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MAZETTE, subst. fém. et interj.
I. − Subst. fém.
A. − Vx. Mauvais cheval. De mauvais chevaux de louage, nommés judicieusement des mazettes (Picard, Avent. E. de Senneville, 1813, p.74):
1. ... quand, dans les carrousels du grand siècle, l'écu du joueur fit place aux têtes de turc ou au faquin, le cavalier à l'assiette incertaine pouvait s'en prendre à sa mazette [it. ds le texte]: le mot glissa, sans plus tarder, du manège au tripot, qualifiant le novice manieur de raquette. Comment parlent les sportifsds Vie Lang., 1953, p.175.
B. − P. anal., pop. et fam.
1. Personne qui manque de force, d'ardeur ou d'envergure. Synon. pop. et fam. avorton, lavette, mauviette.L'humiliation profonde d'un gros personnage qui s'est fait (...) clouer le bec par une mazette de bureaucrate (Courteline, Gaîtés esc., Sans chenil, 1897, I, pp.269-270).Quand il est bien avec un type quelconque, il dit tout de suite, «c'est un grand monsieur», ou «c'est un grand bougre». Pas de milieu pour Joseph: d'un côté les canailles ou les mazettes, de l'autre, les «grands quelque chose» (Duhamel, Passion J. Pasquier, 1945, p.119).
2. Personne qui manque d'adresse, d'habileté au jeu ou à tout ce qui demande de la rapidité, de l'habileté d'esprit ou de gestes. Si tu crois qu'il voudra jouer au tennis avec une mazette comme toi, ma pauvre fille! tu parles! (Mauriac, Asmodée, 1938, i, 5, p.42):
2. ...la fille du maître chez qui j'apprenais mon état, une fille en tout point accomplie et que j'aimais éperdument, ne comprit rien à mon amour et s'en alla me préférer un camarade très indigne, très inférieur en tout point, une vraie mazette en horlogerie... Sainte-Beuve, Clou d'or, 1869, p.113.
II. − Interj. [Pour exprimer l'admiration, l'étonnement] Le petit marmiton s'arrêta net (...) regarda les deux soeurs avec un air d'ébahissement et leur lança hardiment en plein visage ce simple mot: − Mazette!!! (Halévy, Abbé Constantin, 1882, p.103).Tout de même, c'est un bel homme... mazette!... (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p.108).
Prononc. et Orth.: [mazεt]. [ɑ] ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930; antérieurement ds DG; [a] parfois [ɑ] ds Warn. 1968. Selon Fouché 1959, p.86 [ɑ] a pour ainsi dire disparu dans ce mot. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1622 «mauvais petit cheval» (Fr. Garasse, Les Recherches des Recherches, p.776); 2. 1640 «personne maladroite» (Oudin Curiositez: une Masette (...) Un ignorant, un maladroit); 3. 1653 «personne qui manque d'ardeur» (Scarron, Le Virgile travesti, vii, 269b ds Richardson); 4. 1834 interj. (Mém. de la Société des antiquaires de France, 452). Prob. emploi métaphorique (att. en norm. dep. le xviies. aux sens 1 et 2 ds Héron), du norm. mesette «mésange», issu, par substitution de suff., de mésange*. Cf. un développement sém. analogue pour criquet* et mauviette*. Fréq. abs. littér.: 37. Bbg. Dauzat Ling. fr. 1946, p.49. _ Quem. DDL t.10.