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FUGITIF, IVE, adj. et subst.
A.− (Celui, celle) qui s'échappe ou qui est en fuite. Esclave, prisonnier fugitif. Mmede Fontanin alluma le feu, enveloppa la fugitive dans un châle et l'assit de force près de la cheminée (Martin du G., Thib.,Pénitenc., 1922, p. 741).Certain galérien fugitif (...) ayant perdu jusqu'à sa chemise (Claudel, Soulier,1929, 3ejournée, 2, p. 785):
1. Toute femme sent que, plus son pouvoir sur un homme est grand, le seul moyen de s'en aller, c'est de fuir. Fugitive parce que reine, c'est ainsi. Proust, Fugit.,1922, p. 425.
Spéc. et littér. (Celui, celle) qui est banni ou qui fuit son pays. Au moment où le pape fugitif n'avait plus un coin de terre à lui en Italie (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. lvii).
B.− P. ext. [En parlant d'une chose]
1. Qui passe, qui apparaît très brièvement.
a) [En parlant d'une chose concr.] J'allois m'asseoir à l'écart, pour contempler la nue fugitive, ou entendre la pluie tomber sur le feuillage (Chateaubr., René,Paris, Droz, 1935 [1805], p. 16).
b) [En parlant d'un phénomène, d'une sensation visuelle] Ces images riantes et fugitives de la beauté évanouie (Sainte-Beuve, Caus. lundi,t. 14, 1851-62, p. 299).Un sourire fugitif éclaire divinement cette jeune figure penchée sur une épaule (Mauriac, Journal 2,1937, p. 177).
2. Au fig.
a) [En parlant du temps] Qui s'écoule rapidement, irrémédiablement. Mes heures fugitives (...) Couleront doucement (Fontanes, Œuvres,t. 1, Odes et poèmes 1821, p. 96).
b) Éphémère, qui dure très peu de temps. Notre fugitive existence terrestre (Lamennais, Lettres Cottu,1834, p. 266):
2. le capitaliste. − Qu'est-ce que c'est que dix ou quinze années? Les femmes et les fleurs sont bien vite fanées; l'amour est fugitif; la beauté n'a qu'un temps; mais l'argent reste. Ponsard, Honn. et argent,1853, IV, 5, p. 98.
Rare, en emploi subst. masc. Une harmonie, un ton, une touche, un accord nous ravissent, nous demandons à l'artiste d'immobiliser le fugitif (Barlet, Lejay, Art de demain,1897, p. 72).
Spéc. Pièce, poésie fugitive. Genre poétique, poésie courte (épigramme, chanson, madrigal) souvent inspirée des circonstances. Il [Gœthe] ébranle toutes les cordes de l'imagination par ses poésies fugitives (Staël, Allemagne,t. 3, 1810, p. 67).
REM. 1.
Fugitivement, adv.D'une manière fugitive. Le ciel se remplissait peu à peu d'étoiles qu'on apercevait fugitivement en s'éloignant d'un lampadaire vers un autre (Camus, Chute,1956, p. 1492).
2.
Fugitivité, subst. fém.Caractère de ce qui est fugitif. Louis Duville (...) parla de la fugitivité des heures, il condamna les tyrannies (L. de Vilmorin, Belles am.,1954, p. 106).
Prononc. et Orth. : [fyʒitif], fém. [-i:v]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1300 fugitis « qui s'enfuit; qui s'est échappé » (Gloss. de Salins ds Gdf. Compl.); av. 1380 [ms] (Bercheure, fo27 verso ds Littré : Fugitif de son propre pays); xves. part. plur. subst. les fugitifs (Boucic., II, 17, ibid.); 2. 1664 « qui tend à s'échapper » âme fugitive (Racine, Thébaïde, acte V, sc. 1, 1223); 1690 « qu'on ne peut retenir, qui s'écoule rapidement » onde fugitive (Fur.); 1782 « qui dure peu de temps » instants fugitifs (Rouss., Rêver., Veprom. ds Rob.); 3. 1704 littér. pièces fugitives (Trév.). Empr. au lat. class. fŭgǐtivus « qui s'enfuit (en partic. en parlant d'un esclave) », en parlant d'un soldat « déserteur »; a supplanté un plus anc. fuitif, 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 9965) bien attesté en a. et m. fr. Fréq. abs. littér. : 1 240. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 930, b) 1 286; xxes. : a) 918, b) 1 531. Bbg. Gohin 1903, p. 230. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 203. − Quem. DDL t. 5 (s.v. fugitivité).