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MARÉCAGEUX, -EUSE, adj.
A. − Qui est de la nature du marécage; qui est couvert de marais. Champ, fourré, pays, pré, ruisseau marécageux; contrée, dépression, étendue, fondrière, gorge, plage, prairie, région, vallée, zone marécageuse ; tourbe marécageuse; eau, rivière marécageuse; berges, pentes, rives (d'un fleuve) marécageuses; nappes marécageuses. Ces mêmes circonstances, c'est-à-dire un sol humide et marécageux, mais gras et fertile, des eaux stagnantes et chargées de matières étrangères, une atmosphère brumeuse et sombre, des alimenàequeux, mais abondans et nourrissans, peuvent agir de concert sur des corps débiles (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 191):
. ... c'est le Rhône jaune, c'est la Durance bleue, c'est cette plaine basse, moitié cailloux, moitié fange, qui surmonte à peine de quelques pouces de glaise et de quelques arbres aquatiques les sept embouchures marécageuses par lesquelles le Rhône, frère du Danube, serpente... Lamart., Cours litt., 1859, p. 244.
P. métaph. [Avec une forte connotation péj., en parlant d'une pers., de son aspect, son expression, son regard, ses yeux ou son comportement] Beau-pied (...) dit à voix basse: «Où diable nous sommes-nous donc fourrés pour que ce vieux troupier de Hulot nous fasse une mine si marécageuse, il a l'air d'un conseil de guerre» (Balzac, Chouans, 1829, p. 28).Son œil marécageux, larme de crocodile, La regardait encore (Corbière, Âm. jaunes, 1873, p. 200).Oui, vous, absurde et abject personnage! Être stupide et marécageux (Courteline, Client sér.Chez l'avocat, 1894, p. 120).C'est une honte de chicaner à un grand homme ses moyens d'action. En cette matière il est et doit être seul juge, et les commérages ou clamitations marécageuses d'une provisoire humanité ne valent pas les quelques secondes qu'on perdrait à s'en ébahir (Bloy, Femme pauvre, 1897, p. 168).
(Air) marécageux. Air (ou toute autre émanation) qui s'élève ordinairement d'un marécage. L'air marécageux de ces îles m'avait donné la fièvre ainsi qu'à beaucoup d'autres; et, n'ayant mangé de plusieurs jours, ma faiblesse était extrême (Courier, Lettres Fr. et Ital., 1810, p. 827).Les émanations marécageuses agissent sur l'homme et sur les animaux (Cl. Bernard, Principes méd. exp., 1878, p. 174).
P. anal. Tartarin se trouva tout près du trou des oubliettes, un puits noir (...) soufflant l'haleine des siècles passés, marécageuse et glaciale (A. Daudet, Tartarin Alpes, 1885, p.211).
Goût marécageux. Goût du gibier, des poissons qui sentent le marécage. Ce canard, cette carpe, cette anguille a un goût marécageux (Ac.1835-1935).
[P. anal., en parlant d'une boisson] Je bois ce fond de bouteille, ce liquide tiède et marécageux à la santé de l'émeute des combattants improvisés (Arnoux, Roi, 1956, p. 16).
Au fig. Qui est morbide, malsain ou étouffant. Savez-vous seulement si cette histoire de fantôme ne résulte pas de la fatigue de ces jeunes gens qui veillent, qui se forcent à ne pas dormir, qui vivent dans cette atmosphère marécageuse, déprimante? (Cocteau, Machine infern., 1934, i, p. 55).Marécageuse apathie (Arnoux, Double chance, 1958, p. 82).
B. − P. ext. Qui vit dans les marécages. Animaux marécageux; gent, faune, flore marécageuse; herbes, forêts, plantes, steppes marécageuses. En Amérique, le palmier marécageux de l'Orénoque, pendant les débordements périodiques de ce grand fleuve, offre à ses habitants des fruits succulents et des asiles dans son feuillage (Bern. de St-P., Harm. nat.1814, p. 69).Et faisait sa proie des colombes, et non pas de ces oiseaux marécageux qui sont déclarés immondes dans les saintes écritures (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 310).
Prononc. et Orth.: [mɑ ʀekaʒø], fém. [-ø:z]. Ac. 1694, 1718: marescageux; dep. 1740: -ré-. Étymol. et Hist. 1. 1379 «qui est de la nature du marécage» (Jean de Brie, Bon berger, 93 ds T.-L.); 2. 1668 «qui vit dans les marécages» (La Fontaine, Fables, III, 4). Dér. de marécage*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér.: 143. Bbg. Quem. DDL t.11.