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FI, interj.
A.− Vieilli
1. Employé seul. [En employant fi, le locuteur exprime sa répugnance, son dégoût vis-à-vis d'une attitude ou de propos propres à l'interlocuteur ou rapportés à d'autres pers.] L'on me dit que tu pleures toujours : Fi! que cela est laid! (Napoléon 1er, Lettres Joséph.,1807, p. 127).Alfred. − Une petite querelle entre nous (...). Angèle. − Fi! entre frère et sœur (Dumas père, Angèle,1834, I, 10, p. 120).L'instinct? La nature? Fi! disent-ils (Michelet, Peuple,1846, p. 248).Mais le premier venu allait-il pencher sa tête, par-dessus mon épaule, sur mon papier? − Fi, monsieur! m'écriai-je, moyennant 3 fr. 50, vous voudriez connaître mes plus délicates complications (Barrès, Homme libre,1889, p. 11):
1. − On ne peut pas être propre en faisant le métier qu'elles font. − Mais, au contraire, c'est à cause de leur métier qu'elles sont propres. − Oh! fi! quand on songe que la veille elles faisaient ça avec un autre! c'est ignoble! Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Imprudence, 1885, p. 1038.
2. Dans la loc. fi donc. [En employant fi donc, le locuteur signifie qu'il trouve indigne et méprisable d'avoir telle ou telle attitude ou de souscrire à telle ou telle idée] Il reste bien encore quelques panthères dans la province; mais, fi donc! c'est un trop petit gibier pour vous... Quant aux lions, c'est fini (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 109).Aujourd'hui on descend « à l'hôtel »; l'auberge, fi donc! On entre dans une cour; un monsieur, qui est le garçon, vient vous recevoir d'un air dédaigneux (Hugo, Fr. et Belg.,1885, p. 236).M. de Praxi-Blassans, qui rougissait jusqu'à la poudre de ses cheveux. − Oh! un diplomate qui rougit! − remarquait la baronne. − Fi donc! (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 166):
2. Le directeur saluait avec une indignation profonde en reculant toujours, ce qui prouvait le plaisir que lui faisait cette nouvelle. − Fi donc! monsieur, fi donc! je ne parle pas de cela... Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p. 108.
3. [Fi est suivi d'un compl. nom. prép. de; en employant fi le locuteur marque que la réalité désignée par le nom n'a aucune importance ni valeur à ses yeux] Fi de la politesse. Fi d'un honneur ainsi obtenu (Ac.1932).Je sais qu'ils n'auront pas le courage d'être d'une autre opinion que la mienne. Oh! fi d'eux! (Dumas père, Intrigue et amour,1847, II, 10, p. 216).George Sand fait l'apothéose de l'artiste et la satire du bourgeois. Selon elle, gloire au musicien, au comédien, au poète; fi du bourgeois! (Sand, Corresp.,t. 4, 1856, p. 69):
3. ... enfin une existence de brave garçon et d'honnête homme, dût celui-ci tirer sur le gentilhomme, car fi du « gentleman »! Verlaine, Œuvres compl.,t. 4, Mes hôp., 1891, p. 330.
B.− [Emploi délocutif faire fi de] Faire fi de (qqc.). (Avoir une attitude qui revient à) faire l'acte que l'on fait en disant de quelque chose fi, fi donc. Napoléon, au moment où il est obligé de se passer de Jomini, fait fi de lui le plus qu'il peut : c'est son droit (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 12, 1863-69, p. 135).− Ah! il faudra que je donne ce renseignement à certaine personne qui n'est pas femme à en faire fi (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 464):
4. La ville entière est le témoin attentif et bavard de ces apprêts de noce. Aussi les deux familles mettent-elles autant d'ostentation à rendre la fête brillante et à faire fi de la dépense qu'elles montraient d'âpreté, la veille, dans la discussion de la dot. Tharaud, Fez,1930, p. 154.
Rem. Aux 1respers. sing. et plur. du prés. de l'ind., l'expr. a une valeur performative.
Prononc. et Orth. : [fi]. Homon. : formes du verbe faire; phi. Étymol. et Hist. Ca 1178 (Renart, éd. M. Roques, 870); 1erquart xiiies. fi de (Reclus de Molliens, Carité, 222, 6 ds T.-L.); 1828 faire fi de (Delécluze, Journal, p. 97). Onomatopée exprimant le mépris ou le dégoût. Fréq. abs. littér. : 411. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 747, b) 635; xxes. : a) 614, b) 399. Bbg. Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 64.