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REFRÉNER, RÉFRÉNER, verbe trans.
A. − Rare. Ralentir ou stopper le mouvement de quelque chose. Synon. freiner, stopper.Il porte aux jambes des pansements terribles, avec des garrots pour réfréner l'hémorragie (Barbusse, Feu, 1916, p. 313):
Il fallait l'audace des hommes pour (...) coller les pierres l'une à l'autre en leur laissant trop peu de place pour leur permettre de tomber et refréner leur tendance à s'écarter l'une de l'autre en donnant aux piliers qui les portent (...) une absolue solidité. Faure, Hist. art, 1909, p. 144.
B. − Au fig.
1. [Le compl. désigne un état de fait] Ralentir ou stopper l'expansion, le développement de quelque chose. Le premier devoir du souverain pieux est [suivant Isaïe] (...) de refréner vigoureusement l'exploitation des pauvres par les riches (Renan, Hist. peuple Isr., t. 3, 1891, p. 8).Saint-Just, en économiste orthodoxe, montra que le seul remède à la cherté était de réfréner l'inflation (Lefebvre, Révol. fr., 1963, p. 288).
2. [Le compl. désigne un sentiment excessif] Limiter l'intensité, la violence de quelque chose. Synon. contenir, freiner, modérer, réprimer, retenir.Refréner sa fureur, sa colère, son envie, ses appétits, ses désirs, ses passions. « Il faut me taire! » se répétait Albert en se levant, avec un mouvement d'impatience qu'il refréna (Chardonne, Épithal., 1921, p. 274).
Empl. pronom. réfl. L'offense soudaine, brutale, est soutenable si on la compare au lent taraudage des vexations et des crasses (...); elle (...) donne aux péchés de rancune et de colère le temps de pousser (...) si l'on parvient à se roidir, à se refréner, à obtenir qu'à défaut d'une affection pour son persécuteur, l'oubli, le silence, descendent au moins en soi (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 155).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfʀene], [ʀe-], (il) refrène/réfrène [-fʀ εn]. Littré: refréner [ʀ ə-]; Lar. Lang. fr.: refréner ou réfréner [ʀ ə-] ou [ʀe-]; Rob. 1985: refréner ,,[ʀ(ə)fʀene] vieilli; cour. [ʀefʀene]`` et en rem.: ,,On écrit parfois réfréner.`` Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 212: re-, ré-. Conjug., v. abréger. Étymol. et Hist. 1remoit. xiies. trans. l'obj. est un inanimé (Psautier de Cambridge, 64, 7 ds T.-L.: refrenanz le suen de la mer [compescens sonitum maris]); 1160-74 l'obj. est une pers. « réprimer » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, Chron. ascendante, 57); 1174-76 réfl. soi refrener de s'ire (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 1831). Empr. au lat.refrenare (propr. « arrêter par le frein ») « dompter, maîtriser ». Refréner a évincé le synon. a. fr. refraindre (ca 1150 fig. « réprimer » Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6072), du lat. vulg. refrangere, class. refringere « briser », cf. enfraindre*. Fréq. abs. littér.: 102.
DÉR.
Refrènement, subst. masc.Action de ralentir le développement, de limiter l'intensité (de quelque chose); résultat de cette action. Il faut un jeu de freins puissants pour les meneurs du peuple, pour ses conseillers, pour ses chefs, en raison même du rôle de direction et de refrènement qu'ils sont appelés à tenir auprès de lui (Maurras, Mes Idées pol., 1937, p. 120). [ʀ əfʀ εnmɑ ̃], [ʀe-]. Littré: refrènement [ʀ ə-]; Lar. Lang. fr.: refrènement ou réfrènement [ʀ ə-] ou [ʀe-]; Rob. 1985: refrènement ,,[ʀ(ə)fʀ εnmɑ ̃; ʀefʀ εnmɑ ̃]`` (sans mentionner en rem. de graph. avec é). 1resattest. fin xives. (Gl. gall.-lat., Bibl. nat. lat. 7684 ds Gdf.: Refrainement, refrenacio), xves. refrenement de yre (Champier, Ord. de cheval., Ars. 3240, fol. 29 r o, ibid.), très rare jusqu'au xixes. (1867 ds Littré); de refréner, suff. -(e)ment1*.
BBG.Darm. 1877, p. 97 (s.v. refrènement).