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PRÉ, subst. masc.
A. −
1. Terrain, généralement clos, où pousse de l'herbe qui peut être pâturée sur place ou fauchée (et éventuellement séchée) pour la nourriture du bétail; p.ext., à la campagne, toute surface herbue. Beau, grand, petit pré; pré communal; pré fleuri, humide, immense, vert; fleurs, herbes, verdure des prés; arpent, coin de pré; au bord du pré; le long, au milieu des prés; dans les prés. Je pris un sentier qui rejoignait la route au delà du village, et je dépassai l'âne de la cure, qui paissait dans un pré (Toepffer, Nouv. genev., 1839, p.43).Il fit le tour du pré; la barrière était à demi ouverte, à demi renversée (Alain-Fournier, Meaulnes, 1913, p.66).Il se trouve seul avec celle-ci à retourner le foin dans un pré isolé, en bordure d'un bois (Ambrière, Gdes vac., 1946, p.202):
1. Cette fois le printemps était revenu. L'herbe des prés était d'un vert lourd, luisant, tout neuf. Des touffes de primevères le nuançaient par places de jaune pâle et, dans les creux humides, des pieds de cochléaria avaient poussé, étalaient sur les eaux leurs grappes couleur de lilas. Moselly, Terres lorr., 1907, p.96.
Pré d'embauche, d'embouche*. Pré de fauche*. Reine-des-prés*; rosé-des-prés*.
2. En partic. Pré-salé*.
B. − P. anal.
1. Vieilli. [P. allus. au Pré-aux-Clercs, près de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, où avaient lieu, au Moyen Âge, beaucoup de duels] Endroit où se déroule un duel:
2. ... une des plus fines lames de l'époque, (...) capable de se mesurer avec les épées les plus célèbres. Peut-être n'avait-il pas l'élégance insolente, la pose délibérée, la forfanterie provocatrice de tel ou tel gentilhomme renommé pour ses prouesses sur le pré, mais bien habile eût été le fer capable de pénétrer dans le petit cercle où sa garde l'enfermait. Gautier, Fracasse, 1863, p.225.
P. méton. Aller sur le pré. Se battre en duel. Il faudrait pourtant aller sur le pré, il faudrait que je me misse vis-à-vis du premier venu, il faudrait jouer ma vie contre la sienne (Musset, Conf. enf. s., 1836, p.341).J'observe en outre que M. Rochefort (...) est fort muscadin, fort misanthrope et fort impie. Il se laisse appeler «M. le comte» lorsqu'il va sur le pré (Veuillot, Odeurs de Paris, 1866, p.78).
2. Arg., vieilli
a) Le (grand) pré. La mer. Faucher le (grand) pré. Ramer sur les galères. (Ds Esn. 1966).
b) Bagne. J'en ai eu pour quinze années de pré (Sue, Myst. Paris, t.1, 1842, p.93).Aujourd'hui (...), pour un oui, pour un non, on vous flanque en prison et on vous envoie au pré pour le restant de vos jours (Ponson du Terr., Rocambole, t.3, 1859, p.446).
3. Expressions
Faire son pré carré (vieilli ou littér.). Augmenter la surface de ses terres, de son domaine. Richelieu espérait qu'à la faveur de ces événements il avancerait jusqu'au Rhin et réaliserait ce qu'il appelait son «pré carré» (Bainville, Hist. Fr., t.1, 1924, p.210).Nos paysans, proches parents des paysans bretons, se contentent d'élargir leur pré carré quand ils le peuvent. Les plus riches d'entre eux iront jusqu'à se payer une étable de bonne pierre, matériau rare dans la région (H. Bazin, Vipère, 1948, p.14).
Être mieux en terre qu'en pré. Être mieux mort que vivant. Il se consume à courir comme s'il avait de la santé à vendre. Il a ben du courage tout de même, de ne pas se plaindre! Mais, vraiment, il serait mieux en terre qu'en pré, car il souffre la passion de Dieu! (Balzac, Peau chagr., 1831, p.285).«On serait mieux en terre qu'en pré», soupirait-il. Il se plaignait de rhumatismes volants (Pourrat, Gaspard, 1931, p.193).
Rem. V. prairie rem.
Prononc. et Orth.: [pʀe]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. a) Ca 1100 pred «petite étendue de terre produisant de l'herbe» (Roland, éd. J. Bédier, 1334); ca 1135 pré (Couronnement Louis, éd. Y. G. Lepage, rédaction AB, 1014); b) 1160-74 le Pré de la Bataille (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 1516); 1617 pré «terrain sur lequel on se bat en duel» (A. d'Aubigné, Les Aventures du baron de Faeneste, livre I, chap.1 ds OEuvres, éd. E. Réaume et De Caussade, t.2, p.385); 2. 1821 arg. voyager pour le pré «être mené au bagne» (Ansiaume, Arg. bagne Brest, fo15 vo, § 475). Du lat. pratum «pré». Fréq. abs. littér.: 1693. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1803, b) 2635; xxes.: a) 3018, b) 2433.