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HOMÉRIQUE, adj.
A. − Propre à Homère, à son œuvre; relatif à son époque. Épopée homérique; époque homérique; langue homérique. Des idées et des sentiments étrangers au génie homérique, empruntés aux poëtes postérieurs, à Euripide surtout, (...) ont été insérés dans une traduction dialoguée du dénouement de l'Odyssée (Leconte de Lisle, Poèmes ant.,1852, p. xvii).Ils [les Spartiates] subjuguèrent les Messéniens qui combattaient avec le désordre et l'impétuosité des temps homériques (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 189) :
1. Les divinités de l'Olympe datent des poèmes homériques, qui ne les ont peut-être pas créées, mais qui leur ont donné la forme et les attributions que nous leur connaissons, qui les ont coordonnées entre elles et groupées autour de Zeus... Bergson, Deux sources,1932, p. 199.
B. − P. ext.
1. Qui rappelle l'œuvre, l'art d'Homère. Écrivain, style, épithète homérique. Chateaubriand est un homme bien supérieur à Chénier. Celui-là a vu et bien vu. C'est une des plus belles imaginations modernes, une imagination vraiment homérique (Chênedollé, Journal,1833, p. 175).Le troisième chant s'ouvre par une description à la fois biblique, homérique et virgilienne d'une assemblée de matrones arlésiennes dans une magnanerie (Lamart., Cours litt.,1859, p. 273).
2. Qui présente le caractère extraordinaire, fabuleux, démesuré, de scènes décrites par Homère. Beuveries, combats homériques. De huit à onze heures du matin, on devait (...) servir un déjeuner homérique, puis partir de là pour aller en masse au scrutin (Reybaud, J. Paturot,1842, p. 330).On se bat sur l'esthétique, on trouve du génie aux rhéteurs, il y a des luttes homériques sur la valeur des mots et la musique des phrases (Goncourt, Journal,1863, p. 1368).
En partic. Rire homérique. [P. allus. au rire qu'Homère prête aux dieux, dans le 1erchant de l'Iliade, à la vue de la démarche claudicante d'Héphaïstos] Rire bruyant et prolongé. À peine Brulart avait-il terminé ces mots, (...) qu'un rire tout homérique, ou plutôt tout méphistophélétique, ou mieux encore, un vrai rire de hyène, souleva sa large poitrine (Sue, Atar-Gull,1831, p. 10).Cette plaisanterie acheva le pauvre géographe. Un rire universel, homérique, gagna tout l'équipage du yacht (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 196) :
2. Un rire énorme nous apprit que le père Trubel laissait glisser son masque sur le parquet de sa chambre. Un rire homérique qui devait déboutonner tous les petits boutons de sa soutane et faire sauter les griffes de lion de sa breloque. H. Bazin, Vipère,1948, p. 74.
Prononc. et Orth. : [ɔmeʀik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1548 « qui appartient à Homère » (Sebillet, Art poet., I, 1 ds Hug. : L'Homerique eloquence); 2. 1825 spéc. rire homérique « rire énorme » (Brillat-Sav., Physiol. goût, p. 331 : l'explosion générale d'un rire véritablement homérique). Empr. au lat.homericus « id. », dér. de Homerus « Homère ». Fréq. abs. littér. : 160.
DÉR.
Homériquement, adv.À la manière d'Homère ou des héros de son œuvre. Nous vidions les flacons, nous réparions homériquement nos forces épuisées (Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 256).Une de ces chansons innombrables, sorte de chansons de geste, écloses spontanément, homériquement, du cerveau populaire, sans qu'on puisse en dire l'auteur (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 366).[ɔmeʀikmɑ ̃]. 1reattest. 1796 (Dusaulx, loc. cit.); de homérique, suff. -ment2*.