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* Dans l'article "MONTAGNE,, subst. fém."
MONTAGNE, subst. fém.
I. − Forme de relief consistant en élévations importantes de terrains, résultant d'un soulèvement du sol et caractérisée par une forte dénivellation entre sommets et fonds de vallées. Belle, grande, haute, petite montagne; montagne alpine, aride, dégagée, élevée, granitique, lointaine, moyenne, neigeuse, voisine; cirque, crête, groupe, ligne, massif, sommet, système de montagnes; en haut, en bas, au milieu, au pied de la montagne; sur la montagne. Le tout résulte de mouvements latéraux de refoulement (...) dont les effets déterminent les traits principaux du relief terrestre, en premier lieu les montagnes (Lapparent, Abr. géol.,1886, p.398).De hautes montagnes, dont le géologue décèle les racines indubitables, ont été littéralement arasées. Leurs débris devenus sédiments ont, plus tard, surgi des eaux pour former d'autres montagnes, qui seront à leur tour nivelées (Combaluzier, Introd. géol.,1961, p.78):
1. Laissant de côté les «horst», volcans et autres montagnes du profane qui, malgré parfois deux ou trois milliers de mètres d'altitude, ne présentent pas grand intérêt tectonique, étudions sommairement les chaînes plissées qui sont les vraies montagnes de géologues. Combaluzier, Introd. géol.,1961p.134.
Montagne à vache(s). Montagne où les troupeaux paissent jusqu'au sommet. (Dict. xixeet xxes.). ,,À vache. Qualificatif utilisé par les alpinistes et qui, associé à montagne ou à voie, a la même valeur que le mot facile. Tellement facile que les vaches pourraient, dit-on, y accéder. Considérant que cet animal est le contraire même de l'agilité, on comprend aisément l'utilisation de ce vocable`` (Gautrat1970, p.44).
P. métaph. Les montagnes humides − Les vagues (Chateaubr., Mél. et poés.,Gaul, 1828, p.74).Elle me rappelait toute la beauté joyeuse des montagnes bleues de la mer (Proust, Fugit.,1922, p.453):
2. J'en ai étudié un [cheval] de très près (...) Le cheval du fermier qui pâturait dans le pré. Cette mouvante montagne, un mois durant, a empoisonné mes jours... Colette, Dialog. bêtes,1905, p.82.
A. −
1. P. allus. littér., HIST. Montagne sacrée. Le Capitole. Montagne Sainte-Geneviève. Colline du Panthéon à Paris.
2. P. allus. relig. (prob. à cause de son altitude et du mystère dont elle s'entoure, puisque la montagne est considérée comme le point où le ciel rencontre la terre, constituant un lieu privilégié pour le culte). Montagne de Mahomet; la Montagne du calvaire (Golgotha); le sermon sur la Montagne; la Montagne sainte. Ces images de soleil, de feux, de montagnes, si souvent employées dans la Bible (Chateaubr., Génie, t.1, 1803, p.545).Pascal exalte le «médiateur» [Jésus-Christ], mais il cache, il exile Dieu. Ainsi les Hébreux, au pied de la Montagne sainte. Ils ne veulent avoir affaire qu'à Moïse (Bremond, Hist. sent. relig.,t.4, 1920, p.390).Pendant le reste de la messe, relu dans l'évangile selon saint Matthieu tout le sermon sur la montagne en serrant contre moi le verset: «Mais vous autres soyez parfaits comme votre père dans les cieux est parfait» (Du Bos, Journal,1927, p.171).
Rem. 1. Quand montagne est joint à un nom de lieu on met le plus souvent la prép. de, p. oppos. à mont qui ne la prend guère (Montagne de Judée, du Liban, de Sion); mais il peut y avoir des exceptions (la Montagne Sainte-Victoire, la Montagne Sainte-Geneviève): D'une amitié passionnée Vous me parlez encor, Azur, aérien décor, Montagne Pyrénée (Toulet, Contrerimes, 1920, p.44). 2. À part les Alpes, les Pyrénées, les Cordillères, les Vosges qui sont au fém., les noms des massifs montagneux sont le plus souvent au masc. (ex. le Jura).
B. − Spécialement
1. GÉOLOGIE
Montagnes anciennes. Massif montagneux plus ou moins rajeuni soit par l'érosion, soit par des mouvements du sol. (Dict. xixeet xxes.).
Montagnes jeunes. Montagnes formées soit par des plissements, soit par le volcanisme (Dict. xixeet xxes.).
Montagnes de transition. Montagnes composées de roches fort anciennes et dans lesquelles on trouve quelques restes de corps organisés (Dict. xixeet xxes.).
Montagnes secondaires. Montagnes dues aux révolutions que la terre a éprouvées et qu'elle éprouve journellement (Dict. xixeet xxes.).
Montagnes tertiaires. Montagnes contenant des dépôts de coquillages abandonnés par une mer qui, autrefois, couvrait notre continent (Dict. xixeet xxes.).
2. SPORTS, JEUX. Montagnes russes. ,,Montagnes réelles ou artificielles où l'on pratique un chemin uni que parcourt un traîneau qu'on laisse glisser du haut en bas`` (Littré).
P. anal.
ATTRACTION, JEUX FORAINS. À la barrière des Ternes, en 1816, un spéculateur avait construit des montagnes russes. Ce genre d'amusement consistait à descendre sur un plan incliné dans un char à roulettes (Avenel, Calicots, 1866, p.14).Elle l'emmenait prendre une glace chez Latinville, et de là l'entraînait aux Montagnes Russes, qui faisaient atrocement mal au coeur (Goncourt, Journal,1888, p.816).
Route présentant des descentes et des montées successives. Le chemin s'en allait devant lui tantôt en zigzag, tantôt en montagnes russes (Sand, Péché de M. Antoine,t.1, 1845, p.267).
Au fig. Les vieux ressorts de Sardou fonctionnent à coup sûr. Mlle Arletty, après les montagnes russes du rire et des larmes, n'a aucune peine à devenir épique (Cocteau, Foyer artistes,1947, p.132).
C. − P. anal.
1. Montagne de glace. Amas considérable de glaces flottantes que l'on rencontre principalement dans les mers polaires. Synon. iceberg.
2. Spécialement
ASTRON. Montagne de la table. ,,Constellation méridionale`` (Littré).
BLAS. ,,Meuble de l'écu représentant le sommet d'une montagne`` (Lar. 20e; ds Lar. encyclop.).
HYDROL. Montagne d'eau. ,,Espèce de rocher artificiel d'où sortent plusieurs jets, bouillons et nappes d'eau`` (Jossier 1881; ds Guérin 1892, Lar. 19e).
MÉTÉOR. Montagne d'argent, d'encre. ,,Cumulonimbus dans les campagnes`` (Chass. 1970).
3. Emploi abs., HIST. Durant la Convention, parti siégeant dans le haut de la salle de réunion de l'assemblée, p. méton., l'emplacement lui-même. Il n'y a qu'à rire de vos efforts (...) contre la montagne, tant que vous nous attaquerez par le marais et le côté droit (Desmoulinsds Vx Cord.,1793-94, p.55).Baudin monta plusieurs fois à la tribune (...). Il siégeait à la crête de la montagne (Hugo, Hist. crime,1877, p.183).
P. ext. [Souvent avec une majuscule] Parti situé à gauche ou à l'extrême gauche des tendances politiques. C'est la «tendance qu'ont l'Iskra et la Zaria à pronostiquer la rupture entre la Montagne et la Gironde de la social-démocratie internationale» (Lénine, Que faire?1933, p.418).
D. − P. anal. Amoncellement d'éléments de tous ordres, matériels ou non, que l'on compare par exagération à une montagne. Montagne de bagages, de billets, de documents, d'immondices, de lettres, de mots, de nourriture, de paquets; montagnes d'angoisses, de souffrances, de souvenirs. Je reçois des montagnes de livres et des avalanches de lettres. Il y a là-dedans bien des choses que nous eussions lues au dessert, tu sais (Hugo, Corresp.,1864, p.462).Il y a des gens (...) qui, obligés de lutter avec une montagne d'absurdités, éprouvent au centre de leur coeur une colère incalculable (Berlioz, Grotesques mus.,1869, p.46):
3. [Beyle] avait connu de très près, noté, percé, raillé les sottises et les vertus des hommes en place; observé quelquefois leur vénalité, toujours leur soif de l'avancement, (...) leur goût des phrases et de l'importance, les embarras qu'ils se faisaient et qu'ils faisaient; leur courage incroyable devant ces montagnes de dossiers, ces colonnes de nombres qui écrasent l'âme, sans enrichir l'intellect... Valéry, Variété II,1929, p.81.
Au fig. Grande difficulté, lourde tâche à surmonter, grosse affaire aussi importante qu'une montagne est imposante. Saint Putois: Eh bien, monsieur! c'est impossible! Criqueville: Comment! Saint Putois: Il y a des obstacles! des montagnes! (Labiche, Chasse corb.,1853, iv, 5, p.366):
4. Tout ce qu'on n'a pas dit (encore, et tout ce qu'on ne dira jamais) fait devant vous des montagnes infranchissables. Des montagnes et des montagnes. Péguy, V.-M., comte Hugo,1910, p.698.
P. ext. Masse physique et morale. Malheureusement, ceci ne sert de rien hors du monde intellectuel, et la fatalité des bosses fait que la montagne de l'imagination, dominant toujours par son antériorité d'occupation les petites collines que le raisonnement essaye d'élever alentour, je risque fort de n'acquérir de bon sens pratique que la dose nécessaire pour voir que je n'ai pas le sens commun (Sand, Corresp.,t.2, 1838, p.106).Vous m'ôtez une montagne de dessus la poitrine, dit la Porporina, et un voile noir de dessus la tête (Sand, Ctesse de Rudolstadt,t.1, 1844, p.128).
Rem. 1. Le symbolisme de la montagne est multiple: il tient de la hauteur et du centre; la montagne participe donc du symbolisme de la transcendance et de celui de la manifestation mais, parallèlement à la notion de hauteur, la montagne exprime aussi celle de stabilité (d'apr. Symboles 1969). Quand Bernardin de Saint-Pierre publiait la Chaumière indienne, en 91, il était au haut de la montagne de la vie et de la gloire (Sainte-Beuve, Portr. littér., 1844-64, 135). Elle [la pyramide] était là, montagne humaine; et sa stature Monstrueuse, donnait du trouble à la nature (Hugo, Légende, t.1, 1859, p.530). [Les âmes au Purgatoire] vont souffrir, il va falloir gravir la montagne de la purification, mais elles sont sauvées, elles sont bienheureuses. Comme tout cela [la Divine Comédie] est plus vrai que les manuels de théologie et leurs sombres raisonnements (Green, Journal, 1954, p.324). 2. Au fig. comme au sens propre ,,montagne est proprement opposée à plaine`` (Guizot 1864). Puis pourquoi m'entortillerais-je dans les petitesses? Tout me porte à ce qui est grand. J'étouffe dans les plaines, je vis sur les montagnes! (Balzac, Lettres Étr., t.1, 1834, p.202).
Pop. ,,Homme fort et courageux`` (Car. Arg. 1977). Arg. Montagne de géant. Potence, dans l'ancien argot (Rigaud, Dict. jargon paris.,1878, p.227).
Locutions
1. Loc. proverbiales constituant une phrase complète
La montagne accouche d'une souris. Les résultats d'un projet ambitieux sont dérisoires (image popularisée au xviies. par La Fontaine ds Fable LV, X: La Montagne qui accouche). P. allus. plais. Pensé hier en regardant autour de moi, dans les rues de cette ville: il y avait une fois une souris qui s'appelait la Suisse. Elle accoucha d'une montagne qui s'appelait l'Amérique (Green, Journal,1954, p.272).
Il n'y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas. Le hasard peut provoquer des rencontres inattendues. Moi, je m'appelle Robert, et mon frangin c'était bien le chanteur. Alors vous l'avez connu? C'est drôle la vie tout de même, il y a que les montagnes qui ne se rencontrent pas, alors comme ça vous l'avez connu? (Queneau, Pierrot,1942, p.40).
Il n'y a pas de montagnes sans vallées. Il faut considérer les choses sous leurs différents aspects (d'apr. Rey-Chantr. Expr. 1979).
2. Loc. verb.
Être gros (grand, haut) comme une montagne. Être particulièrement volumineux et important. Glaces polaires, dont ils [les courants marins] entraînent des fragments entiers, hauts comme des montagnes, et grands comme des îles, au sein des zones tempérées (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p.352).
Aller à la montagne (p. allus. à la phrase attribuée à Mahomet: Eh! bien, montagne, puisque tu ne veux pas venir à Mahomet, Mahomet ira à toi). Faire le premier pas, prendre l'initiative d'une démarche.
Faire battre des montagnes. Semer la zizanie entre des gens naturellement peu querelleurs. Jamais on ne se serait fâché [les Boche et les Lorilleux] sans cette Banban, qui aurait fait battre des montagnes (Zola, Assommoir,1877, p.964).
Faire une montagne de qqc. Donner une importance exagérée à quelque chose. Votre reconnaissance, Belle et Bonne, est un véritable microscope qui fait une montagne d'un grain de sable (J. de Maistre, Corresp.,t.1, 1805, p.365):
5. Les affections qui doivent nous être exclusivement bonnes et tendres, ne jamais nous juger, ne pas faire d'un rien une montagne et d'une montagne un rien, celles-là nous tourmentent de leurs exigences fantasques; elles nous portent des coups d'épingle à propos de niaiseries... Balzac, Lettres Étr.,t.1, 1836, p.355.
Soulever, transporter des montagnes. Accomplir des choses extrêmement difficiles. Ah! pour me trouver près de toi le jour de ma fête et de ma naissance, libre de soucis, je vais soulever des montagnes! (Balzac, Lettres Étr.,, t.3, 1845, p.55).La foi de notre père n'était pas de celles qui soulèvent les montagnes. Mais elle était lourde et encombrante comme le Mont-Blanc (H. Bazin, Vipère,1948, p.61):
6. ... arrivé à la buanderie, une chaudière, quoique petite, bien encastrée dans son fourneau, s'offrit à mes yeux; j'en jugeai de suite l'application; et me tournant vers ma suite: «Soyez sans inquiétude, m'écriai-je avec cette foi qui transporte les montagnes, le turbot cuira entier...» Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p.337.
Avoir une foi qui déplace les montagnes. Avoir une force morale susceptible de changer le cours des choses (p. allus. à l'Évangile de Matthieu 17, 19: Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: transporte-toi d'ici là, et elle s'y transporterait, et rien ne nous serait impossible). Ce pauvre Lazare était pourtant un solide compagnon. Il avait la foi qui déplace les montagnes (Aymé, Vogue,1944, p.153).
II. − Ensemble d'élévations importantes constituant une région de forte altitude; p. méton., lieu de séjour et de vacances. Chalet, climat, fleur, fromage, gibier, lacet, orage, pays, plante, région, torrent, rivière, station de montagne; escalader, gravir, habiter la montagne; marcher en montagne; monter sur la montagne; passer des vacances à la montagne; séjourner à la montagne; aller à la montagne (fam.). Ils partaient seuls sur les sentiers de la montagne (Giono, Colline,1929, p.127).Parmi les conditions qui lui [le nerveux] sont favorables, on compte encore l'élément boisé, l'air des montagnes, les changements assez fréquents d'horizon (Mounier, Traité caract.,1946, p.187).
A. − Spécialement
ART MILIT. Bataillon de montagne. Mais en bas, l'estafette, à cheval sous la lanterne, me montra l'ordre écrit, et je lus: «Michel Bastien, volontaire au premier bataillon de la montagne» (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t.2, 1870, p.18).
ARTILLERIE
Obusier de montagne. ,,Canon destiné à la guerre en pays de montagne`` (Littré Suppl. 1877). Nos six petites pièces de quatre suivaient avec deux petits obusiers de montagne (Erckm.-Chatr., Hist. paysan,t.2, 1870, p.172).
Batterie de montagne. ,,Batterie armée et disposée pour la guerre de montagne`` (Littré Suppl. 1877). Il a livré à des puissances étrangères des batteries de campagne et de montagne du même type que les canons de campagne et de montagne français (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1899, p.169).
CH. DE FER. Ligne de montagne. Sur les lignes de montagne, (...) la traction est d'autant plus coûteuse que les déclivités sont plus fortes (Bricka, Cours ch. de fer,t.2, 1894, p.490).
PATHOL. Mal de/des montagnes. Malaise que l'on éprouve parfois à une certaine altitude. Mais il est possible cependant d'individualiser un syndrome, dit «mal des montagnes», qui se manifeste dès que l'organisme a atteint une certaine altitude (Langlois, Binet dsNouv. Traité Méd.fasc. 7 1924, p.156):
7. Le Matterhorn? Mais il n'avait jamais tué personne. Des imprudents y étaient tombés. Des déficients, et dont le coeur ne tenait pas. Le guide épuisé? Simple compression des plexus nerveux par la paroi. Et le mal de montagne, banale indigestion pour un petit déjeûner à une heure insolite. Peyré, Matterhorn,1939, p.102.
SPORTS. Faire de la montagne, de la haute montagne. Pratiquer l'alpinisme. (Dict. xixeet xxes.).
Rem. Dans ce champ sém. on trouve tous les syntagmes ayant trait à cette pratique. Ascension de montagne; chaussures de montagne; école de montagne. Le fort, sur son plateau, joue le rôle de ces refuges de montagne où les caravanes perdues viennent s'abriter contre la tempête (Bordeaux, Fort de Vaux, 1916, p.60). Oui, le métier de guide de montagne était fini, et les Mathias pouvaient crever, avec leurs rhumatismes, et l'emphysème (Peyré, Matterhorn, 1939, p.19).
B. − Régional
1. [Savoie et Suisse] ,,Alpage; domaine de montagne avec une métairie et un chalet`` (Pierreh. 1926). Outre la maison qu'il avait bâtie (...) J. Steiner possédait une ferme, ou, comme on disait alors, une montagne (Pierreh.1926).
2. [Cantal] Pâturage d'altitude de plusieurs dizaines d'hectares, susceptible de nourrir pendant l'été un troupeau de vaches, à raison de deux à trois bêtes par hectare; on distingue les montagnes à lait pour les vaches laitières et les montagnes à viande pour les bêtes vieillies (d'apr. Fén. 1970).
REM. 1.
Montagnais, subst. masc.a) Membre d'une tribu indienne des montagnes du Québec. En emploi adj. apposé. Toute cette journée-là et le lendemain ensuite, aidés par le matelot Joachim qui était un Indien montagnais, ils dépecèrent le poisson (Y. Thériault, La Passe au crachin,1972, p.9 ds Richesses Québec 1982, p.1585).b) Langue indienne. L'vieux Dominique chantait la messe, tous les dimanches là-dedans en montagnais (P. Perrault, L'Anse aux huards,1958, p.31, ibid, p.1586).
2.
Montagnère, montanière, subst. fém.,région. (Provence). ,,Vent analogue à la tramontane mais plus localisé, plus variable et moins vif`` (Chass. 1970). Outre ces vents bien connus de tous, on peut citer dans le Midi la montagnère, brise nocturne qui vient du continent (Vie lang.1961, no108, p.118).
3.
Montagnon, subst. masc.,région. Montagnard du Jura français et suisse. Au haut de la montagne, le conducteur admonesté par l'avoyer prussien. La jeune dame, gâtée, enceinte, femme d'un horloger de La Chaux-de-fonds; ces montagnons vont dépenser à Paris (Michelet, Journal,1838, p.252).,,Se dit particulièrement aujourd'hui comme nom fam. des habitants du haut Jura neuchâtelois`` (Pierreh. 1926). Pris adj. [En parlant des gens des Franches-Montagnes ou Montagnes des Bois et de la race de chevaux qu'ils élèvent] Qui est de cette région. À vendre ou à échanger un bon poulain de 9 mois, race montagnon (F. d'av. N. 7 janv. 1907, ibid.).
Prononc. et Orth.: [mɔ ̃taɳ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «importante élévation de terrain» (Roland, éd. J.Bédier, 6); 2. Ca 1100 les, la montagne(s) «zone, région de forte altitude» (ibid., 2040); 3. 1644 fig. «amas, amoncellement» (Corneille, Pompée, I, 1); 4. 1761 montagne «(dans les Alpes) pâturage de haute altitude, appartenant à une collectivité ou à un particulier» (Mém. de la Société oeconomique, 388 ds Pierreh.); 5. 1792 la Montagne «les bancs les plus élevés de l'assemblée conventionnelle, où siégeaient les députés de gauche» (Brunot t.9, p.631, note 3); 6. a) 1816 Montagnes russes «élévation naturelle ou artificielle du haut de laquelle on se laisse glisser en traîneau sur un chemin uni» (Maine de Biran, Journal, p.237); b) 1945 «suite de montées et de descentes» (Sartre, Sursis, p.120). Du b. lat. montanea, fém. subst. de l'adj. b. lat. *montaneus, lat. class. montanus «relatif à la montagne». Fréq. abs. littér.: 9798. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 21278, b) 15503; xxes.: a) 8439, b) 10129. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p.14. − Dub. Pol. 1962, p.348. − Quem. DDL t.2, 10, 11, 13, 18.