 33); 1904 costume trotteur (Willy, En bombe, p. 126, ibid. t. 20); 5. 1928 masc. « chaussure de ville au talon large et bas » (La R. hebdomadaire du commerce de la chaussure, juin, p. 7, ibid. t. 16). Dér. de trotter*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 18. Bbg. Quem. DDL t. 16, 17, 18, 20, 33, 40.