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GORGÉE, subst. fém.
A. − [Constr. avec un compl. prép. de désignant un liquide] Quantité de liquide avalée en un seul mouvement de déglutition. La prisonnière (...) but une gorgée de bouillon, mangea une bouchée de pain (Gautier, Fracasse,1863, p. 374).Elle buvait rapidement en renversant la tête quelques gorgées d'eau gazeuse, aspirait plusieurs bouffées de sa cigarette (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 314).
[P. ell. du compl. prép. de] On fait boire gorgée par gorgée un remède au petit enfant (Bernanos, Imposture,1927, p. 353) :
− C'est tout simplement le meilleur cru de l'Anjou! fit une voix solennelle et conventionnellement distinguée qu'Augustin se souvint d'avoir déjà entendue avant le déjeuner. − Ho! ho! je le connais bien! fit le président (...). Et il roula sans cérémonie une autre gorgée dans sa bouche, à droite, à gauche, sur le devant, comme un gargarisme d'eau de Botot. Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 74.
P. anal. Synon. de bouffée.Il s'élança hors de l'eau, montra sa tête à la surface, respira une gorgée d'air et replongea (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 482).Pröschen lui souffla une gorgée d'haleine au visage (Larbaud, Enfantines,1918, p. 16).
P. métaph. En le voyant s'éloigner, je bus avec délices ma première gorgée de liberté (Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 176).
B. − À+adj.+gorgée
1. [Compl. de manière] Hadgi-Stavros, paisiblement assis, dégustait son café à petites gorgées (About, Roi mont.,1857, p. 170).Vous offriez aux délicats un parfum à sentir; les lourdauds l'ont bu à pleines gorgées (Renan, Feuilles dét.,1892, p. 352).Je venais de boire à lentes gorgées l'enivrante eau glacée (Lorrain, Sens. et souv.,1895, p. 14).
Rem. La docum. atteste la constr. par+adj.+gorgée. Il but, sans verre, par longues gorgées (Maupass., Pierre et Jean, 1888, p. 359).
2. [Compl. de temps] Action de boire une gorgée. Le café était pris (...) seul, le vieux monsieur n'en finissait pas, s'arrêtant à chaque gorgée pour causer avec une dame (Zola, Page amour,1878, p. 977).
REM.
Gorgeon, subst. masc.,a) Pop. Verre de vin. Ils sont cinq millions en France à ne plus pouvoir s'en passer, de la rincette et du gorgeon (H. Chabalierds Le Nouvel Observateur,6 oct. 1975, p. 52, col. 2).b) Arg. Boisson (généralement alcoolisée). Au prix où tout est, faut bien compter deux sacs par jour de gorgeon (Simonin, Pt Simonin ill.,1957).
Prononc. et Orth. : [gɔ ʀ ʒe]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. xiiies. [date du ms. P] (dire sa) gorgie « dire tout ce que l'on a sur le cœur » (Chr. de Troyes, Cligés, éd. W. Foerster, 6565 var.); ca 1223 gorgies « quantité de liquide avalée en une seule fois » (G. de Coinci, Mir. Vierge, éd. V.F. Kœnig, 1 Mir 36, 259). Dér. de gorge*; suff. -ée*. Fréq. abs. littér. : 430. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 174, b) 674; xxes. : a) 904, b) 774.