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LIBÉRATION, subst. fém.
A. − [Correspond à libérer A] Action de libérer quelqu'un; le résultat de cette action.
1.
a) Fait de rendre à quelqu'un la libre disposition de sa personne.
α) Fait de donner ou de rendre à quelqu'un la condition d'homme libre. Réformateur judiciaire, saint Louis fut aussi un réformateur de la société. Il pousse à la libération des serfs, il étend le droit de bourgeoisie (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 73).Le mouvement en faveur de la libération des esclaves avait commencé dans nos états du sud et bien avant la Guerre de Sécession (Green, Journal,1938, p. 130).
β) Délivrance de quelqu'un qui est retenu prisonnier; mise en liberté d'un détenu qui a purgé sa peine; p. méton. acte officiel de libération. Libération n'est pas délivrance. On sort du bagne, mais non de la condamnation (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 122).La question de la libération des prisonniers yougo-slaves avait été posée au gouvernement italien (...). Le gouvernement italien n'acceptait (...) que des libérations individuelles portant sur des volontaires (Joffre, Mém. t. 2, 1931, p. 362).V. copie ex. 2.
DR. PÉNAL. Libération conditionnelle. Mise en liberté d'un détenu, intervenant avant la fin de sa peine et sous certaines conditions. Le but de la libération conditionnelle est d'encourager par la promesse d'une libération anticipée, les efforts du relèvement du détenu (Donnedieu de Vabres, Just. pénale d'auj.,1948, p. 197).
b)
α) Fait de rendre à un individu et p. ext. à une classe, à une société ses droits politiques; fait d'obtenir pour les opprimés, le respect, l'application de la justice dans les rapports sociaux et économiques. Libération de la classe ouvrière. À quoi ça sert de lutter pour la libération des hommes, si on les méprise assez pour leur bourrer le crâne? (Sartre, Mains sales,1948, 5etabl., 3, p. 209):
1. ... [Parmi les hommes du front] il y a celui qui croit à l'avènement de la justice, qui est encore convaincu que la victoire des démocraties amènera partout la libération des opprimés, la fin du règne de l'argent et de l'iniquité sociale, et qui se consolerait presque de mourir s'il pouvait penser que c'est un peu à cause de lui que les hommes de demain seront plus heureux. Romains, Homme bonne vol.,1938, p. 234.
β) Fait de délivrer une nation, un pays d'une domination ou d'une occupation étrangère. Armée, guerre, mouvement de libération; Front national de libération. Manque de générosité intellectuelle devant un continent [l'Asie] dont une partie est fière de sa libération, dont une autre se bat pour son indépendance (É. Manac'h, Mémoires d'Extrême Asie, Paris, Fayard, 1977, p. 135).V. diriger ex. 8 :
2. ... une élite, spontanément jaillie des profondeurs de la nation et qui, bien au-dessus de toute préoccupation de parti ou de classe, se dévoua au combat pour la libération, la grandeur et la rénovation de la France. De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 648.
HIST. (Seconde Guerre mondiale). [Sans compl. prép.; souvent avec majuscule] Ensemble des opérations qui ont été menées par les armées alliées et les mouvements de résistance, et qui ont abouti à un retrait de l'armée allemande des territoires français occupés. Des premières feuilles sorties au lendemain de la Libération, combien subsistent encore? (Coston, A.B.C. journ.,1952, p. 71).Il est créé un Ordre dit « Ordre de la Libération », dont les membres porteront le titre de « Compagnons de la Libération ». Cet Ordre est destiné à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'œuvre de la libération de la France et de son Empire (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 323).
2.
a) Fait de délivrer quelqu'un (ou de se délivrer) de ce qui est une entrave, une gêne, un poids. L'espoir de la libération spirituelle est la plus triste chimère qui puisse tourmenter le cerveau humain (Green, Journal,1940, p. 4):
3. Ce qu'on appelle la libération sexuelle est-elle aussi profonde qu'on voudrait bien le croire, et tout ce bruit que l'on fait autour, (...) ne rend-il pas compte d'un mouvement superficiel alors que les blocages restent identiques? Le Sauvage,avr. 1975, p. 41, col. 2.
P. méton.
État ou sentiment de celui qui se trouve libéré. Elle éprouvait à pleurer une sorte de libération (Arland, Ordre,1929, p. 225).Ah! si j'avais eu l'idée de tenir un journal, dans ces moments-là, quelle libération c'eût été pour moi, quel profit! (Green, Journal,1931, p. 62).
Celui qui incarne cette libération. Elle n'était pas comme cela lorsque j'ai fait sa connaissance, et c'est à cause de cela que je ne puis la supporter et que j'ai tellement besoin de toi parce que tu es une libération (Butor, Modif.,1957, p. 147).
En partic. Libération de la femme. Ensemble des luttes menées par les femmes pour refuser les conventions, détruire les clichés traditionnels et faire reconnaître leurs droits (en particulier ceux de figurer à part entière dans la vie économique et sociale, de choisir leur maternité). Mouvement de libération de la femme, abrégé M.L.F. Il vaudrait mieux dire : « Les femmes qui se libèrent » et non « libérer les femmes ». Car il est essentiel que la libération des femmes soit leur œuvre propre (G. Halimi, La Cause des femmes, Paris, Grasset, 1973, p. 166).
b) Fait de dégager quelqu'un (ou de se dégager) d'une obligation.
En partic.
Décharge d'une dette. Libération par prescription; legs de libération. L'écriture mise par le créancier à la suite, en marge ou au dos d'un titre qui est toujours resté en sa possession, fait foi quoique non signée ni datée par lui, lorsqu'elle tend à établir la libération du débiteur (Code civil,1804, art. 1332, p. 240).
Renvoi d'un militaire dans ses foyers à la fin de son temps de service ou à sa démobilisation. Libération d'une classe, d'un contingent. Tout militaire engagé, rengagé ou commissionné sous le régime de la présente loi, a droit de recevoir, au moment de sa libération, un pécule d'une valeur de 5000 à 12500 fr, selon la durée de ses services ininterrompus (J. O., Loi rel. recrut. arm., 1928, art. 80, p. 3822).V. appelé ex. 4.
c) Peu usité. Fait de retrouver sa disponibilité, de disposer de temps libre. Employés casaniers qu'au bout de la semaine Leur libération éparpille et promène, Poussiéreux, éblouis, parce que c'est dimanche (Montesquiou, Hort. bleus,1896, p. 207).
B. − [Correspond à libérer B] Action de libérer quelque chose; le résultat de cette action.
1. Mise en liberté d'une substance, d'une énergie. La libération dans l'atmosphère d'énormes quantités de pollen véhiculé par les vents (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 497).La libération de l'acide carbonique au niveau des alvéoles pulmonaires est un phénomène physico-chimique (Carrel, L'Homme,1935, p. 235).Le phénomène de fission comporte ainsi deux caractéristiques principales : la libération d'énergie et la formation de produits radioactifs (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 24).
PHYS. Vitesse* de libération (ou d'évasion).
2. DR. COMM. Libération du capital, des actions, des titres. Versement par les actionnaires de tout ou partie du montant nominal des actions qu'ils ont souscrites. La libération intégrale du capital est un préalable obligatoire à l'émission d'obligations (Tézenas1972).
3. Fait de rendre libre ou plus libre ce qui est soumis à une réglementation étatique. Continuer à restaurer l'unité du marché (actuellement cloisonné en social, aidé, ancien, libre), en étendant progressivement aux 7 millions de locaux anciens les libérations de loyers obtenues en certains points du territoire ou lorsque les appartements rénovés deviennent vacants (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr.,1967, p. 348).
Libération des échanges. Réduction ou suppression du contingentement des marchandises à l'importation. V. libéralisation ex. de Romeuf t. 2 1958, p. 675.
Prononc. et Orth. : [libeʀasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1398 liberacion (Somme MeGautier, B.N. 1288, fo82c ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.liberatio, -onis de même sens, formé sur le supin liberatum de liberare « libérer »; cf. le m. fr. liberacion « libéralité » (1372 ds Gdf.). Fréq. abs. littér. : 920. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 114, b) 79; xxes. : a) 459, b) 3 497. Bbg. Gohin 1903, p. 296. - Jean-Nesmy (Cl.). Pour un lang. chrét. Foi Lang. 1977, no3, pp. 161-166. - Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 139-140. - Quem. DDL t. 16. - Sauvageot (A.). Latinisation et écon. In : [Mél. Michéa (R.)]. Ét. Ling. appl. 1971, no2, p. 119.