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SAVOYARD, -ARDE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. − Qui habite la Savoie ou en est originaire. J'ai pu étudier là, dans l'intérieur même des familles, les mœurs des Bulgares; ce sont les mœurs de nos paysans suisses ou savoyards: ces hommes sont simples, doux, laborieux, pleins de respect pour leurs prêtres et de zèle pour leur religion: c'est la religion grecque (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 451).Il n'y a pas un type unique de paysan. Impossible de comparer l'exploitant auvergnat ou savoyard à son camarade breton ou flamand, le petit fermier de Brie ou de Beauce à son voisin qui gère une entreprise importante, le producteur de céréales à l'éleveur (Debatisse, Révol. silenc., 1963, p. 28).
[P. allus. littér. à La Profession de foi du vicaire savoyard (J.-J. Rousseau)] M. Féval n'était point un prêtre philosophe, il professait les vertus et non la foi du vicaire savoyard (France, Étui nacre, Mém. vol., 1892, p. 186).
B. − Qui appartient, qui est propre à la Savoie; de la Savoie. L'administration des Postes et Télécommunications (...) s'attache à respecter le style et le matériau de la région: toits à longues pentes et balcons en Alsace, pignons à redents en Flandre, auvents savoyards, colombages normands (Admin. P. et T., 1964, p. 39).
Loc. [En parlant d'un plat, d'une omelette] À la savoyarde. Garni de pommes de terre sautées au beurre et de gruyère. Filet de bœuf, poulet à la savoyarde. Pommes de terre à la savoyarde (Gdes heures cuis. fr.,L. Tendret, 1896, p. 203).
II. − Substantif
A. − Personne qui habite la Savoie ou en est originaire. Une jeune Savoyarde, qui a eu un petit enfant au Montenvers d'un jeune voyageur élégant, s'habille en homme et, suivie de son petit marmot, fait le métier de décrotteur sur une place de Turin (Stendhal, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 268).
B. −
1. Subst. masc.
a) Petit savoyard. Jeune ramoneur. Pensons aux romanichels, aux rempailleurs de chaises, aux rémouleurs, aux ramoneurs escortés du classique petit Savoyard, aux montreurs d'ours et bateleurs de foire, et aussi aux anciens soldats et aux déserteurs, qui regagnaient leur domicile en vivant de façon plus ou moins louche (P. Rousseau, Hist. transp., 1961, p. 163).
b) Péj. Paysan et, p. ext., rustre. Père Ubu, ripostant: Tiens! Polognard, soûlard, bâtard, hussard, tartare, cafard, mouchard, savoyard, communard! (Jarry, Ubu, 1895, v, 2, p. 89).
c) LING. Dialecte franco-provençal parlé en Savoie. (Dict. xxes.).
2. Subst. fém.
a) [N. d'une cloche de la basilique du Sacré-Cœur à Paris] On cite, parmi les plus grosses Cl[oches], celle de la basilique du Sacré-Cœur, à Paris, dite la Savoyarde, fondue à Annecy en 1891, pesant 18 711 kg, et mesurant 3,03 m de diamètre (BrenetMus.1926, p. 88).
b) Arg., vieilli. Malle. Voir Larchey, Excentr. lang. fr., 1865, p. 294 et Dict. hist. arg., 1878, p. 328.
Prononc. et Orth.: [savwaja:ʀ], fém. [-aʀd]. Att. ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. 1. a) 1566 Le Savoyart (H. Estienne, Traité de la conformité des Merveilles, p. 11 ds R. savoisienne t. 29, p. 29); b) 1753 subst. masc. ling. (J. L. Prevost, Let. in I. de Charrière, Œuvres compl., I, 30 ds D. D. L.); 2. a) 1739-47 subst. masc. « sorte de commissionnaire » (Caylus, Œuvres badines, X, 400); b) 1791-98 « biscuit de Savoie » (Casanova, Un Venitien à Paris, part. 1, ch. 3, p. 59 ds Quem. DDL t. 14); c) 1802 « ramoneur » (Flick); d) 1803 « personne sale et mal élevée » (Boiste); 3. a) 1821 « grand bateau utilisé sur le Rhône et la Saône » (Fortis, Voyage pittoresque et historique à Lyon, t. 1, p. 285 ds J. Desormaux ds R. savoisienne, 1897, p. 276); b) 1836 subst. fém. « malle » (Vidocq, Voleurs, t. 2, p. 307); c) 1895 La Savoyarde « grosse cloche de la basilique du Sacré-Cœur à Paris, fondue à Annecy en 1891 » (Guérin Suppl.). Dér. de Savoie, région du sud-est de la France, ancienne province des États sardes qui devint définitivement française en 1860; suff. -ard*. Les habitants de certaines régions pauvres de Savoie émigrèrent en France comme portefaix, frotteurs, ramoneurs, et le mot servit à désigner spécialement ceux qui se livraient à l'un de ces métiers quel que fût leur pays d'origine. À côté de savoyard, on trouve également deux autres formes: fin xives. Savoïens (Froissart, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 241), 1461 Savoisiennes (Villon, Ballade des Femmes de Paris ds Testament, éd. L. Foulet, p. 61). V. également Pascalein ds R. Savoisienne t. 28, pp. 325-333, pp. 353-361 et t. 29, pp. 25-34, pp. 41-49. Fréq. abs. littér.: 164. Bbg. Glaser (K.). Le Sens péjoratif du suff. -ard en fr. Rom. Forsch. 1910, t. 27, p. 940. − Quem. DDL t. 25, 32. − Sain. Arg. 1972 [1907] p. 117.