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SUCRÉ, -ÉE, adj.
A. − [Corresp. à sucre1A 1]
1. Qui renferme du sucre.
a) Qui contient naturellement du sucre. Fruit, jus sucré; plante sucrée. Les fourmis de nos climats, pour la plupart incapables de faire du miel, satisfont au besoin qu'elles en ont en léchant ou trayant une sorte de miellée sur les pucerons (...) qui (...) tirent des liquides sucrés de toutes sortes de plantes (Michelet, Insecte, 1857, p. 261).Cette tige [un morceau d'angélique], quand on y mordait, se rompait en fibres sucrées d'un goût vraiment agréable et plus fin que tout ce que j'avais goûté alors (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 32).
b) Qui a un goût de sucre, qui semble imprégné de sucre. Lèvres sucrées. Les profondeurs d'un cellier où la saveur sucrée des raisins foulés se changeait en odeur de vin (Fromentin, Dominique, 1863, p. 13).La petite lagune douceâtre, salée de mer, sucrée de racines et d'herbe (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 27).
c) Additionné de sucre, adouci avec du sucre. Café, lait, vin sucré; eau sucrée; entremets, gâteau, pâtisserie sucré(e); manger, boire sucré. Nab lui faisait de bons petits plats sucrés que le malade dégustait avec sensualité, car, s'il avait un défaut mignon, c'était d'être un tantinet gourmand (Verne, Île myst., 1874, p. 328).Les beignets furent, après quelques essais, prêts à être livrés ponctuellement juteux, dorés et sucrés à ravir (Céline, Voyage, 1932, p. 64).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre
Ce qui est sucré, ensemble d'aliments sucrés. Les demi-teintes ne me vont pasaussi j'aime l'épicé, le poivré ou le sucré, le fondant aussi, mais le délicat point − (Flaub., Souv., 1841, p. 106).Ah, dit-il s'étirant, quand il ne resta plus rien sur la table, je vais faire un petit tour, tout ce sucré m'a donné soif (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 134).
PSYCHOL. ,,Une des quatre saveurs ou sensations gustatives fondamentales`` (Adr.-Legr. 1981). Si la cocaïne abolit toutes les saveurs, elle le fait dans un certain ordre, l'amer d'abord, puis le sucré, et, plus tardivement le salé, et enfin l'acide, de fragilité moindre (Piéron, Sensation, 1945, p. 196).
d) P. anal. Dont l'odeur a l'agrément des saveurs sucrées. Les jardins, d'où montait l'odeur sucrée des haies de chèvrefeuille (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 210).
2. Au fig. [En parlant d'une pers., de ses actes, de son comportement] Qui affecte, manifeste une douceur exagérée, hypocrite. Synon. doucereux, mielleux.Mots, propos sucrés; voix sucrée. Entendu un capucin sucré dont l'unique préoccupation paraît être de plaire aux dames (Bloy, Journal, 1902, p. 96):
...Kervazec me fit un cours mondain sur le péché de gourmandise. Un cours à l'usage d'enfants gâtés, où revenait sans cesse le mot « vilain ». Cette gronderie sucrée m'écœura (...). Folcoche (...) le comprit aussitôt. Elle reprit à son compte, non sans la vinaigrer, cette mièvrerie agaçante: − Allez, vilain! H. Bazin, Vipère, 1948, p. 91.
Empl. subst. Cette sucrée de Foedora t'a trompé. Toutes les femmes sont filles d'Ève (Balzac, Peau chagr., 1831, p. 186).Vous me ferez cent lignes, vous, le petit sucré là-bas! (Loti, Rom. enf., 1890, p. 215).
Faire le (la) sucré(e). Affecter un comportement excessivement aimable, doux, réservé. Synon. être tout sucre (tout miel*).Ricaner, chuchoter, ou faire la sucrée, ciller, battre des paupières (...) se tortiller le cou, se dandiner les hanches, et hocher le croupion, comme une bergeronnette, quel est le fils d'Adam qui ne se laisserait prendre aux petites manigances de la fille du serpent? (Rolland, C. Breugnon, 1919, p. 117).
B. − BIOCHIM. [Corresp. à sucre1B 3] Relatif au glucose contenu dans l'organisme. N. Fiessinger, s'est (...) attaché à l'étude de l'exploration fonctionnelle du foie en interrogeant (...) le métabolisme sucré (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946 [1943], p. 232).
Diabète* sucré. L'histoire du diabète sucré diffère notablement de celle des autres affections endocriniennes (Bariéty, Coury, Hist. méd.1963, p. 760).
Prononc. et Orth.: [sykʀe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1478-80 succrée « (femme) d'une douceur affectée » (G. Coquillart, Le Plaidoié, 545 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 37); ca 1480 faire la succrée ([Id.], Monologue du Puys, 263, ibid., p. 312); 1623 propos sucrez « propos d'une douceur hypocrite » (P. Fr. Garasse, La Doctrine curieuse des beaux-esprits de ce temps, p. 975); 2. 1549 sucré « d'une douceur agréable » (Du Bellay, Vers lyriques, Chant triumphal, 153 ds Œuvres, éd. H. Chamard, t. 3, p. 83: Les vers sucrez du luc melodieux); 3. ca 1350 « rendu doux au goût par adjonction de sucre » (B. N. ms. fr. 2001, 162 voa d'apr. R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 107, p. 367); 1623 « qui contient du sucre; dont la saveur est sucrée » (J. Auvray, Le banquet des muses, p. 229: Le grand mangeur de poix sucrez); 4. 1895 méd. diabète sucré (Trousseau, Hôtel-Dieu, p. 23). Dér. de sucre1*; suff. *. Fréq. abs. littér.: 519. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 458, b) 857; xxes.: a) 954, b) 782. Bbg. Quem. DDL t. 32.