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HÉROÏSME, subst. masc.
[Correspond à héros II A]
A. −
1. Gén. au sing. Idéal du héros, de l'héroïne; force d'âme exceptionnelle qui fait d'un homme un héros, ou d'une femme une héroïne. Héroïsme cornélien, sublime; héroïsme d'un martyr; acte, trait d'héroïsme. L'héroïsme que comporte le sacrifice de la passion au devoir lui apparaît recéler [à Mme Bovary] une beauté morale, dont elle veut parer son âme (Gaultier, Bovarysme,1902, p. 34).Une tragédie de Corneille finit toujours bien. Héroïsme, clémence, pardon, martyre elle finit toujours par un couronnement (Péguy, V.-M., comte Hugo,1910, p. 791) :
Un petit Breton héroïque, inconscient de son héroïsme, blessé aux deux bras, avec un morceau d'obus dans la poitrine, ne connaissant pas un mot de français et qui, au crépuscule, se mettait à chantonner les vêpres en latin bas-breton. Goncourt, Journal,1889, p. 1016.
En partic. [Le compl. éventuel désigne un(e) combattant(e)] Comportement exemplaire caractérisé par un extrême courage face au danger et un dévouement total à la cause pour laquelle on combat. Des exemples de valeur héroïque, des mots sublimes inspirés par l'héroïsme militaire ou patriotique, qu'on admirait chez les anciens, sont devenus des lieux communs (Sénac de Meilhan, Émigré,1797, p. 1758).Le général de Wimpffen s'était épuisé à combattre ces conditions, les plus rudes qu'on eût jamais imposées à une armée battue. Il avait dit sa malechance [sic], l'héroïsme des soldats, le danger de pousser à bout un peuple fier (Zola, Débâcle,1892, p. 387).
P. méton., gén. au plur. Acte(s), occasion(s) d'héroïsme; personne(s) qui manifeste(nt) de l'héroïsme. Tant qu'il aimera, il sera capable de tous les dévouements, de tous les héroïsmes pour s'égaler à l'idéal de son amour (Lamart., Raphaël,1849, p. 192).Les mondes qui se sont levés dans l'héroïsme se couchent dans la fatigue, pour que viennent à leur tour des héroïsmes nouveaux et des souffrances nouvelles, qui feront lever d'autres mondes (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 310).L'inemploi, dans le train-train ordinaire, de tous les héroïsmes que la guerre avait chauffés à blanc, un besoin d'abnégation, de se prouver à soi-même sa noblesse (Gide, Feuillets,1937, p. 1284).
2. [Le compl. désigne une action, une pensée] Caractère de ce qui est propre à un héros, à une héroïne, de ce qui relève de l'idéal qu'ils incarnent. Héroïsme d'une conduite, d'une vie. M. Josserand s'animait maintenant à l'idée de la veulerie de son époque, et d'un certain héroïsme de la vie quotidienne, qui lui semblait en voie de disparaître (Aymé, Mais. basse,1934, p. 254).
B. − P. ext. [Suivi d'un compl. désignant le domaine dans lequel s'exerce l'héroïsme] Degré extrême auquel un mérite, une qualité peuvent être portés. Héroïsme de sagesse, de générosité (Ac.). C'est là un héroïsme d'humilité, comme il en eut de charité (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 509).Un héroïsme de sainteté qui monte de la terre mais qui n'est point préalablement déraciné de la terre (Péguy, V.-M., comte Hugo,1910, p. 722).
Prononc. et Orth. : [eʀ ɔism̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1658 (Costar, Lett., éd. A. Courbé, II, 47 ds Brunot t. 4, p. 477). Dér. de héros*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 1 012. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 016, b) 1 270; xxes. : a) 1 865, b) 1 633.