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QUIA (À), loc. adv.
A. − Vieilli. [Le suj. désigne une pers.] Être à quia. N'avoir rien à répondre. (Ds Littré). Mettre, réduire qqn à quia. Mettre quelqu'un dans l'impossibilité de répondre, de répliquer. Laissez-moi lui répondre; j'ai de quoi le mettre à quia (Mérimée, Jacquerie, 1828, p. 275).Pour les locutions, il était insatiable de renseignements, car, leur supposant parfois un sens plus précis qu'elles n'ont, il eût désiré savoir ce qu'on voulait dire exactement par celles qu'il entendait le plus souvent employer: la beauté du diable, (...) donner carte blanche, être réduit à quia (Proust, Swann, 1913, p. 186).Ah! Ah! Je t'ai cloué le bec, réduit à quia (Arnoux, Seigneur, 1955, p. 173).
B. − À quia. À l'incapacité de répondre à un besoin, de réagir à la situation. Tu ne sais donc pas, fille sans esprit, que quand on a des bouches à nourrir il ne faut pas leur faire attendre la pitance, car alors elles mangent le double et réduisent bientôt votre bien à quia? (Fabre, Barnabé, 1875, p. 192).
P. anal. En très mauvais état. Soignez-vous bien, et soignez beaucoup le tressaillement nerveux de l'œil (...). Cela m'a d'autant plus affecté d'apprendre cette petite chose de vous, qu'elle annonce de grandes contrariétés, de grandes émotions, la nature nerveuse à quia (Balzac, Lettres Étr., t. 2, 1844, p. 352).
Prononc. et Orth.: [(a)kɥija]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1460 venir a quia « être réduit à la dernière extrémité » (Guillaume Alexis, Débat de l'omme et de la femme, éd. A. Piaget et E. Picot, t. 1, p. 137); 2. 1544 être a quia « être dans l'impossibilité de répondre » (A. Morin, Chr. du siège de Boulogne, p. 34, Morand ds Gdf. Compl.); 1654 mettre à « quia » (S. de Cyrano de Bergerac, Lettres diverses, p. 52); 1654-55 réduire à quia (N. Perrot D'Ablancourt, Lucien ds Rich.). Mot lat. quia « parce que »; dans la philos. aristotélicienne du bas moy. âge, la connaissance d'une chose d'après sa cause, scire quia..., était considérée comme inférieure à la connaissance d'après son essence scire propter quid..., de là les expr. didact. demonstratio quia et demonstratio propter quid dont la première dénote une étape moins avancée de la connaissance. De l'usage scolast., quia est passé au fr. parlé comme expr. de la résignation, en partic. dans les mystères: ca 1480 chya, chya! (Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, II, 17300). Les plus anc. passages de quia se trouvent dans des textes de provenance ecclés. (cf. 1 G. Alexis) (v. FEW t. 2, 2, p. 1466b et P. Meyer ds Romania t. 9, p. 126).