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SURANNÉ, -ÉE, adj.
A. − DR., vieilli. Qui a cessé d'être valide, dont le délai est expiré. Synon. nul, périmé.Brevet suranné; lettres surannées (Ac. 1798-1878). Passeport suranné; procuration surannée (Ac. 1878, 1935).
Concession surannée. ,,Concession devenue nulle pour n'avoir pas été enregistrée dans le temps prescrit`` (Lar. Lang. fr.).
B. −
1. [En parlant d'une chose] Qui a cessé d'être en usage, qui ne se fait, ne se porte ou ne se dit plus et se réfère à une époque révolue. Synon. caduc, démodé, désuet, rétrograde, vétuste, vieilli, vieillot, ringard (fam.); anton. actuel, à la mode, à la page, d'avant-garde, moderne, neuf, nouveau.Devant que était déjà un peu suranné lorsque notre auteur l'employa (A. France,Génie lat.,1909,p. 79).À Vienne, où une cour d'un autre âge conserve un ton d'élégance surannée et des manières d'Ancien régime (Tharaud, Déroulède, 1914, p. 29):
... Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées, Surgir du fond des eaux le Regret souriant. Baudel., Fl. du Mal, 1861, p. 134.
SYNT. Mise, mode, tenue, toilette surannée; cérémonial suranné; courtoisie, politesse surannée; mot, terme, vocabulaire suranné; expression, rhétorique surannée; enseignement, système suranné; coutumes, habitudes surannées; doctrines, idées, méthodes surannées.
Vieilli. Suranné de + subst.Quand il [Catinat] écrit, il est comme Vauban, un peu suranné de langage (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 8, 1864, p. 450).
En partic. Qui appartient au style d'une autre époque. Beffroi, hôtel suranné; maison surannée; meubles surannés. Ce fauteuil, d'une forme surannée, garni de velours d'Utrecht rouge (A. France, Dieux ont soif, 1912, p. 150).
Poét. Fané. Tantôt des roses surannées Elle retranchoit les débris (Delille, Œuvres posth., 1813, p. 240).
2. [En parlant d'une pers.]
a) Littér. Qui est très âgé, qui, par son apparence, se rattache au passé. Une dame surannée, en décolleté et à salières, jaune, cérémonieuse et affable (Arnoux, Paris,1939, p. 59).
b) Vieilli. Qui est trop vieux pour le personnage qu'il joue en société. Un galant suranné (Ac.).
Empl. subst. Plus d'une surannée de Pierrefitte a dû la fin de son célibat aux rubans de M. Fleuri-Croseau (Balzac, Œuvres div., t. 1, 1826, p. 156).
3. Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Ce qui est d'une autre époque, ce qui est démodé. Une conversation galante, intelligente, spirituelle, avec du suranné, du vieillot dans les idées et les tours de phrases, qui vous fait penser parfois que vous dînez dans un rêve avec des morts d'avant 89 (Goncourt, Journal, 1872, p. 917).
REM.
Surannation, subst. fém.a) Dr. civil. α) ,,Cessation de validité d'un acte, qui n'était valable que pour un temps déterminé`` (Barr. 1974). β) ,,Expiration (d'un délai de procédure)`` (Rob. 1985). b) Hist. Lettres de surannation. ,,Lettres qu'on obtenait du prince, pour rendre la force et la validité à celles qui étaient surannées`` (Ac. 1798-1878).
Prononc. et Orth.: [syʀane]. Barbeau-Rodhe 1930 tolère la gémination. Att. ds Ac. 1694-1798 et Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1174-77 « qui a plus d'un an » chapons soranez (Roman de Renart, éd. M. Roques, br. II, 3339); 1871 houblon suranné (Littré); 2. 1340 dr. « qui, après un an de date, cesse d'être valable » amandes sourannees (Acc., Ste Marie-de-Boq., À Côtes-du-Nord ds Gdf. Compl.); 1718 concessions surannees (Ac.); 3. a) 1567 « vieux, ancien » (J. Martin, Arch. Alberti, p. 57 vo); b) 1646 « qui appartient à une période révolue » mots surannez (Maynard, Œuvr., in 4 , p. 223 ds Livet Molière); 1844 empl. subst. (Gautier, Les Grotesques, préf.); 4. 1648 « qui n'est plus jeune » fille surannee (Sorel, Polyandre, I, p. 139 ds Livet Molière); empl. subst. 1826 (Balzac, loc. cit.). Dér. de an*; préf. sur-*; suff. *. Fréq. abs. littér.: 224. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 299, b) 325; xxes.: a) 452, b) 251.