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NIÈCE, subst. fém.
A. −
1. Par rapport à une personne (qui est l'oncle ou la tante), fille du frère ou de la soeur et p. ext. du beau-frère ou de la belle-soeur. Ses neveux et nièces; jeune nièce; nièce et filleule, nièce et héritière; marier sa nièce; présenter sa nièce à qqn. La lettre suivante ne parlait que de la naissance de sa nièce, dont elle devait être la marraine (Gide, Porte étr., 1909, p.553).Je connais une famille où la nièce a trente ans et l'oncle deux (Giraudoux, Folle, 1944, i, p.75).V. alliance ex. 2, famille ex. 3, fonts ex. de Hugo, grand-oncle ex. de Flaubert:
. ... c'est principalement sa famille [à Élisabeth de Hongrie] qui offre à l'ordre séraphique comme une pépinière de saintes: après sa cousine Agnès, (...) sa nièce, sainte Cunégonde, duchesse de Pologne; (...) une autre de ses nièces, la bienheureuse Marguerite de Hongrie... Montalembert, Ste Élisabeth, 1836, p.LVI.
Nièce par alliance. Fille du beau-frère ou de la belle-soeur. Simon voyait se dresser tout d'un coup cette famille impressionnante qui venait prendre la défense de l'isolée, de la nièce par alliance (Druon, Gdes fam., t.1, 1948, p.134).
DR. V. neveu B 1.
Nièce croisée. Nièce par les mâles. Les oncles qu'on appelle du terme de «père» nomment leurs neveux parallèles «fils» et désignent leurs neveux ou nièces croisés d'un terme différent, signifiant neveu ou nièce (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.260).Nièce parallèle. Nièce par les femmes. Le mariage entre cousins croisés ainsi que l'union avec la fille de la soeur ou avec la nièce parallèle de la femme (soit la fille de sa soeur) (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux,1936, p.263).
[En appellatif, dans la bouche d'un oncle ou d'une tante] Vous n'êtes pas reconnaissante, ma chère nièce (Balzac, Langeais, 1834, p.327).Allons, ma nièce, embrassez votre oncle (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, iii, 13, p.66).
[P. réf. à l'expr. être le neveu de son oncle] Être la nièce de sa tante. Avoir les mêmes qualités ou les mêmes défauts que sa tante. Va, tu es bien la nièce de ta tante Zoé! Elle s'y entendait celle-là, pour faire danser les vieux pantins! (Pagnol, Fanny, 1932, ii, 8, p.155).
2. Nièce (à la mode de Bretagne). Par rapport à une personne (qui est l'oncle ou la tante à la mode de Bretagne), fille d'un cousin germain ou d'une cousine germaine. Synon. cousine issue de germain*.V. neveu B 2 ex. 2 et lui A 1 c ex. de Stendhal.
B. − HIST. RELIG. MONASTIQUE. Titre de dame chanoinesse. Nièce (spirituelle). Les dames de Remiremont (...) pour se perpétuer les prébendes, elles présentaient les demoiselles nobles qu'elles adoptaient pour nièces. Ces nièces prenaient la place de leurs tantes spirituelles (A. France, Génie lat., 1909, p.271).
Rem. V. aussi petite-nièce* et arrière-petite-nièce*.
Prononc.et Orth.: [njεs]. Ac. 1694 et 1718: niece; dep. 1740: nièce. Étymol. et Hist. 1. 1155 «fille d'un frère ou d'une soeur» (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 116); 1694 niece à la mode de Bretagne (Ac.); 2. 1160-74 «petite-fille» (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4499: Niece Robert, le rei de France, Fille sa fille de Constance) −1671, Pomey. Issu, de même que l'a. prov. nepsa, nessa (xiiies. nepsa, Cartul. consulat de Limoges ds R. Lang. rom. t.38, 1895, p.10, 5; xiiies. [ms. I] neza, Vida de Peire Vidal ds J. Boutière et A. H. Schutz, Biogr. des troubadours, p.351, 10; xives. [ms.] nessa, Vie de Ste Douceline, éd. R. Gout, III, p.59), du b. lat. des gl. neptia (CIL t.5, 8273), class. neptis «petite-fille» et, à basse époque, «nièce», fém. de nepos «petit-fils»; plur. «neveux, postérité». De nepta, autre forme de basse époque (ibid. t.12, 3032), le cat., le port. neta, l'esp. nieta «petite-fille» et l'a. prov. nepta, neta «nièce» (1remoitié xiiies. nepta Raimon Vidal de Besalu, En aquel... ds Rayn.; 1272, 27 nov. neta Arch. de Narbonne, AA 107, fol. 14 ds G. Mouynès, Inventaire annexes, série AA, p.121b). La diphtongaison de peut s'expliquer par sa position devant un groupe consonantique avec palatalisation de tty: neptia > *neptsya > *nettsya > niece (Pope, § 410; Fouché, p.236). Fréq. abs. littér.: 1990. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1998, b) 6160; xxes.: a) 2954, b)1680. Bbg. Gröber (G.). Etymologien. In: [Mél. Caix (N.) et Canello (U. A.)]. Firenze, 1886, p.46.