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GRÉGAIRE, adj.
A. −
1. [En parlant de certains animaux et aussi de l'homme] Qui vit par troupeaux. Animaux grégaires (Ac.).
Instinct grégaire. Tendance instinctive qui pousse des individus d'une même espèce à se rassembler et à adopter un même comportement. M. Trotter déduit les phénomènes psychiques propres à la foule d'un instinct grégaire (gregariousness) inné à l'homme comme aux autres espèces animales. Au point de vue biologique, cette grégarité n'est qu'une expression et une conséquence de la pluri-cellularité (Freud, Psychol. collective et analyse du moi, trad. de l'all. par S. Jankélévitch, Paris, Payot, 1924, p. 77).Le même instinct grégaire qui pousse les moutons dans les champs à entourer la brebis sur le point d'agneler (Guèvremont, Survenant,1945, p. 179).
2. P. anal. [En parlant d'une plante] Qui pousse dans des groupes compacts de plantes congénères. Plantes grégaires. Tout le reste est hêtres, chênes, charmes, châtaigniers, arbres grégaires, sociaux, comme les hommes de nos zones (Michelet, Journal,1834, p. 118).
B. − Au fig. [À propos de l'homme, de son comportement, etc.]
1. Qui résulte de la vie en communauté et qui est propre à la foule. Sentiment, opinion grégaire (Ac.). Je ne sais quelle méchanceté grégaire m'apparente aux brutes du hameau (Genevoix, Assassin,1948, p. 82) :
1. Les enfants qui vivent en commun ont tous ce que les philosophes appellent l'âme grégaire. Ce caractère grégaire est à la fois le danger ou le bienfait possible de l'éducation en commun. Barrès, Cahiers, t. 7, 1909, p. 226.
2. Gén. péj. Qui tend à suivre docilement les impulsions du groupe. Synon. moutonnier.Tendance, mentalité grégaire :
2. ... l'écrivain solitaire [Drumont] avait discerné du premier coup que le foudroyant succès d'un tel homme [Boulanger] restait hors de proportion avec son mérite, s'expliquait naturellement par la veulerie, l'esprit grégaire du public, ce qu'on devrait appeler d'un nom ignoble, de son vrai nom, la vacherie. Bernanos, Gde peur,1931, p. 220.
REM. 1.
Grégarigène, adj.,entom. Aires, zones grégarigènes. ,,Régions pauvres de conditions écologiques particulières, où les Acridiens prennent leurs habitudes grégaires et migratrices`` (Husson 1970). Les sauterelles migratrices existent sous deux formes, une forme solitaire verdâtre, confinée dans des aires grégarigènes et une forme grégaire avec prédominance d'orange ou de noir qui quitte les aires grégarigènes et réalise les dévastations classiques (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 694, 695).
2.
Grégarisation, subst. fém.Évolution vers l'état grégaire. Le développement de la grégarisation n'est en effet que l'autre face du progrès de l'individualisme (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 164).
3.
Grégarisme, subst. masc.a) [Correspond à grégaire A 1] Tendance à vivre en groupe; état qui en résulte. Une synthèse des phénomènes de grégarisme chez les papillons a été faite récemment. En Californie, à Pacific Grove, les mêmes arbres se couvrent chaque automne, depuis plus de 60 ans, de foules de Danai plexippi venant d'une vaste zone du Canada et des États-Unis (Lar. encyclop. Suppl.1968).b) [Correspond à grégaire B] Tendance à suivre les impulsions du groupe. Il y a de fortes raisons pour que la femme se marie. Pour que l'homme se marie, il n'y en a aucune : il y va par grégarisme. (Et il est donc assez naturel que la loi fasse à l'homme, dans le mariage, une situation plus belle qu'à la femme) (Montherl., Démon bien,1937, p. 1255).
4.
Grégarité, subst. fém.État de ce qui est grégaire. Il faut au contraire se garder de rattacher à ce bonheur fraternel tous les sentiments de grégarité qui s'agitent entre les membres d'une même équipe [cycliste] (R. Barthes, Mythologies, Paris, éd. du Seuil, 1957, p. 126).
Prononc. et Orth. : [gʀegε:ʀ]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. Subst. 1520 [éd.] « simple soldat » (Michel de Tours, Trad. de Suétone, II, 55 rods Hug.); plur. 1829 « ordre d'animaux qui vivent en troupe » (Boiste); 2. adj. a) 1829 (ibid.); b) au fig. 1909 (R. Poincaré ds Rob.). Empr. au lat. class.gregarius « relatif aux troupeaux ». Fréq. abs. littér. : 22.