Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TOURNANT2, subst. masc.
A. −
1. Endroit où une voie de communication tourne, prend une nouvelle direction; p. méton., partie plus ou moins courbe de cette voie. Synon. virage.Tournant dangereux, serré, en épingle à cheveux; tournant relevé; suivre jusqu'au tournant; manquer un tournant; s'engager dans un tournant. La seule vue des jupes d'Emilia, rencontrée au tournant d'une rue, avait bouleversé le jeune homme (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 181).Je revois un grand ormeau qui était mon ami. (...) Sa présence, au tournant d'une route, gênait, paraît-il, les charretiers qui revenaient des champs (J. Bousquet, Trad. du sil., 1936, p. 84).
Prendre un tournant. Se mettre en position, manœuvrer son véhicule pour passer un tournant. Bien, mal prendre son tournant; prendre un tournant à la corde. Ayant pris son tournant un peu de court, elle [une jument] accrocha une brouette de linge (Toulet, J. fille verte, 1918, p. 104).
P. anal. Synon. angle.Elle aurait pu distinguer à distance les maisons blanches groupées au tournant que fait la Seine à cet endroit (A. Daudet, Évangéliste, 1883, p. 194).J'ai fait semblant d'accompagner Georges, mais au tournant de l'escalier, je me suis caché (Gide, Journal, 1890, p. 17).Le cortège, titubant, clapotant dans les flaques, se redressa et disparut au tournant du couloir (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1284).
Loc. fig.
Attendre (qqn) au tournant (fam.). Attendre pour surprendre quand l'occasion se présentera. Que les riches se débrouillent tout seuls! Nous les attendons au tournant, ainsi que l'État (Bernanos, Enf. humil., 1948, p. 91).
Avoir (qqn) au tournant (fam.). Surprendre quelqu'un au moment où il ne s'y attend pas (ou plus). Je t'aurai au tournant! La mort t'as toujours au tournant (Queneau, Si tu t'imagines, 1952, p. 266).
Prendre, poirer (arg.), pincer (pop., fam.), rattraper (qqn) au tournant (fam.). Atteindre quelqu'un au moment propice. Y a bien Morache qu'a essayé de me poirer au tournant, mais comment que j'en ai joué (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 110).M. Thureau-Dangin ne se serait pas risqué de rien refuser à votre oncle, qui l'aurait repincé au tournant (Proust, Sodome, 1922, p. 1057).
2. P. méton. Action de tourner, de prendre un tournant. Tournant rapide. (Rob. 1985).
SKI. Tournant sauté. Brusque changement de direction effectué en sautant, généralement vers l'aval (d'apr. Gautrat Ski 1969).
B. − Au fig.
1. Moment où une chose qui peut évoluer change de nature, d'aspect, de direction, se transforme. Être à un tournant de sa carrière, de son existence. J'ai bien observé la vie et ses tournants dangereux (Balzac, Mém. jeunes mariées, 1842, p. 347):
Au dernier tournant de la vie, la curiosité qui nous penche sur les livres devient rétrospective. Il nous importe alors de savoir si notre image, dès maintenant fixée dans des attitudes et dans une œuvre, s'oppose ou correspond à celle des maîtres qui nous ont précédés. Mauriac, Mém. intér., 1959, p. 123.
2. Fait, événement constituant un changement plus ou moins important ou plus ou moins radical. Tout changement important de nos structures constituerait un tournant décisif dans les esprits et dans les faits (Le Monde, 1erfévr. 1969 ds Gilb.1971).
[Le suj. désigne une chose] Marquer un tournant. Être l'indice, le signe d'un changement. Sauf pour quelques individus privilégiés, la quarantaine marque un tournant décisif (L'Express, 12 sept. 1966ds Gilb. 1971).
Prendre le/un/son tournant
[Le suj. désigne une pers.] Modifier sa conduite, changer de façon opportune en fonction des événements. Rien ne prépare plus mal la France à prendre le tournant nécessaire que la politique suivie par ses gouvernements depuis 15 ans (L'Express, 3 déc. 1973ds Gilb. 1980).
[Le suj. désigne une chose] Opérer une adaptation, une mutation. L'enseignement français est en train de prendre un tournant décisif. La réforme est en cours (Le Monde, 17 janv. 1965ds Gilb. 1971).
C. − TECHNOLOGIE
1. Vx. Roue motrice d'un moulin à eau. La rivière est barrée par un autre pont sur lequel s'élèvent les hautes constructions en bois d'un moulin à plusieurs tournants (Balzac, Député d'Arcis, 1847, p. 331).
2. HYDRAULIQUE. Obturateur conique, cylindrique ou sphérique, percé transversalement d'orifices, qui en tournant dans le corps d'un robinet permet le passage ou l'arrêt d'un fluide (d'apr. GDEL).
REM.
Tournante, subst. fém.,arg. Clé. (Ds Car. Argot 1988).
Prononc. et Orth.: [tuʀnɑ ̃]. Homon. et homogr. tournant1. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1279 tournant de le rue (C'est Jehan Colepin de Gausaing, Chirog., A. Tournai ds Gdf. Compl.); b) 1690 (Fur.: Ce cocher a pris son tournant trop court); c) 1837 (Hugo, Voix intér., p. 219: O calamités embusquées Au tournant des prospérités); d) 1843 tournant de la conversation (Balzac, Honorine, p. 315); e) 1891 repincer au tournant (Gyp, M. Fred, p. 118); f) 1918 avoir qqn au tournant « se venger de quelqu'un » (Dauzat, Arg. guerre, p. 286); 2. ca 1260 « endroit où un corps présente une courbure (p. ex. l'épaule) » (Menestrel de Reims, 131 ds T.-L.); 3. 1385 « système qui, dans un moulin, fait tourner une paire de meules » (Arrentem., Echevinage, S.-Brice, chirog., A. Tournai ds Gdf. Compl.); 4. 1798 (Ac.: Tournant, se dit aussi au figuré, pour signifier Un moyen adroit et détourné pour réussir). Part. prés. subst. de tourner*. Fréq. abs. littér.: 506. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 448, b) 897; xxes.: a) 925, b) 727. Bbg. Quem. DDL t. 36.